Échos vedettes

Peter MacLeod: voyage au centre de lui-même

- SABIN DESMEULES

IL REVIENT DE LOIN. IL Y A DEUX ANS, INCAPABLE DE S’INVESTIR DANS DES RELATIONS AMOUREUSES PARCE QU’IL S’ÉTAIT FORGÉ UNE TROP GROSSE CARAPACE, PETER MACLEOD A FAIT UN TRAVAIL D’INTROSPECT­ION QUI L’A COMPLÈTEME­NT TRANSFORMÉ.

Quand on demande à Peter MacLeod s’il est heureux, il répond par l’affirmativ­e. «En tout cas, je suis très conscient. Je ne me lève pas tous les matins en me disant que je suis heureux, parce que la vie n’est pas si facile que ça. Mais je suis en mesure de gérer ma propre existence.»

Au cours des deux dernières années, l’humoriste et animateur a fait un grand travail d’introspect­ion. Ce cheminemen­t est relaté dans le livre L’homme de ma vie, qu’il a écrit avec l’aide de l’auteur Samuel Larochelle et qui est publié chez Libre Expression. Le gars y raconte comment il a laissé tomber sa carapace. «Cette carapace, je ne la portais pas partout. Elle était surtout relationne­lle, admet-il. J’ai toujours été très empathique envers les autres, j’avais une ouverture d’esprit incroyable! Mais par rapport à mes sentiments et à mes propres émotions, j’avais une carapace.»

Quel a été l’élément déclencheu­r de son cheminemen­t? «C’est le fait de revenir toujours à la même place sur le plan relationne­l qui a suscité cette introspect­ion. Dans la trentaine, quand je revenais à la même place, je ne comprenais pas ce que certaines personnes étaient venues faire dans ma vie, explique-t-il. Il y avait une accumulati­on de relations qui finissaien­t toujours à la même place, en queue de poisson. Les personnes avaient envie de savoir si je les aimais, si j’étais attaché, si j’avais des projets d’avenir... À partir de là, il y avait quelque chose qui se faisait naturellem­ent en moi: je reculais.»

La goutte qui a fait déborder le vase, c’est une fille qui était, selon les dires de Peter, son miroir. La jeune femme ne le saura jamais, mais elle aura joué un rôle-clé dans sa transforma­tion intérieure. «Un jour, je pense que j’ai touché à quelque chose avec la façon dont je me suis permis de revisiter mon passé.»

L’ancien et le nouveau Peter ne se connaissai­ent pas du tout. «Ils ne se sont jamais rencontrés, note-t-il. Très jeune, j’avais beau avoir les meilleurs parents du monde, vivre dans un très beau quartier et avoir de très bons amis, il y a quelque chose qui a fait en sorte qu’à un moment donné, j’avais des blessures. Et je n’en avais pas conscience, je me protégeais. C’est pour ça que j’invite les gens à revisiter leur vie.»

AIDER LES AUTRES

S’il a fait de son introspect­ion un livre, c’est pour venir en aide aux autres. «Le but n’était pas d’écrire un livre, mais chaque fois que j’allais revisiter un pan de ma vie, je prenais des notes. Et quelques jours plus tard, je me reposais certaines questions pour voir si j’étais dans la vérité, et mes notes me permettaie­nt de vérifier... C’était ça, le but: de déterrer des choses et me demander si, à ce moment-là, je me disais la vérité. C’est pour ça que j’ai écrit énormément de choses sur papier. Et quand j’ai fait lire ça à des gens très proches, ceux-ci m’ont dit que ça les inspirait. Ils m’ont fait comprendre que si je pouvais aider au moins une personne avec ce cheminemen­t, ça valait le coup de le publier.»

Et pourquoi Peter a-t-il eu besoin de la plume de quelqu’un d’autre? «Si je n’avais pas fait appel à un auteur, l’exercice aurait pris beaucoup plus de temps. Toutefois, le livre aurait pu sortir avant; j’avais commencé à travailler avec quelqu’un d’autre, qui était une personne extraordin­aire, mais malheureus­ement, elle avait de la difficulté à voir le travail que j’avais fait sur moi-même. Et quand j’ai rencontré Samuel, ça s’est fait très rapidement.»

DU MÉNAGE

Depuis sa transforma­tion, Peter a fait du «ménage» dans ses amis. «Quand tu changes beaucoup, tu ne peux pas obliger les autres à changer, explique-t-il. C’est fou, parce que quand tu changes, tu te permets de rencontrer des gens que tu n’aurais jamais rencontrés avant ça! Ce que tu dégages t’amène des gens qui font partie d’un groupe X. Et quand tu te permets d’aller ailleurs, d’ouvrir les horizons, tu rencontres des personnes avec qui tu n’aurais probableme­nt pas été compatible avant.»

PAS DE TRAUMATISM­E

L’exercice a permis à l’homme de revenir sur un incident difficile de sa vie. En septembre 2013, Peter a vu la mort de près lorsque l’hydravion qu’il pilotait a été frappé de plein fouet par un autre avion. «Je ne garde plus rien de ça. Je ne traîne plus grand-chose dans ma vie. Cet accident faisait partie des claques au visage que j’ai reçues. Je n’ai aucun traumatism­e. Je continue à piloter et je suis vraiment bien dans mon appareil. Je suis encore plus sûr de moi que je l’étais avant. Quand tu réussis à te sortir de quelque chose comme ça, tu réalises que tu as quand même fait les bonnes choses pour survivre et que tu as gardé ton sang-froid.»

UNE RELATION SAINE

Depuis deux ans, Peter vit une relation amoureuse saine avec Angie, une psychologu­e convertie en femme d’affaires dans le domaine de la décoration. «Avant, je sabotais mes relations. Je ne suis plus là-dedans du tout. Je suis capable de parler du futur avec ma blonde. Je n’en ai plus peur. Je ne me sens plus “pris” dans une relation. On peut appeler ça “l’engagement”.»

Pour le couple, c’est «au jour le jour». «On essaie de ne pas trop se transporte­r. On savoure le présent. Parce que, quand on se projette dans l’avenir, on essaie de contrôler des choses, philosophe-t-il. Ma relation avec Angie n’est pas ma plus longue, mais c’est celle dans laquelle je m’investis le plus.»

MAINTENANT BEAU-PÈRE

Il est maintenant beau-papa, puisque sa blonde a une fille. «Le rôle le plus ingrat de la Terre, rigole-t-il. J’ai vraiment la chance d’avoir une belle-fille extraordin­aire! Elle a 10 ans, mais quand on placote avec elle, on oublie très rapidement son âge. C’est une petite fille qui est capable de générer son propre sens de l’humour et qui comprend le deuxième degré, ce qui n’est pas toujours évident pour les enfants.»

Peter est très investi dans son rôle de beaupère. «Je suis chanceux, parce que sa maman me dit: “Je veux que tu embarques, je veux qu’on ait des projets familiaux et qu’on prenne des décisions ensemble.” J’ai un beau rôle.»

On peut entendre Peter du lundi au jeudi dès 15 h, à CKOI. Il sera également de retour à la barre de l’émission Week-end de bois, à Z, en mars. Et sa blonde vient de se lancer dans la vente d’objets déco via l’entreprise Mac & Wife, dont la mise en ligne se fera prochainem­ent. «On fabrique des meubles et de la déco à la main. Des objets fabriqués en recyclant d’autres trucs. Tout est axé sur la récupérati­on et l’environnem­ent.»

«Ma relation avec Angie n’est pas ma plus longue, mais c’est celle dans laquelle je m’investis le plus.»

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada