Échos vedettes

Sophie Cadieux: l’art peut changer la vie

- FRANCIS BOLDUC

SOPHIE CADIEUX ET FÉLIXANTOI­NE BOUTIN SE SONT DONNÉ COMME DÉFI D’ADAPTER POUR LE THÉÂTRE LE ROMAN

FANNY ET ALEXANDRE, OEUVRE PHARE DU RÉALISATEU­R ET METTEUR EN SCÈNE SUÉDOIS INGMAR BERGMAN. LA COMÉDIENNE NOUS PARLE DU FRUIT DE LEUR TRAVAIL ET DU SPECTACLE QUI EN RÉSULTE.

Fanny et Alexandre, du célèbre Ingmar Bergman, a d’abord été un téléfilm diffusé en quatre parties en 1982. Au départ, l’oeuvre faisait plus de 300 minutes. Puis, il y a eu une version écourtée d’environ trois heures destinée au septième art. Est ensuite venue la version roman.

Le film, qui a été le dernier réalisé par Bergman, raconte la vie d’un jeune garçon et de sa soeur qui vivent dans une famille aisée où les arts sont importants. Les parents forment un couple uni, jusqu’au décès du père. Peu de temps après ce drame, la mère se marie avec un autre homme, qui impose à la petite famille une vie où l’autorité occupe beaucoup de place.

Quand on demande à Sophie Cadieux pourquoi avoir choisi de plonger dans l’univers riche d’Ingmar Bergman, elle commence par faire savoir que c’est Claude Poissant, le directeur artistique du Théâtre Denise-Pelletier, qui les a contactés, Félix-Antoine Boutin et elle. Tous les deux ont mené à bien plus d’un projet, notamment pendant la résidence de l’actrice à l’Espace Go. Elle enchaîne en racontant: «Comme on s’adresse à un grand public et aussi à un public étudiant, on avait envie de montrer comment l’art peut changer la vie. Pour Félix et moi, être entrés en contact avec l’art théâtral, cinématogr­aphique et littéraire à l’adolescenc­e a vraiment changé notre vie. On trouvait donc que, dans l’histoire de Fanny et Alexandre, il y avait ça.» Elle dit ensuite que le fait que le jeune garçon utilise la fiction pour se protéger du monde réel — le monde austère dans lequel il évolue —, ça se veut une ode à l’imaginatio­n. «On avait envie de raconter ça.»

La pièce Fanny et Alexandre est présentée au Théâtre Denise-Pelletier jusqu’au 23 février. Luc Bourgeois, Rosalie Daoust, Annette Garant, Ariel Ifergan, Renaud Lacelle-Bourdon, Steve Laplante, Patricia Larivière, Ève Pressault et Gabriel Szabo forment la distributi­on.

DÉPRESSIVE AU THÉÂTRE ET À LA TÉLÉ

L’automne dernier, Sophie Cadieux s’est déplacée du côté de la capitale française pour une série de 15 représenta­tions de la pièce 4.48 Psychose, de la Britanniqu­e Sarah Kane. Le spectacle met en scène une femme qui souffre de dépression. «En même temps, ça parle de la beauté de la vie. C’est à la fois poétique et très cru, et ça nous présente un peu toutes les facettes d’une détresse psychologi­que.»

L’actrice, qui a défendu ce texte ici en 2016, a d’ailleurs reçu la même année le Prix de la critique de l’AQCT (Associatio­n québécoise des critiques de théâtre) dans la catégorie Meilleure interpréta­tion féminine pour son travail dans 4.48 Psychose.

À Paris, les éloges ont aussi été au rendezvous. «Sophie Cadieux pulvérise tout ce que l’on croyait savoir de ce texte de Sarah Kane. Impression­nant. [...] Il faut voir ce grand moment», a-t-on écrit dans Le Figaro. «J’étais vraiment très émue, confie Sophie Cadieux. Quelque part, c’est comme un rêve de petite fille d’être reconnue ailleurs pour son métier.» Et ce n’est pas terminé. «On va y retourner; on a eu des invitation­s.» Pendant une partie de son séjour dans l’Hexagone l’automne dernier, la comédienne a reçu la belle visite de son conjoint, Mani Soleymanlo­u, et de leur petit garçon, Oscar.

Dans la comédie Lâcher prise, d’Isabelle Langlois, Sophie Cadieux défend aussi un personnage ayant des problèmes psychologi­ques. «On a tellement de bons textes! C’est le fun de jouer un personnage comme celui-là qui, pendant trois ans, se métamorpho­se autant. C’était une fille en dépression qui ne savait pas par quel bout prendre sa vie et qui vit depuis une lente reconstruc­tion. Voir des personnage­s évoluer autant, c’est super enrichissa­nt.» Et que se passera-t-il avec Valérie dans la troisième saison, diffusée le lundi à Radio-Canada? «Elle remonte la pente, mais elle est toujours à une décision près de la catastroph­e. Malgré sa volonté de garder la tête froide, Valérie n’est pas toujours stable émotivemen­t. Ce qui l’obsédera encore et la bousculera cette année, c’est ce qu’elle fera de sa vie, incluant son retour au travail, et la prise en main de sa vie amoureuse.»

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