Emmanuel Schwartz: une exposition vivante
CET HIVER, EMMANUEL SCHWARTZ SE MET À NU... D’UNE CERTAINE FAÇON! L’ACTEUR, QUE L’ON PEUT ÉGALEMENT VOIR AU CINÉMA DANS TROIS PRODUCTIONS, S’EXPOSE, TEL UNE OEUVRE D’ART, DANS LA PIÈCE L’EXHIBITION QUI S'INSCRIT DANS LA DÉMARCHE DE RECHERCHE DU COMÉDIEN.
Après avoir été présentée pour la première fois au FTA l’an dernier, la pièce L’exhibition, mettant en vedette Emmanuel Schwartz, Francis La Haye et Benoît Gob, est de retour au théâtre La Chapelle. La pièce a été créée en 2015, alors qu’Emmanuel recevait la proposition d’être artiste en résidence au dit théâtre. Il avait alors demandé à son ami belge Benoît Gob — qui est acteur, danseur et artiste visuel — de réfléchir à un projet avec lui.
Au départ, le titre de travail était Mon ami belge, puis Les machines, pour finalement en arriver à L’exhibition. «C’est pour le double sens que ça peut avoir. Ma démarche d’auteur était de comprendre pourquoi on s’éloigne de la fiction et que la tendance actuelle est au one man show biographique. Cette recherche est un peu en parallèle avec la démarche d’artiste visuel de Benoît. Pour moi, c’était un terrain fertile pour la recherche et les tentatives d’écriture. La pièce raconte notre processus de création. C’est une exposition vivante qui puise dans l’autofiction et les formes théâtrales.» En ce sens, les trois protagonistes sont les oeuvres qu’ils incarnent. «Ce n’est pas du théâtre traditionnel. Je pense que 99 % du texte est sur bande audio. Ça s’apparente à un concert rock parce qu’on joue de la musique, à un spectacle de danse parce qu’on bouge de façon synchronisée, et au cinéma parce qu’il y a beaucoup de vidéos. Le rapport au son a été travaillé par mon ami Francis La Haye; moi, j’étais au texte, et Benoît, au visuel.»
SE METTRE À NU
Le titre L’exhibition laisse beaucoup place à l’imagination. «Il aurait été un peu évident qu’avec L’exhibition on assiste au dévoilement de nos parties génitales. Ça aurait été un peu cliché et attendu! (rires) Il y a beaucoup de choses qui sont dévoilées, mais pas les choses habituelles. L’idée, c’est d’être dans un dévoilement psychologique, intellectuel, où on cherche une sorte de vérité du sentiment», énonce l’acteur. Bien que la pièce soit non conventionnelle, Emmanuel considère qu’elle s’adresse autant aux néophytes qu’aux habitués.
En plus d’être sur les planches, Emmanuel incarne Jean-François, le frère de Simon (JeanMoïse Martin) dans Lâcher prise. Il est aussi à l’affiche de trois films: La beauté éthérée d’Impetus, de Jennifer Alleyn, où il joue un comédien qui ne peut plus faire de cinéma, Nous sommes Gold, d’Éric Morin, et Dérive, de David Uloth et Chloé Cinq-Mars, qui sortira en salle le 8 mars. En juin, on le retrouvera au FTA dans la pièce SOIFS Matériaux, de Denis Marleau et Stéphanie Jasmin. «Si L’exhibition est un spectacle relativement court qui fait 1 h 10 min, SOIFS Matériaux est l’antipode. Ça dure presque cinq heures. Il y a une vingtaine de comédiens, un orchestre de chambre et c’est puisé de la série de romans Soifs, de Marie-Claire Blais. L’action se passe à Key West, où elle habite.» Puis, à l’été, il jouera à Avignon dans la production Nous, l’Europe ou le banquet des peuples, de Laurent Gaudé, qui a obtenu le Goncourt des lycéens en 2003.
SON GROUPE DE MUSIQUE SUR PAUSE
Artiste polyvalent, Emmanuel Schwartz joue de la musique à ses heures. «C’est un hobby. Mais cela me sert aussi dans mon métier de comédien, parce que très souvent, la musique, le théâtre et le jeu se côtoient. Je viens d’une famille de musiciens. Mon père, Gary, est guitariste professionnel et un grand jazzman. Encore aujourd’hui, on s’assoit ensemble et il me montre des variations d’accords. Ce sont des moments privilégiés qu’on passe ensemble.» L’acteur faisait d’ailleurs partie du groupe de rap électro Textile, qu’il a fondé il y a deux ans, mais qui a dû être mis en veilleuse. «Mon complice, Thomas Furey, voulait poursuivre ses propres démarches avant de faire un duo. Je respecte cela. Un jour, un projet viendra...»
La pièce L’exhibition est présentée du 28 février au 9 mars au théâtre La Chapelle.