Lou-Adriane Cassidy: l’importance d’avoir un exutoire
APRÈS AVOIR ÉTÉ DANS L’ÉQUIPE D’ÉRIC LAPOINTE À LA VOIX L’AN DERNIER, LOU-ADRIANE CASSIDY POURSUIT SA ROUTE EN SORTANT UN PREMIER ALBUM, C’EST LA FIN DU MONDE À TOUS LES JOURS, TOUT EN CONTINUANT SA COLLABORATION AVEC HUBERT LENOIR. MALGRÉ UNE CERTAINE NOIRCEUR DANS SES CHANSONS, LA JEUNE AUTEURE-COMPOSITRICEINTERPRÈTE IRRADIE DE CHARISME ET DE LUMIÈRE.
Au départ, Lou-Adriane Cassidy souhaitait enregistrer un album de chansons originales écrites par d’autres artistes. Mais les conditions d’inscription à un concours ont finalement changé le cours des choses. «Je ne voulais pas faire un disque de reprises, toutefois je n’écrivais pas de chansons. Il y a deux ans, je voulais participer à Destination Chanson Fleuve, qui est un parcours pour faire des ateliers d’écriture, notamment à Petite-Vallée. Mais il fallait avoir écrit et composé au moins une chanson pour s’inscrire. Je me suis dit que j’allais en faire une. J’ai été prise dans le concours et je me suis mise à en écrire d’autres.»
UN ÊTRE EXTRÊME
C’est la fin du monde à tous les jours est composé d’une dizaine de chansons plutôt tristes, voire sombres. Un état d’esprit qui ne reflète absolument pas celui de la chanteuse. «C’est important d’avoir un exutoire dans la vie. Le fait de pouvoir être aussi sombre dans mes chansons me permet de l’être moins dans la vie. Mais je reste quelqu’un d’extrême. Quand ça va bien, ça va très bien, mais quand ça va mal, ça va très mal. C’est comme ça que je trouve mon équilibre. C’est peut-être pour ça que, dans mes chansons, je voulais aller là.»
Lou-Adriane Cassidy a aussi beaucoup travaillé la direction musicale qu’elle souhaitait donner à son disque. «C’était important pour moi de faire quelque chose de sobre, sans être plate; il fallait trouver le bon équilibre entre les deux. On reste avec une certaine simplicité dans la musique. J’ai l’impression que ça représente ce que je suis. L’important était d’incarner une musique plus sobre, mais avec davantage de mouvement dans la structure plutôt que dans les arrangements. J’ai toujours défendu ça.»
GAGNER DE L’EXPÉRIENCE
En plus de La Voix, Lou-Adriane a participé à plusieurs autres concours de musique, comme Les Francouvertes ou le Festival international de la chanson de Granby. «Quand on peut participer à un concours et qu’on est bien reçu, ça apporte beaucoup. Ça m’a permis de rencontrer plein de gens, d’avoir de l’argent pour réaliser mes projets, de former mon équipe... Ce n’est pas un parcours obligé pour tous les artistes, mais dans mon cas, ça m’a beaucoup aidée.»
Elle considère également que le fait de ne pas avoir gagné un seul de ces concours a finalement été une chance. «Ça m’a permis de m’assurer dans ma démarche et de ne pas avoir l’étampe d’un concours en particulier. Ça m’a aussi aidée à y aller à mon rythme, à savoir ce que je voulais faire, comment je voulais le faire et avec qui.»
SUR SCÈNE AVEC HUBERT LENOIR
En parallèle à son projet solo, Lou-Adriane Cassidy travaille régulièrement avec Hubert Lenoir en tant que choriste durant ses spectacles. «On se connaissait plus ou moins. On s’était déjà rencontrés avec l’envie d’écrire une chanson ensemble, mais ça n’avait rien donné. Pour ses concerts, Hubert avait demandé à ses musiciens de faire des back vocals, mais il chante trop haut pour eux. Son claviériste, qui travaille aussi avec moi, lui a donné mon nom. On a fait un premier concert ensemble, on a tripé et j’ai finalement fait toute la tournée d’Hubert, y compris en France dernièrement.»
La chanteuse compte bien poursuivre cette collaboration, même si elle présentera ses propres spectacles solos. «Ce milieu me permet de toucher à plein de choses, de sortir de ma zone de confort et de toujours rencontrer du nouveau monde. Ce que je fais avec Hubert me permet d’explorer des zones que je n’explorerais pas seule. Je profite encore plus de ma sobriété quand je reviens à ce que je fais. Les deux côtés
se nourrissent l’un l’autre.»