Anne-Élisabeth Bossé: un séjour inoubliable à Cannes
ANNE-ÉLISABETH BOSSÉ REVIENT TOUT JUSTE DU FESTIVAL DE CANNES, OÙ ELLE A PRÉSENTÉ LE FILM LA FEMME DE MON FRÈRE, DE MONIA CHOKRI, QUI A OBTENU UN DES PRIX COUPS DE COEUR DU JURY. LES PROCHAINES SEMAINES SERONT TOUT AUSSI CHARGÉES POUR LA COMÉDIENNE AU TALENT POLYVALENT.
Avant de fouler le tapis rouge du Festival de Cannes, Anne-Élisabeth Bossé n’avait jamais participé à un festival de films. «C’est impossible de se préparer à ce qui nous attend. Dès notre arrivée, on est extrêmement sollicités. Toute la journée, on enchaîne les entrevues de 5 à 10 minutes, jusqu’au soir de la grande première du film avec la montée des marches.» Ce rythme soutenu peut être enivrant, mais aussi difficile à vivre. «On est dans un tourbillon. C’est difficile d’avoir les deux pieds sur terre et de réaliser ce qui se passe. Quand quelque chose est trop gros, il y a une partie de notre cerveau qui se déconnecte. On a vécu les trois premiers jours à ce rythme-là. Ensuite, les journées ont été plus calmes, et j’ai pu lentement redescendre, aller voir des films et me remettre de mes émotions.»
Mais Cannes reste une usine à paillettes et ne fabrique pas des stars à la chaîne. «Il y a des centaines et des centaines de gens qui foulent le tapis rouge et qui font la montée des marches. Il y a des films qui sont projetés tous les jours. Notre expérience s’est répétée pour
plein de films. Nous, on a été les premiers, mais rapidement ils passent à un autre, puis à un autre. C’est très éphémère. Cannes, c’est une multitude de films, de vedettes et de succès. Il faut avoir beaucoup d’humilité.»
Même si elle aurait pu revenir à Montréal, Anne-Élisabeth a prolongé son séjour cannois pour profiter du festival! «Après la présentation de La femme de mon frère, j’ai regardé la programmation et je suis allée voir des films. J’ai vécu la suite du festival de manière très anonyme, comme une festivalière. Je voulais prendre le pouls de l’événement, j’observais tout ce qui se passait. Je suis quand même allée voir un ou deux films par jour, des films qui ne seront certainement jamais projetés chez nous.»
Elle a quand même eu accès à plusieurs des fameuses soirées décadentes. «À Cannes, on est comme dans une bulle et on accueille tout ce qui se passe sans se poser de questions. C’est vrai que les endroits sont incroyables et que le champagne coule à flots; il faut en profiter. Après, ça reste des gens qui discutent ensemble sur un fond musical. Mais Cannes est tellement comme un monde parallèle que j’étais capable d’en prendre; je disais oui à tout. J’essayais juste de profiter de tout ce qui m’était offert, vu que ça ne dure pas longtemps.» un rôle comique dans menteur
La comédienne fait également partie de la distribution de Menteur, en salle à compter du 10 juillet, aux côtés de Louis-José Houde et d’Antoine Bertrand. Le film raconte l’histoire de Simon, un menteur compulsif. À la suite d’un événement exceptionnel, tous ses mensonges deviennent réalité. «Je joue la femme du personnage d’Antoine Bertrand, donc la belle-soeur de celui de Louis-José Houde. Le personnage de ce dernier raconte des mensonges à tout vent; il a notamment déjà raconté que sa belle-soeur était folle amoureuse de lui, ce qui était faux. Du jour au lendemain, elle devient donc profondément amoureuse de lui, comme si elle perdait soudainement la raison. C’est un personnage secondaire qui n’est pas très présent, mais sa trame est très savoureuse. C’était un tournage très agréable.»
Depuis plusieurs années, Anne-Élisabeth Bossé est capable d’enchaîner les rôles dramatiques et les rôles comiques avec le même talent. Une polyvalence qu’elle a toujours essayé de mettre de l’avant au fur et à mesure des propositions qui lui étaient faites. «On me sollicite souvent pour des comédies, mais j’ai aussi fait des rôles plus dramatiques. C’est pas mal le rêve de tous les acteurs de pouvoir explorer toutes les facettes de leur jeu. Je fais aussi de la radio et je commence à faire de l’humour... J’aime cultiver la polyvalence: ça permet de rester vivant et ça fait en sorte que les expériences s’enrichissent les unes les autres. Je suis bien là où je suis, parce que ma place, je me la suis faite tranquillement.»
carte blanche à Juste pour rire
Parlant de comédie, Anne-Élisabeth présentera une Carte blanche en humour le 18 juillet, dans le cadre du Festival Juste pour rire. «C’est un gala avec un monologue d’ouverture et des invités; la formule n’a pas changé. C’est une première pour moi de faire du stand-up et c’est une marque de confiance gigantesque du milieu par rapport à l’expérience que j’ai dans ce domaine. J’avais le goût de tenter ma chance.» Pour son monologue, elle travaille avec des auteurs tout en leur fournissant des idées. Elle ira même tester son matériel à différents endroits. «J’ai vu beaucoup d’humoristes, puisque je suis en couple avec l’un d’eux (Guillaume Pineault). Je connais ce milieu-là. Je me suis déjà prêtée au jeu à quelques reprises, mais cette fois je serai toute seule. C’est un stress vraiment plus important que n’importe quoi d’autre. J’ai un grand respect pour les humoristes.»
une quotidienne à la radio
En plus de ses différents projets, Anne-Élisabeth Bossé a accepté l’offre de remplacer Véronique Cloutier à l’animation de son émission du retour, à Rouge FM. «Ça fait quand même longtemps que je fais partie de l’équipe des Fantastiques. Il y en a plusieurs qui ont remplacé Éric Salvail quand il est parti. Moi, j’ai déjà fait un remplacement de deux semaines l’été dernier. Pour cet été, le mandat est beaucoup plus engageant, car c’est un remplacement de deux mois, et ç’a été annoncé en grand. Mon nom est mis de l’avant. En même temps, ça ne change pas le travail. Il faut être soi-même, avoir de la répartie et être bien. Je vais juste essayer de faire ce que j’aime. Et puis, il y aura des Fantastiques autour de moi, et j’ai une équipe qui m’aide aussi.»
«Je suis bien là où je suis, parce que ma place, je me la suis faite tranquillement.»