Toujours vivante?
En ce moment, la série Pose, dont la saison 2 est diffusée sur FX, fait le buzz. Lorsque Madonna a sorti la chanson Vogue, elle n’avait rien inventé en faisant des poses au rythme de la musique dans son vidéoclip. Car dans le documentaire de Jennie Livingston, Paris Is Burning, qui a vu le jour il y a près de 30 ans, la réalisatrice expliquait d’où venait le voguing: ce n’est pas seulement une danse, c’est aussi un véritable mouvement. Selon ce qu’elle montre dans son film, qui nous ramène en 1983 au moment où elle s’était liée d’amitié avec un groupe de jeunes homosexuels qui dansaient au Washington Square Park de New York, des groupes de drag queens prenaient part, à l’époque, à des bals où se tenaient des compétitions de voguing, symbole de l’expression de la différence. Livingston a aussi découvert l’existence de «maisons» ou appartements, où vivaient des familles de substitution (mère et enfants) composées de jeunes marginaux rejetés par les leurs, parce qu’ils se travestissaient, étaient trans ou gais. Parmi elles, il y a Xtravaganza, «maison» fondée en 1982, qui existe toujours après plus de 35 ans! La série Pose nous plonge dans cet univers de travestis, de trans, de gais, de voguing et de «maisons». Et celui qu’on appelle le grand-père de la «maison» Xtravaganza, Hector Xtravaganza (son nom d’artiste), était consultant pour la saison 1 de Pose. Malheureusement, il est mort l’an dernier. Mais les auteurs de l’émission lui ont rendu hommage en terminant un épisode avec une citation de son cru: «Ce n’est pas le lien de sang qui fait la famille. Votre famille, ce sont ceux avec qui vous partagez vos bons et vos mauvais coups, et parfois la laideur, et qui sont toujours là, jusqu’à la fin. Ce sont ceux que vous avez choisis.»