Échos vedettes

L’HUMILITÉ ET LA DÉLICATESS­E D’UNE GRANDE

- J.-F.B.

L’oeuvre de Renée Claude est majeure. Une carrière qui couvre 60 années, dont 50 de façon active, n’est pas chose courante. Pourtant, elle a toujours fait preuve d’une humilité exacerbée par une grande pudeur. «Renée est une personne très introverti­e. Elle ne m’a jamais parlé de sa carrière ni de ses projets préférés. Je devais lire entre les lignes, parce qu’elle ne l’a jamais exprimé clairement. Elle était extrêmemen­t discrète, même avec moi. En ce moment, j’apprends à travers plein de gens à quel point elle m’aimait et m’appréciait. Elle ne disait pas: “Je t’aime.” Elle le disait à d’autres, qui m’en faisaient part.»

Exprimer une préférence pour telle réalisatio­n plutôt que telle autre lui aurait sans doute fait craindre de heurter quelqu’un au passage. «Elle ne voulait jamais blesser qui que ce soit. Elle trouvait toujours le bon côté d’une personne.» La délicatess­e d’une grande dame, d’une grande artiste.

Difficile, donc, d’identifier ses projets chouchous. N’empêche, Robert risque: «Je ne veux pas parler pour elle, mais quand elle a gagné en 1996 le grand prix du disque de l’Académie Charles-Cros pour On a marché sur l’amour, en hommage à Léo Ferré, ç’a dû être un cadeau extraordin­aire pour elle. J’imagine aussi que de travailler avec Stéphane Venne et Luc Plamondon a été important, mais elle ne livrait tellement pas ses sentiments! Je sais que la chanson L’indifféren­ce, qu’elle interpréta­it dans l’opéra Nelligan, a été importante pour elle. Elle était absolument époustoufl­ante.»

Robert Langevin est de 17 ans le cadet de sa blonde. «Je connais relativeme­nt peu l’oeuvre de Renée. J’étais un p’tit cul en pâmoison devant elle quand je la voyais à Jeunesse d’aujourd’hui. (rires) Ça correspond à l’époque où elle travaillai­t avec Venne, puis Plamondon. C’étaient des moments merveilleu­x.»

Sur une note plus personnell­e, il conserve un souvenir précieux d’un séjour de rêve. «Je me souviendra­i toujours de notre voyage en Italie, chez Léo Ferré. Il était décédé, mais sa femme, Marie-Christine, nous avait reçus de façon extraordin­aire.»

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Renée et Robert, son amoureux, lors de leur séjour en Toscane, à la demeure de Léo Ferré.

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