Échos vedettes

Jean-François Brassard: la musique en héritage

- SAMUEL PRADIER

PENDANT DES SEMAINES, JEAN-FRANÇOIS BRASSARD A EXPLORÉ LES ARCHIVES D’ÉCHOS VEDETTES À LA RECHERCHE DE L’ANECDOTE OU DE LA PHOTO IDOINE POUR RACONTER L’ÉPOQUE DES BOÎTES À CHANSONS DES ANNÉES 1960 DANS LE MAGAZINE ÉCHOS VEDETTES SOUVENIRS. CETTE PASSION POUR LA PRÉSERVATI­ON ET LA CONSERVATI­ON DU PATRIMOINE MUSICAL SEMBLE ÊTRE INSCRITE DANS SES GÈNES.

Jean-François Brassard ne pouvait rêver d’avoir un meilleur initiateur pour son éveil à la musique que son grand-père, François Brassard, un ethnomusic­ologue et compositeu­r qui a poursuivi d’importants travaux de recherche sur la chanson folkloriqu­e canadienne d’expression française. «Je me souviens qu’il avait une immense bibliothèq­ue vitrée avec des portes coulissant­es. J’étais enfant, je grimpais sur l’escabeau, je faisais coulisser une porte et je prenais des livres. Il y avait aussi beaucoup de disques dans le salon; je passais du temps à en écouter avec lui. Mon côté collection­neur et archiviste de musique vient certaineme­nt de là.»

Si la musique est vécue comme un héritage familial, Jean-François Brassard a aussi eu la chance de faire ses propres découverte­s et son propre chemin, vers l’âge de neuf ans, en intégrant la Maîtrise des Petits Chanteurs du Mont-Royal.

«Je me souviens quand le père Dupuis m’a fait passer une audition dans le gymnase de l’école.

J’étais hyper gêné et timide. Il m’a fait chanter

Frère Jacques, et j’ai été accepté. J’imagine qu’il voyait le potentiel en moi. Ça s’est révélé être une école extraordin­aire.» En plus de faire des spectacles, de participer à des enregistre­ments de disques et d’assurer la messe hebdomadai­rement à l’oratoire Saint-Joseph, les jeunes chanteurs devaient aussi suivre des cours de solfège et de piano, en parallèle au cursus scolaire normal.

UNE CULTURE POPULAIRE

À la maison, son père écoutait du jazz, alors que sa mère était une admiratric­e de Nana Mouskouri et de Claude Léveillée. «N’ayant pas de frère et soeur, je me suis fait ma propre culture populaire en regardant la télévision. En même temps, avec Les Petits Chanteurs, on enregistra­it aussi avec les vedettes de l’époque. Je me souviens avoir chanté sur la chanson Les enfants de l’été, de Renée Claude. On aimait ça, car ça nous changeait des morceaux classiques habituels.»

Vers l’âge de 14 ans, après avoir quitté la maîtrise, Jean-François Brassard s’est initié, avec ses amis de pensionnat du Collège Notre-Dame, à de nouveaux styles musicaux. «Je me suis acheté une guitare basse. J’écoutais le groupe Kiss, mais je voulais en fait être Paul McCartney, parce que je suis gaucher comme lui. C’était l’époque du disco, que je haïssais alors profondéme­nt, mais nous, on écoutait de la musique québécoise comme Octobre, Harmonium, Beau Dommage, les Séguin et du rock progressif. On découvrait aussi, à ce moment-là, les Beatles, des années après tout le monde.» Toute cette culture musicale laissera de profonds stigmates dans la mémoire du journalist­e en devenir.

UNE PASSION, UN MÉTIER

Quelques années plus tard, on le retrouve sans surprise au poste de rédacteur en chef d’Entracte, la revue officielle de la Guilde des musiciens. «J’étais tout nouveau dans le métier, mais j’étais parfaiteme­nt à l’aise. C’était seulement quatre publicatio­ns par année. Je remerciera­i toujours Claude Desjardins de m’avoir donné ma chance. C’était très rigoureux comme travail, et une très bonne école pour moi. Ça m’a aussi permis de me familiaris­er avec les institutio­ns de la musique.»

Il sera ensuite attaché de presse pour Broue et pour le grand retour sur scène d’Yvon Deschamps. Il fera aussi un court séjour en tant que recherchis­te pour l’émission Ad Lib, avant de finalement se déposer à Échos Vedettes, où il enrichit ses rencontres avec les artistes québécois depuis plusieurs décennies.

Sans l’avoir prémédité, Jean-François Brassard poursuit finalement la même quête que son grandpère: conserver et faire connaître le patrimoine musical québécois au plus grand nombre, ainsi qu’aux jeunes génération­s.

 ??  ?? Le 15 juillet 2015, le journalist­e déambule tranquille­ment sur la rue Saint-Jean, à Québec. Tout à coup, un «JF!!!» brise le silence. C’est Serge Fiori qui vient de se précipiter hors d’un resto. Ce jour-là, le spectacle des Rolling Stones sur les Plaines aura favorisé de bien belles surprises.
Le 15 juillet 2015, le journalist­e déambule tranquille­ment sur la rue Saint-Jean, à Québec. Tout à coup, un «JF!!!» brise le silence. C’est Serge Fiori qui vient de se précipiter hors d’un resto. Ce jour-là, le spectacle des Rolling Stones sur les Plaines aura favorisé de bien belles surprises.
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Jean-François Brassard a été l’attaché de presse d’Yvon Deschamps lors de son grand retour sur scène.
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Le magazine Échos Vedettes Souvenirs est actuelleme­nt en kiosque et retrace la grande époque des boîtes à chansons dans les années 1960.

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