Daniel Thomas: un premier ouvrage pour enfants
IL Y A QUATRE ANS, DANIEL THOMAS A FAIT UNE RENCONTRE DÉTERMINANTE. L’ÉDITRICE DANIELLE LALANDE LUI A PROPOSÉ D’ÉCRIRE POUR LES JEUNES. L’ACTEUR, QUE L’ON PEUT VOIR DANS L’HEURE BLEUE ET QUI CÉLÈBRE CETTE ANNÉE SES 20 ANS DE CARRIÈRE, A SAUTÉ DANS L’AVENTURE AVEC PLAISIR. ON PEUT DÉCOUVRIR SA PLUME DANS LES ÉMO-J: ATTENTION À L’AGENT PAUL.
Bien que ça soit son premier livre publié, Daniel Thomas n’en est pas à ses premiers écrits. «J’écris depuis longtemps. J’ai découvert ça sur le tard, vers l’âge de 16, 17 ans. J’avais lu L’avaleur de sable, de Stéphane Bourguignon, et j’aimais comment il jouait avec les mots. Ça a réveillé quelque chose en moi. Je me souviens qu’à cet âge-là, j’avais commencé à écrire un roman, qui est mort au bout de trois chapitres! (rires) À l’École nationale de théâtre, on avait un cours d’écriture en deuxième année et il fallait écrire une courte pièce.» Il a jeté sur papier des chansons, des scénarios de films et d’autres textes. Ils traînent dans ses fonds de tiroirs, et il n’a jamais osé les ressortir.
UNE RENCONTRE QUI CHANGE TOUT
Il y a quatre ans, l’éditrice Danielle Lalande, dont il a fait la connaissance à un moment où ils allaient tous deux promener leur chien au parc, lui a demandé s’il voulait écrire un livre. Deux ans plus tard, il lui est revenu avec une histoire. «Elle a aimé mon écriture, mais m’a dit de la retravailler pour la rendre plus drôle, parce que c’était trop dramatique pour le genre qu’ils publient. Cette histoire-là a dormi quelque temps, mais Danielle me relançait sans arrêt.»
Puis, en juillet 2018, l’éditrice lui a fait parvenir la couverture du livre Les Émo-J: Attention à l’agent Paul, tiré de la collection Mon Mini Big à moi, destinée aux sept à neuf ans. C’est à partir de l’illustration et du titre de cette page couverture que Daniel a pondu son récit. Celui-ci porte sur un policier un peu zélé qui ne laisse pas la chance aux Émo-J d’être autre chose que ce qu’ils sont en réalité. N’ayant pas d’enfant, l’auteur et comédien a lu quelques-uns des livres de la collection pour s’imprégner de cet univers. «Au début, l’écriture ne coulait pas aussi facilement, mais à un moment donné, il y a eu un déclic. Sans trop réfléchir, j’ai compris l’énergie ludique que ça demande et je me suis aussi inspiré de ce que mes collègues avaient déjà produit. J’ai eu bien du fun à faire ça.»
N’empêche que jamais il n’aurait un jour pensé écrire pour les jeunes. «J’écrivais surtout des scénarios de films et c’était plus un style dramatique ou cinéma de genre. Je suis content que Danielle Lalande ait persévéré. C’est drôle, parce qu’il y a trois ou quatre ans, je suis allé voir une voyante, une femme que je ne connaissais pas et qui ne me connaissait pas. Quand elle m’a vu, elle m’a demandé si j’étais un auteur. Je lui ai répondu que je ne l’étais pas officiellement, mais que, quelque part, oui. Elle m’a dit que j’avais les bras remplis de livres, d’une façon métaphorique, et que dans les 10 prochaines années, j’allais avoir au moins 10 publications. Elle n’a pas menti. J’en ai au moins une!» Son livre est sorti ce printemps. Puis, Daniel a déjà écrit une autre histoire dans la série Les Émo-J pour une éventuelle publication et une autre qu’il termine, toujours dans la collection Mon Mini Big à moi, mais dans une autre série.
UN AN D’AMOUR
Dans les remerciements apparaissant dans son livre figure le nom de son amoureuse, Geneviève, qui l’a «stimulé à écrire les histoires qui prennent forme dans sa tête». «Des fois, quand la procrastination arrivait, elle me poussait à écrire. C’est beaucoup grâce à elle que ce projet-là a abouti.» Ils se sont rencontrés il y a un an au gym où ils s’entraînent. Elle est dans le milieu de l’investissement immobilier et de la construction. Le couple vit sous le même toit. Ces derniers temps, ils ont eu à s’occuper de la chienne de Geneviève, un berger australien, qui a eu une portée de neuf chiots. Cet été, il se pourrait que les amoureux partent en vacances dans le Maine, un coin que Daniel adore. Il compte aussi aller voir sa soeur, Isabelle, dans l’Ouest américain. «Ma soeur a vécu 17 ans à Las Vegas, parce qu’elle travaillait pour le spectacle O’ du Cirque du Soleil. Elle a été nageuse synchronisée, puis ballerine. Il y a trois ans, son contrat s’est terminé avec le Cirque. Son mari y travaillait aussi comme thérapeute et entraîneur. Ils sont restés un peu à Las Vegas, mais tous deux étaient tannés du désert, alors ils ont déménagé dans l’État de Washington, dans la petite ville de Puyallup, à une heure de Seattle. Ça fait trois ans qu’elle est là, et je n’ai pas encore vu sa maison.»
20 ANS DE CARRIÈRE
Cette année, Daniel Thomas souligne ses 20 ans de carrière. «Au début, tout est arrivé très vite. J’ai fini l’école de théâtre en 1999. J’ai eu la chance d’avoir un rôle dans 2 frères, ce qui m’a permis de faire des rencontres importantes: le réalisateur Louis Choquette, que j’ai revu sporadiquement dans ma carrière, et les auteurs Michel d’Astous et Anne Boyer.» Dans la série, il jouait Gabriel Hébert, un étudiant à l’université rêvant de faire carrière en journalisme, dont le caractère et les valeurs s’opposaient à celles de son frère Zacharie, (Benoît Langlais) un jeune ado rebelle. «Les gens me parlent encore de 2 frères... Je suis toujours là, 20 ans plus tard, et j’en suis très reconnaissant. Je suis content de la carrière que j’ai faite. J’ai eu de beaux projets de toutes sortes. Michel d’Astous et Anne Boyer m’ont aussi offert la chance de jouer une variété de rôles. J’ai eu des personnages gentils, mais j’ai aussi joué un proxénète dans Le Gentleman. Depuis quatre ou cinq ans, je n’ai pas tant d’auditions que ça. Pour L’heure bleue, j’ai eu la chance que ça soit les auteurs, Anne Boyer et Michel d’Astous, qui m’offrent d’y jouer. J’ai beaucoup de plaisir à faire ça», raconte le comédien, qui interprète Éric Gagnon, l’avocat et ami d’Hubert Martel (JeanFrançois Pichette) dans la série, et qui a célébré ses 46 ans le 22 juin.
«C’est beaucoup grâce à Geneviève que ce projet-là a abouti.»