Échos vedettes

Mes lectures d’été: Claudia Larochelle

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LES AUDITEURS D’ICI PREMIÈRE PEUVENT ENTENDRE LES SUGGESTION­S DE LECTURE DE CLAUDIA LAROCHELLE LES VENDREDIS À LA MATINALE D’ÉTÉ, ET CET AUTOMNE, ELLE COLLABORER­A À PLUS ON EST DE FOUS, PLUS ON LIT!. ON PEUT AUSSI LA LIRE SUR AVENUES.CA ET DANS ELLE QUÉBEC, ET ON POURRA VOIR NELLY & SYLVIA, DONT ELLE EST L’IDÉATRICE, AU FESTIVAL INTERNATIO­NAL DE LITTÉRATUR­E LES 20 ET 21 SEPTEMBRE À LA CINQUIÈME SALLE DE LA PLACE DES ARTS, À MONTRÉAL. LES TOUT-PETITS DEVRONT ATTENDRE EN OCTOBRE POUR LA PARUTION DE LA DOUDOU QUI ÉTAIT AMOUREUSE

D’UN HAMSTER, CINQUIÈME TOME DE SA SÉRIE JEUNESSE LA DOUDOU. VOICI SES LECTURES D’ÉTÉ... L’OUVRAGE QUI TRAÎNE SUR VOTRE TABLE DE CHEVET? Écrire la vie, d’Annie Ernaux, est en permanence sur ma table de chevet. Ce livre est ma bible, mon Saint Graal, mon guide, mon mentor; je lui voue une sorte de culte, un amour indescript­ible qui ne s’altérera jamais.

LA LECTURE D’ÉTÉ QUI VOUS A LE PLUS ÉMUE? Ah! il y en a eu beaucoup, car c’est ce que je recherche en premier lieu quand je lis, bien avant la rigolade, le divertisse­ment ou le savoir. Je veux être ébranlée, que ça vibre jusque dans mes os. Bien sûr, cela n’arrive pas souvent, mais ça s’est produit en découvrant l’oeuvre d’Anne Dufourmant­elle, une romancière, philosophe et psychanaly­ste. Cette mère de trois enfants est décédée en tentant de sauver l’enfant d’une amie de la noyade... Juste son histoire à elle, sa destinée, a quelque chose d’émouvant. La sauvagerie maternelle et Éloge du risque m’ont fait beaucoup de bien.

LE LIVRE QUI VOUS A FAIT RIRE? Je ne ris tellement pas souvent quand je lis! J’avoue avoir rigolé avec la BD Gérard: Cinq années dans les pattes de Depardieu, par Mathieu Sapin. Depardieu n’est pas banal. Imaginez quand un bédéiste décide de le suivre et de noter ses faits et gestes. Ça, c’est très, très drôle!

LE LIVRE MARQUANT DES VACANCES DE VOTRE ENFANCE? Petite, j’avais toute la collection des Martine. J’ai appris à lire avec cette héroïne un peu surannée, quoique de nouvelles éditions sont encore publiées, et ça semble fonctionne­r encore très fort. Puis, un peu plus tard, j’ai lu les romans «d’épouvante» d’une collection appelée Frissons et les Coeur à coeur, sorte de collection de romans Harlequin pour jeunes...

LE BOUQUIN QUE VOUS LAISSERIEZ SUR UN BANC DE PARC POUR QU’IL SOIT LU PAR QUELQU’UN D’AUTRE? De la poésie québécoise, assurément. En ce moment, ce serait Une sorte de lumière spéciale, de Maude Veilleux, qui ne fait rien comme les autres, qui regarde le monde avec une force et aussi une certaine forme de courage. Elle a une voix percutante bien à elle, elle ne laissera personne indifféren­t, même le plus déprimé des solitaires qui réfléchit à son avenir sur un banc public. Elle force à se lever...

LE LIVRE QUE VOUS APPORTERIE­Z À LA PLAGE? Bonjour tristesse, de Françoise Sagan, et Le blé en herbe, de Colette, sentent l’été, les bonbons acidulés, l’herbe fraîchemen­t coupée, l’eau salée, la crème solaire... Il s’agit de romans d’apprentiss­age écrits il y a plusieurs années par des femmes de coeur qui ont su traduire d’une manière intemporel­le les premiers soubresaut­s de l’amour, les petites colères, les doutes...

LE LIVRE QUE VOUS APPORTERIE­Z AU CHALET? J’ai justement lu au chalet Les luttes fécondes: Libérer le désir en amour et en politique, de Catherine Dorion. Cet essai propose une conception différente de l’amour, du couple, de la sexualité, de la politique, bref, Dorion défriche et ose une parole qui a eu un effet libérateur sur moi. Ça ouvre la discussion. Vous en aurez pour la nuit, ou la vie entière à réfléchir à ce qu’elle dissèque.

VOTRE LIVRE DE CUISINE ESTIVAL? Tous les romans de Chrystine Brouillet sont pour moi, entre autres, d’excellents livres de cuisine qui donnent envie de popoter pour ceux que j’aime et de manger encore et encore.

LA LECTURE D’ÉTÉ QUI VOUS A CHANGÉE? Le bébé, de Marie Darrieusse­cq, m’a aidée à devenir mère en acceptant d’être parfaiteme­nt imparfaite. Ma fille est née en mai 2013; je l’ai lu cet été-là.

SI VOUS POUVIEZ N’APPORTER QU’UN SEUL LIVRE EN VACANCES? J’apporterai­s

La memoria, de Louise Dupré. C’est le plus fort roman sur la perte de l’amour. C’est d’une puissance inouïe, c’est grandiose. Jamais je n’écrirai comme cette écrivaine, mais j’aspirerai chaque jour de ma vie à y arriver; c’est déjà ça! Ce livre me rappelle la persévéran­ce de l’écriture et de l’amour.

LE BOUQUIN QUE VOUS BRÛLERIEZ? Je me ferais un beau feu de camp avec des récits nazis, de suprémacis­tes blancs ou de misogynes de la pire espèce. Ces tatas, je leur ferais la fête et les guimauves seraient bien bonnes!

LE LIVRE QUI A ÉTÉ UNE BELLE DÉCOUVERTE POUR VOUS? Les villes de papier, de Dominique Fortier. C’est un peu comme si Emily Dickinson avait rencontré Dominique Fortier, qu’elle lui avait insufflé de manière intime et précise la façon exacte d’aborder sa vie. Ce roman est un chef-d’oeuvre.

VOTRE CLASSIQUE DE TOUS LES TEMPS QUE VOUS AVEZ SOUVENT RELU EN VACANCES? J’avoue que j’ai du mal à ne pas transporte­r avec moi Clair de femme, de Romain Gary. Il me plaît pour son rythme, son histoire, ses personnage­s et leur manière de partager, d’être à la fois si près et si loin de l’amour, et de voir les deuils avec profondeur.

VOTRE GENRE LITTÉRAIRE PRÉFÉRÉ POUR DÉCROCHER PENDANT L’ÉTÉ? Je ne décroche pas l’été, je prends de l’avance sur ce qui sera publié à l’automne! Or, il m’arrive de me «gâter», alors je lis des histoires de meurtres, d’affaires criminelle­s célèbres. Dans une autre vie, j’étais sans doute criminalis­te... ou psychopath­e! (rires)

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PHOTO:GHYSLAINLA­VOIE
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