Louis-Jean Cormier: aimer se mettre en danger

BIEN QU’IL POURSUIVE L’ÉCRITURE DE SON PROCHAIN ALBUM, LOUIS-JEAN CORMIER A TROQUÉ SON MICRO DE CHANTEUR CONTRE CELUI D’ANIMATEUR. LA MUSIQUE RESTE TOUTEFOIS OMNIPRÉSENTE DANS SON UNIVERS, PUISQUE SON ÉMISSION EST ENREGISTRÉE DANS SON PROPRE STUDIO, OÙ TR

Pour la première fois de sa carrière, Louis-Jean Cormier est à la barre de sa propre émission de radio, Table tournante, diffusée les dimanches à 15 h à ICI Première. «J’ai une espèce de combat qui est de vouloir ramener de la musique à la première chaîne de Radio-Canada. Je n’ai rien contre une chaîne musicale, comme ICI Musique, mais j’aimerais aussi vivre ma musique à travers les infos et les débats de société.»

Le concept de Table tournante est de parler de l’importance de la musique dans la vie des gens qui en font et de ceux qui n’en font pas. «On a divisé les émissions en huit thèmes, comme la musique et l’humour, la musique et le sport, l’éducation, la politique... Chaque semaine, je reçois des invités pour parler non seulement de la musique à l’intérieur de leur domaine, mais aussi de son importance dans leur vie personnelle... Et on écoute de la musique pendant qu’on en parle.» Cet angle permet notamment d’évoquer des souvenirs. «Dans l’émission sur la musique et le sport, on va réécouter la musique sur laquelle Sylvie Fréchette a gagné sa médaille à Barcelone. Il y a des larmes qui coulent sur ses joues, parce qu’on est dans une zone très nostalgique. Pour parler d’éducation, j’ai fait venir mon prof de musique au secondaire, Richard Savignac, un gars qui a beaucoup fait pour les jeunes.»

Les huit épisodes de son émission de radio sont déjà enregistrés, ce qui va laisser le temps au musicien de travailler sur son prochain album solo. «Habituellement, je sortais un disque environ tous les deux ans, autant avec Karkwa qu’en solo. Mais j’avais besoin d’une grande pause.»

Le chanteur avoue être dans un moment très stimulant dans sa carrière. «Je fais tout avec mon premier instrument qui était le piano; la plupart des gens ne savent pas ça. On me voit souvent comme un guitariste, mais le piano a été le premier instrument à entrer dans ma vie. Mes études académiques étaient au piano, jusqu’au moment où j’ai décidé de faire de la guitare jazz. Cette fois-ci, je compose donc toutes mes musiques au piano, mais j’ai un bagage de guitariste qui s’empare de mes doigts de pianiste. À l’oreille, je joue comme des accords de guitare au piano. (rires)» Louis-Jean Cormier avance que son prochain album fera entendre un nouveau son, très explosif et plus dansant. «J’ai une trentaine de chansons. Actuellement, on les joue en groupe pour défricher le tout. Étonnamment, ça sonne plus rock qu’avant.»

NOUVEL ALBUM

Du côté des textes, le chanteur se laisse bercer par l’inspiration. «Pour la première fois de ma vie, j’écrivais sans musique. Ça donne des choses intéressantes. J’aime plus que jamais me mettre en danger et au défi.» Il ira passer une semaine à Los Angeles à la fin du mois pour tenter d’avancer dans son écriture. «Durant ma sabbatique, je suis passé par la Californie au cours d’un road trip père-fille. Je pensais détester cette ville, et j’ai finalement eu un véritable coup de coeur. Je vais aller voir ce qui se passe là-bas et me laisser bousculer par le va-et-vient de la vie.»

Son album devrait sortir à la mi-mars 2020 et il y a déjà plus d’une cinquantaine de spectacles qui suivront. «On met un peu la charrue avant les boeufs, parce que l’album n’est pas encore fini, mais c’est une bonne façon de faire. Dans le nouveau contexte de l’industrie de la musique, il faut profiter de la promotion de la sortie du disque pour promouvoir les billets des concerts. Mais je trouve ça excitant et stimulant. Le disque devrait également sortir en Europe au même moment. Je devrais aller passer l’été 2020 làbas.»