«ÉRIC A MARQUÉ L’IMAGINAIRE DU PUBLIC» — Stéphane Laporte
ILS SE CONNAISSENT DEPUIS DES DÉCENNIES, MAIS C’EST SEULEMENT DEPUIS L’ARRIVÉE D’ÉRIC LAPOINTE À L’ÉMISSION LA VOIX QU’ILS ONT COMMENCÉ À TRAVAILLER ÉTROITEMENT ENSEMBLE. IL ÉTAIT DONC TOUT NATUREL QUE LE CHANTEUR DEMANDE À STÉPHANE LAPORTE D’ASSURER LA DIRECTION ARTISTIQUE DE SON SPECTACLE ANNIVERSAIRE SUR LES PLAINES.
Stéphane, était-ce naturel pour vous de travailler sur ce spectacle?
L’été dernier, je suis allé manger avec Éric et son gérant, et il m’a demandé si je voulais m’occuper de la direction artistique et de la mise en scène de sa Carte blanche au Festival d’été de Québec. J’ai immédiatement accepté. Éric est comme mon petit frère; je l’aime d’amour. À partir de ce moment-là, on s’est rencontrés régulièrement. C’était tout un défi de réunir, pendant la grosse saison des festivals, une carte aussi étoilée, avec plus de 20 artistes invités. Il fallait choisir les chansons, contacter les invités, décider quels seraient les punchs et les surprises...
Saviez-vous dès le départ qu’Éric voulait s’entourer d’autant de monde?
On avait une page blanche devant nous, et tout s’est concrétisé pendant nos échanges. On était vraiment sur la même longueur d’onde, et on a la même conception d’un spectacle généreux et rassembleur. Éric Lapointe est certainement le plus grand rassembleur de tous les artistes québécois.
Avez-vous eu du mal à sélectionner les chansons pour tous les invités?
Les chansons d’Éric sont très bien construites, parce qu’elles permettent à tous de se les approprier. D’ailleurs, j’ai bien aimé le moment où Éric est allé s’asseoir sur le bord de la scène pour écouter Les soeurs Boulay interpréter sa chanson Reste là différemment de ce que lui fait. Ses chansons sont fortes, et les styles peuvent se marier. Par exemple, Safia Nolin a pu chanter Loadé comme un gun à sa façon, et ensuite la chanter avec Éric, et ils se complétaient parfaitement. L’autre avantage, c’est que tout le monde au Québec a les chansons d’Éric dans son ADN. Les invités connaissaient toutes les chansons par coeur. Éric a beaucoup marqué l’imaginaire du public, mais aussi celui des artistes. C’était intéres- sant de voir Mario Pelchat face à Éric pour chanter Ma gueule; c’était un duo de grandes voix. Je suis aussi très reconnaissant envers Ginette Reno d’être venue chanter L’essentiel en duo avec Éric. Quand elle est arrivée sur scène, il y a eu une vague de joie et d’amour de la part du public.
Pourquoi ne pas avoir enregistré le spectacle pour la télé?
Éric voulait que ce soit un événement unique. Dans les festivals, je pense que c’est important de créer des spectacles originaux; pour les vivre, il faut être présent. Éric avait envie de faire un cadeau aux spectateurs. Les gens qui étaient présents vont s’en souvenir; ils ont vécu un moment particulier. Le gars de télé en moi aurait aimé que tout le monde puisse le voir, mais il y a aussi quelque chose de spécial à savoir que tous les efforts ont été faits pour une seule soirée. Malgré tout, c’est sûr qu’il y a plein de moments qu’on aimerait revoir...
Quel moment de cette soirée restera inoubliable pour vous?
Il y en a plusieurs, mais si je devais en choisir un seul, je dirais la finale. Avec la chanson La voix que j’ai et la présence de tous les invités sur scène, c’était l’apothéose. Ce grand classique d’Offenbach collait tellement bien à Éric! Pour Éric et moi, c’est aussi un clin d’oeil à notre collaboration à La Voix; ça représentait quelque chose de spécial.