«JE VEUX ÊTRE UN MESSAGE D’ESPOIR»

CAROLINE NÉRON SE REMET PEU À PEU DE SON DIVORCE ET DE LA CRISE AU SEIN DE SON ENTREPRISE. ELLE SE DIT PLUS FORTE ET SEREINE. LA COMÉDIENNE VIENT DE TOURNER DANS UN FILM ET LA FEMME D’AFFAIRES PROFITE DU FESTIVAL FIERTÉ MTL POUR LANCER DEUX BIJOUX. LENTEMENT, MAIS SÛREMENT...

Caroline Néron a choisi le festival Fierté MTL pour refaire surface. «J’ai énormément d’amis dans la communauté gaie et je suis très

sensibilisée à la cause, surtout que le premier rôle qui m’a rendue populaire est celui de Stella, une bisexuelle, dans Diva. Il y avait énormément de jeunes qui se posaient des questions sur leur propre orientation sexuelle et qui m’envoyaient des messages pour me demander de les aider à y voir clair... Je prenais ça bien à coeur.» Elle a créé deux bijoux, une paire de boucles d’oreilles et un bracelet, qu’elle présente au festival Fierté Mtl. Pour chaque bijou vendu, 5 $ seront remis à Fierté Mtl. «J’aime m’investir dans des causes. Cette année, j’appuie la communauté LGBTQ+ et la santé mentale... parce que je suis passée à travers une période plus sombre. Il y a beaucoup de suicides et des idées noires qui peuvent toucher tout le monde. J’ai envie d’être un message d’espoir: après une dure période, il y a de bonnes choses qui arrivent et le chemin reprend dans le bon sens.» Rappelons qu’à la fin janvier, Caroline Néron annonçait qu’elle avait des problèmes financiers avec son entreprise: avec plus de neuf millions de dollars de dettes, elle s’est placée sous la protection de la Loi sur la faillite et a fermé 9 de ses 14 boutiques. En mai, Bijoux Caroline Néron était cependant sauvée d’une faillite, ses créanciers ayant accepté à 96 % la proposition de l’entreprise. Mais elle doit 736 000 $ à l’homme d’affaires Réal Bouclin, qu’elle a épousé en juillet 2015. Le couple a décidé de divorcer il y a quelques mois. «Je n’ai pas souhaité vivre ça, mais après coup, j’en suis sortie plus forte. Et il y a une sérénité qui s’est installée chez moi. Parce qu’il y a eu plein de deuils qui ont accompagné cette crise: il y a eu des gens qui ont quitté le navire, des amis qui n’ont plus voulu être amis parce que mon nom venait de tomber... Il y a eu beaucoup à apprendre, beaucoup à digérer... Je suis encore en mode digestion, mon deuil n’est pas complètement terminé. Mais je vais très bien. J’ai plein de beaux projets!»

UN TOURNAGE QUI TOMBE À POINT

Cela faisait 13 ans que Caroline Néron n’avait pas joué. La comédienne vient de renouer avec le jeu, puisqu’elle a tourné, au cours du dernier mois, dans l’adaptation cinématographique de La déesse des mouches à feu, sous la direction d’Anaïs Barbeau-Lavalette. «J’ai eu envie d’embarquer làdedans... Il y a parfois des choix de vie qu’on fait pour X raisons... Là, je suis célibataire, je suis seule, je prends en charge mes propres décisions. On m’a approchée au bon moment... et avec le bon scénario!»

Le tournage n’a pas été de tout repos. «C’est un personnage qui est tellement lourd qu’il me ramenait un peu dans mes émotions... Elle divorce au début du film, puis tombe en dépression. Alors j’ai encore dû porter une énergie très lourde pendant un mois... Et physiquement, elle a un laisser-aller à la Charlize Theron dans Monster. Je n’étais vraiment pas belle! Mais je me suis totalement abandonnée à Anaïs Barbeau-Lavalette.» Le long métrage sortira au printemps 2020.

SA FILLE SUIT SES TRACES

Sa fille, Emanuelle, neuf ans, a tourné dans la prochaine saison de Ruptures. «L’été passé, elle m’a demandé d’avoir un agent. J’ai été un peu secouée par ça. Mais elle était prête et c’était son rêve à elle. Elle allait bien à l’école et dans ses relations interpersonnelles, alors je me suis dit qu’on allait essayer.»