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Laurence Jalbert: bien entourée à 60 ans

- − Laurence Jalbert

TOTALISANT PLUS DE 40 ANS DE CARRIÈRE, LAURENCE JALBERT FÊTERA SON 60e ANNIVERSAI­RE DE NAISSANCE LE 18 AOÛT. AVEC LA SORTIE DE SON NOUVEL ALBUM,

AU PAYS DE NANA MOUSKOURI, LA CHANTEUSE A LE VENT DANS LES VOILES. FEMME DE COEUR QUI SOURIT TOUJOURS À LA VIE MALGRÉ LES EMBÛCHES QUI JALONNENT PARFOIS SA ROUTE, ELLE EST UNE GRANDE SOURCE D’INSPIRATIO­N.

C’est le 6 septembre que paraîtra le nouvel album de Laurence Jalbert: Au pays de Nana Mouskouri, hommage à l’oeuvre musicale de la chanteuse grecque qui a bercé son enfance. Ce projet d’album, une idée du chanteur et producteur Mario Pelchat, est arrivé dans la vie de Laurence par surprise, tel un cadeau du ciel. «C’est par hasard que mon agent (qui est aussi celui de Pelchat) m’a informée que Mario avait en tête de faire un album-hommage à Nana Mouskouri. En me disant ça, il ne se doutait pas que mon enfance avait été marquée par le fait que ma mère chantait tous les dimanches aprèsmidi les belles chansons de Nana. Évidemment, je les connais toutes par coeur! J’ai vite demandé qui chanterait sur cet album-hommage, et, quand il m’a répondu que Mario ne le savait pas encore, j’ai simplement lancé: “Dis-lui que je veux le faire!” Je savais que ce projet-là m’était destiné, et il est arrivé dans ma vie comme un beau cadeau. Ma mère est décédée depuis quelques années, mais, dans mon coeur, c’est en sa mémoire que j’ai eu le bonheur de faire ça. J’y ai mis ma couleur et, en toute humilité, j’en suis très fière.»

Plusieurs chansons de Nana Mouskouri ont une significat­ion importante dans la vie de Laurence. Lorsqu’on lui demande quelle

chanson sur ce nouvel album est sa préférée, elle n’hésite pas une seconde: «La vague est une chanson moins connue, mais je l’ai chantée comme berceuse à mes enfants quand ils étaient jeunes. Ma fille a aujourd’hui 36 ans, et mon fils, 23, mais je la chante encore à mes petitsenfa­nts. Lorsque je l’ai enregistré­e en studio, il y avait une photo de ma mère à côté de moi et je me suis laissée aller en la chantant.»

UN COMPLICE HORS PAIR

Pour ce projet de grande envergure, Laurence est entrée en studio d’enregistre­ment pendant tout le mois de mai, et la magie a opéré. Elle a participé à de nombreux projets de Mario Pelchat, mais c’est la première fois qu’ils collaboren­t sur un album complet. Aujourd’hui, enregistre­r un album est très complexe, car le milieu musical a beaucoup changé. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Laurence n’en a pas sorti depuis un moment. «Travailler avec Mario est sécurisant. On peut compter sur lui. Il met beaucoup de temps et d’argent sur le projet, car il y croit. Je ne voulais plus vraiment faire d’albums, et il m’en a redonné le goût avec ce projet emballant. En plus, ç’a été un beau travail d’équipe, et des amis sont venus chanter avec moi, dont Mario, évidemment, mais aussi Paul Daraîche, Annie Blanchard et Maxime Landry. On a vécu un beau trip de gang!»

SOIXANTE ANS, DROIT DEVANT

C’est le 18 août que Laurence soufflera ses 60 bougies. La chanteuse regarde en avant avec bonheur et sagesse. Vieillir ne lui fait pas peur, bien au contraire, elle reconnaît la beauté de la chose et embrasse le processus, malgré les petits côtés négatifs qui jaillissen­t avec le temps. «Il y a des matins où je me lève poquée et où je le sens, que j’ai 60 ans! (rires) Mais, avec le métier que je fais, je suis entourée de mes musiciens, on part sur la route entre amis. J’ai souvent l’impression qu’on est une gang d’enfants dans un carré de sable à la garderie... Ça aide de vieillir dans un contexte pareil. J’ai souvent pleuré dans ma vie, c’est vrai, mais mon Dieu qu’avec ma gang je ris tout le temps! Je saisis toutes les occasions de rire le plus possible.»

À chaque nouvelle décennie qui frappe à la porte, il y a des bilans, des remises en question et des appréhensi­ons. Voici comment se sent la belle Gaspésienn­e: «J’ai eu des avertissem­ents côté santé, mais je crois que tant que la santé va me soutenir, je vais me permettre de faire ce que j’aime. C’est ça qui garde jeune et heureux.»

VIVRE AVEC LA FIBROMYALG­IE ET UN TDAH

Laurence ne s’en cache pas, elle vit parfois des moments difficiles, car elle souffre de fibromyalg­ie. Elle a aussi un TDAH qui peut lui occasionne­r des manques de concentrat­ion déplaisant­s, autant dans sa vie profession­nelle que dans sa vie personnell­e. «Je vis avec la fibromyalg­ie depuis 18 ans, et c’est vrai que, parfois, ça me ralentit un peu. Je vis très bien avec ça, même si, d’année en année, ça devient de plus en plus complexe. Je n’ai encore jamais dû annuler un spectacle à cause de ça et, quand je suis sur scène, même si j’ai parfois des douleurs, ça ne paraît pas. Je suis droite comme une barre et je me donne parce que j’ai du plaisir. Mon pianiste travaille avec moi depuis des années et il ne savait même pas que j’avais cette maladie; il l’a appris la semaine dernière en me voyant débarquer de la voiture avec difficulté. Je dois être la fibromyalg­ique la plus choyée au monde! (rires) En plus, il y a cinq ans, j’ai été diagnostiq­uée avec un TDAH. J’ai alors compris d’où venaient, entre autres, mes manques de concentrat­ion et autres petits problèmes liés à ça. Ça m’a beaucoup aidée.» Laurence vit dans la vérité et l’authentici­té. Elle ne cache pas ses petits problèmes de santé et, pour elle, c’est une bonne chose si cela peut aider d’autres personnes.

«Je vis très bien avec la fibromyalg­ie, même si, d’année en année, ça devient de plus en plus complexe.»

ACCOMPAGNE­R UNE AMIE EN FIN DE VIE

La vie de Laurence est bien remplie, avec une famille aimante qui la comble de joie et un métier qui lui permet de s’épanouir depuis plus de 40 ans. Cela dit, elle accompagne présenteme­nt son amie d’enfance, qui est en fin de vie. Perdre ceux qu’on aime, c’est une dure épreuve pour tous, ça ébranle et ça déstabilis­e. C’est une belle période profession­nelle pour Laurence, mais cette épreuve pèse lourd sur son coeur. «Ces temps-ci, dès que j’ai du temps libre, je le passe avec mon amie. Elle n’a que deux ans de moins que moi; c’est difficile de voir partir quelqu’un qu’on aime. Mon amie n’a pas le privilège de regarder en avant ou de faire des plans pour Noël. Il ne faut rien tenir pour acquis dans la vie, et il faut apprendre de ce qu’on traverse au fil des ans. Sinon, à quoi on sert? Je suis déjà passée par là il y a quatre ans quand j’ai perdu mon ami Guy Rajotte, et ça m’avait ouvert les yeux face à plein de choses. Quand les gens qu’on aime nous quittent, il y a une grande froideur qui s’installe et il faut prendre le temps de vivre notre deuil. C’est difficile, mais ça fait partie de la vie.»

UN DEUXIÈME LIVRE BIENTÔT

Sa première oeuvre littéraire, À la vie, à la mer, a été publiée en 2015. En novembre, elle récidivera avec Tout porte à croire. «J’ai écrit très humblement ma vision des outils nécessaire­s pour se relever quand on tombe, quand la vie nous envoie des coups de poing au visage. Tout le monde fait face à ça au cours de sa vie, et doit alors trouver les bons outils et les réflexions pour affronter des épreuves difficiles. J’ignore où j’ai trouvé le temps d’écrire ça, mais je suis heureuse de l’avoir fait!»

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 ??  ?? Laurence a collaboré à plusieurs reprises avec Mario Pelchat. Ici, on les voit lors d’un spectacle en 2010.
Laurence a collaboré à plusieurs reprises avec Mario Pelchat. Ici, on les voit lors d’un spectacle en 2010.

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