Paul Houde: une année de changements
PLUSIEURS BOULEVERSEMENTS SONT SURVENUS DANS LA VIE DE PAUL HOUDE. DEPUIS LE 24 AOÛT, IL OCCUPE LE CRÉNEAU DU WEEK-END AU 98.5 FM, APRÈS AVOIR ANIMÉ PENDANT 12 ANS L’ÉMISSION QUOTIDIENNE DE FIN DE JOURNÉE. COMMENT MEUBLERA-T-IL SON TEMPS LIBRE?
Paul Houde se trouvait à Rimouski, à bord de son autocaravane, lorsque nous l’avons joint. L’animateur semble confiant et détendu. «Après 44 ans de radio, le trac n’est plus là. C’est un nouveau défi et on a tellement travaillé fort!» Depuis le 24 août, il anime Les week-ends de Paul Houde, de 7 h à 11 h. «La vocation du 98.5 est de se coller à l’actualité. Je l’ai fait pendant 12 ans et demi avec Le Québec maintenant: aussitôt qu’une nouvelle survenait du domaine local ou international, on était présent. On l’est encore les samedis et dimanches matin, mais dans une ambiance de week-end. Je veux pouvoir dire à nos auditeurs qu’on déjeune avec eux les week-ends. C’est le seul moment de notre semaine où on peut prendre le temps d’étirer le café et de se jaser de choses dont on ne se parle pas habituellement. Il y a un aspect magazine. Valérie Beaudoin traite des États-Unis, à un an des élections présidentielles. Je le dis souvent: je suis fou des USA, pour le meilleur et pour le pire. L’Amérique nous fournit parfois des nouvelles effroyables, mais il faut les accepter. C’est un pays fascinant.»
Paul retrouve également son éternelle partenaire. «Durant les vacances, j’étais en communication avec Thérèse Parisien 10 fois par jour. On se parlait de toutes sortes d’affaires. Elle est incontournable: je suis à la vie à la mort avec Thérèse, c’est ma soeur — j’ai une petite soeur —, mais Thérèse est ma soeur spirituelle et professionnelle.»
DE NOUVEAUX PROJETS
Avec ce changement d’horaire, plusieurs belles occasions s’offrent à Paul. «Lorsqu’on est quotidiennement à la radio, c’est difficile de faire autre chose. Si on le fait, c’est au détriment de notre santé. Je réalisais de nombreux projets lorsque j’étais morning man à Rythme FM: Les Boys, Lingo, Le cercle, La fin du monde est à sept heures. Lorsqu’on travaille trop, ça hypothèque notre santé, je dois l’admettre. J’ai décidé de ne plus le faire une fois rendu au 98.5. Maintenant, si des occasions surgissent, je saute dessus!»
Paul travaille à un projet sur lequel il ne peut nous donner trop de détails. «Nous sommes dans la phase cruciale de développement. C’est un maudit bon projet, qui portera sur “l’Amérique de Paul Houde”. Je n’ai pas un motorisé d’un million de dollars, mais j’ai tout ce qu’il faut à bord. J’aimerais donc visiter des lieux et vous raconter leur histoire. Je suis très enthousiaste, j’en rêvais depuis au moins 20 ans.»
UN BÉGUIN POUR LA ROUTE
Paul semble s’être découvert une nouvelle passion. «Il y a très longtemps, quand mes enfants étaient jeunes, ma femme et moi avons presque décidé d’acheter un motorisé... mais on ne l’a pas fait. Je le regrette encore 25 ans plus tard! J’aurais tellement aimé que mes jeunes enfants en profitent! Si vous voyiez le décor d’où je vous parle en ce moment! Je suis au bord du Saint-Laurent, à Rimouski, sous mon auvent, par une journée absolument magnifique. J’aime tellement rouler! Je vais même commencer mon cours de camionneur dans deux semaines. À mon âge, je m’offre ce fantasme né en conduisant mon VR (véhicule récréatif). Je ne suis pas tuable au volant, je peux conduire 11 ou 12 heures d’affilée. C’est une nouvelle passion. J’ai commencé en louant un véhicule pour voir si j’allais aimer ça, et j’ai fini par en acheter un, tellement j’ai aimé! Mon autocaravane est ma seconde maison et, honnêtement, ce serait mon unique demeure s’il n’y avait pas d’hiver au Québec.» Et cet engouement semble être de famille: «Mon père, 93 ans, est présentement sur la route en motorisé avec ma soeur, Johanne: deux autres adeptes de caravaning!» Durant ses vacances, Paul en a justement profité pour piloter son VR. «Je me suis établi à Sainte-Agathe-des-Monts, dans un endroit absolument magnifique, le lac des Sables. Mes enfants n’ont pu en profiter, mais je me reprends avec mon petit-fils, Léni. Il a deux ans et il vient voir son papi dans ce qu’il appelle “le bubus à papi”. Il l’aime tellement, c’est craquant! Je suis gaga de mon petit-fils et je l’initie à la plage du lac, aux oiseaux, à la faune: ça n’a pas de prix. J’ai profité de la beauté du Québec avec mon fils et mon petit-fils.»
UN EXPLOIT
Paul a aussi joui de la saison estivale pour déménager. «Déménager reste un exploit à vie! J’ai toujours eu des maisons de plus de 3000 pi2 et maintenant je suis dans 1000 pi2, donc trois fois moins. J’ai détruit 75 % de mes archives parce que personne n’en voulait: ça ne se donne pas, ça ne se vend pas. Quand j’ai compris ça, j’ai loué un gros conteneur et j’ai commencé l’opération. C’est quand même formidable de diminuer son espace de vie, d’abord d’un point de vue écologique. Je suis beaucoup plus sensible à ça, maintenant. J’ai hâte d’avoir un VR électrique, mais l’idée est de se forcer à vivre avec le strict nécessaire. Je ne regrette pas.»
Paul a eu 65 ans le 25 août. Une occasion qu’il n’a pas soulignée. «Ma femme et moi ne sommes pas des fêtards, même durant la période des fêtes. Sauf peut-être lors de la fête des Mères, car le petitfils change tout, mais pour le reste, non. Pour moi, avoir 65 ans comporte ses avantages: ça me coûte moins cher d’aller au cinéma, de prendre le transport en commun... J’ai pensé à tout ça. J’ai même des réductions sur les terrains de camping! (rires)»
«Je vais commencer mon cours de camionneur dans deux semaines... je m’offre ce fantasme.»