Florence K: elle sera psychiatre!
De retour aux études pour devenir psychiatre
À 36 ANS, LA PIANISTE, AUTRICE ET COMPOSITRICE FLORENCE K ENTREPREND DES ÉTUDES AFIN DE DEVENIR PSYCHIATRE. ELLE A ANNONCÉ LA NOUVELLE RÉCEMMENT SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX. SI TOUT SE DÉROULE COMME PRÉVU, CELLE QUI MILITAIT DÉJÀ POUR BRISER LES TABOUS ENTOURANT LA MALADIE MENTALE POURRA PRATIQUER SON NOUVEAU MÉTIER À 47 ANS.
Florence K ne s’en cache pas: elle a vécu sa propre expérience de maladie mentale, avec un épisode dépressif majeur en 2011. Cette épreuve a ranimé ses rêves de jeune fille. «À 13 ans, je rêvais déjà de devenir médecin. Ce milieu me fascinait. Mais à l’école secondaire, je n’étais pas vraiment bonne en sciences et en mathématiques.»
Florence se tourne alors vers la musique et les arts. «Je voulais créer de la musique, donc je n’ai pas fait mes sciences et mes mathématiques de cinquième secondaire. J’ai plutôt fait un DEC et un baccalauréat en communication. Avant la publication de mon livre (son récit autobiographique Buena Vida), après ma dépression majeure, j’ai commencé à m’intéresser au domaine de la santé mentale.»
Elle a ainsi entrepris des cours en psychologie et en santé mentale. «Durant mes études au DESS (Diplôme d’études supérieures spécialisées) en santé mentale, j’ai eu des cours sur la médication psychiatrique et les processus biologiques. Étonnamment, je comprenais et j’avais de bonnes notes. Il y a beaucoup de temps morts entre les contrats en musique ou lors de nos déplacements; j’avais donc l’habitude d’emporter mon laptop et mes livres. J’ai développé la capacité d’étudier un peu partout; ça m’a donc permis de faire ça tout en poursuivant ma carrière.»
Pour réaliser son rêve, Florence doit tout d’abord renouer avec les mathématiques. «Je me suis inscrite à l’école pour adultes afin de compléter mes Math 536. J’ai commencé et ça va super bien. J’ai également l’aide d’une tutrice. J’étais tellement nulle il y a 20 ans! Et là, c’est merveilleux; le cerveau change.»
DU SOUTIEN DE TOUTES PARTS
Sa famille et ses proches la soutiennent. «À mon âge, c’est une décision familiale. Ça implique mon mari, parce que nous aurons des sacrifices à faire et une structure à organiser. J’en ai également parlé à ma fille. Je vais me lever à 5 h pour étudier jusqu’à 8 h, avant de faire le petit déjeuner... Mais ma fille a 13 ans et je ne la vois presque pas le matin avant qu’elle parte pour le secondaire! (rires) Mon mari est musicien, alors on a l’habitude de ne pas être tout le temps ensemble. Bref, c’est un gros projet et il n’y a rien qui assure sa réussite, mais si je n’essaie pas, je vais le regretter toute ma vie.»
L’autrice-compositrice a été étonnée de recevoir plusieurs messages de soutien à la suite de son annonce sur les réseaux sociaux le 9 août. «Lorsque j’ai fait mon post, j’ai reçu plein de commentaires, d’histoires de gens qui ont commencé une nouvelle vie ou commencé leurs études à 40 ans. J’ai trouvé ça extraordinaire! C’est la preuve qu’on peut changer de direction.»
LA MUSIQUE DANS LE SANG
Même si Florence K se lance vers un nouveau domaine, elle ne délaisse toutefois pas la musique. «J’ai la musique dans le sang. Je ne veux pas que le public croie que je n’ai plus le temps pour ça. J’aime ma job et j’ai besoin de travailler.»
Elle entamera une tournée en janvier. Celle-ci coïncidera avec la sortie de son prochain disque, en février. «Cet album est réalisé par Jean Massicotte, avec des textes de David Goudreault. Mon mari et moi en avons composé la musique. C’est un album exclusivement en français, où j’explore de nouvelles sonorités.»
Elle retourne également sur les ondes de CBC Radio le 14 septembre. «Je présente de la musique francophone au public anglophone. C’est une heure, les samedis à 23 h, sur CBC Radio One, et les dimanches à 16 h, sur CBC Music. Je me rends compte que le Canada français et le Canada anglais sont comme deux pays distincts, avec deux cultures, et c’est plaisant d’ouvrir les portes. Je reçois beaucoup de messages de la communauté anglophone heureuse de découvrir les chansons de notre communauté. Ça les aide à comprendre notre culture. J’aime vraiment ça et je tiens à continuer à le faire durant mes études!»