HUGOLIN CHEVRETTE La création à travers le drame
Le comédien Hugolin Chevrette, qui jouera un bandit dans la nouvelle série Le Phoenix, à voir au printemps 2020 à Séries+, a eu une année remplie d’émotion. «L’an passé, j’ai vécu des trucs personnels avec ma mère (la comédienne France Chevrette), qui est décédée de façon assez brutale. Ce n’était pas prévu. Elle s’est enlevé la vie à 62 ans
(le 12 mai 2018). Je me souviens que, quand je l’ai su — j’ai des frissons à en parler —, son filleul, l’acteur Émile Schneider-Vanier, et moi, on était sur ma terre à Dunham. On était bouleversés. J’ai vécu en même temps un sentiment de destruction et de création. Je me suis dit qu’elle était en moi. J’ai aussitôt dit à Émile qu’on allait la faire, notre série!» nous a-t-il raconté. Il faisait allusion à leur projet de websérie La loi c’est la loi, une comédie de situations sur la brutalité policière à Montréal, dont ils avaient eu l’idée des mois précédant le tragique événement. Émile et lui y joueront des policiers de la brigade SPTM (Service de police tactique de Montréal). Pascale Bussières et Jean-Nicolas Verreault seront notamment de la distribution. «Ça devrait sortir à TV5 aux alentours du mois de mars. Télé-Québec vient de s’associer au projet.»
À travers ce drame, il a trouvé l’énergie pour mener à terme la websérie, qu’ils tourneront en octobre. «Je pense que je suis foncièrement positif. C’est quelque chose que je ne souhaite à personne, mais je m’en suis servi comme moteur. Je me suis dit que j’étais maintenant quelqu’un et aussi un acteur — parce que c’est intrinsèquement lié — qui a vécu quelque chose de dramatique. Je ne souhaite pas perdre mes enfants. J’ai deux garçons de trois ans et cinq ans, Charlie et Léopold. Ils ont perdu une super grand-mère et ils n’en ont pas du côté de ma blonde, Marjolaine Picard. Ma mère était un clown triste, comme Robin Williams. Mais le souvenir que je garde d’elle, c’est qu’elle était un soleil, qu’elle aimait la vie, les animaux, les humains.»