Échos vedettes

Le vieux fou

-

N’allez pas dire que je suis impoli, que je manque de respect aux soixantena­ires ou que ces choses-là ne se disent pas… Même s’il a plus de 60 ans et qu’en réalité il n’est pas fou, même pas fou du tout, c’est comme ça qu’il se définit quand on lui demande de parler de lui en entrevue. C’est en regardant un reportage à RDS sur la formule 1 cet été, alors qu’il était de passage à Montréal dans le cadre du Grand Prix du Canada, que je l’ai entendu se qualifier — non seulement lui, mais aussi son partenaire de toujours, Marc Montminy, ingénieur mécanicien — de vieux fou.

Didier Schraenen, vous connaissez? Pilote automobile et commentate­ur sportif originaire de Mont-Saint-Hilaire, au Québec. Il est né le 29 octobre 1955, donc, dans deux mois presque jour pour jour, il aura 64 ans... et il court toujours. Je devrais plutôt dire: il course toujours! C’est sa passion, la course, d’abord en moto, puis par la suite en auto. Et ça fait 32 ans que ça dure. Chaque année, il s’inscrit dans une catégorie sur le Circuit Gilles-Villeneuve et il course. Il a fait jusqu’à maintenant 15 podiums à Montréal — un record, surtout à son âge! —, mais il n’a jamais terminé premier — ça aussi, c’est un record!

Le papi de la course automobile éprouve une passion démesurée pour ce sport; c’est dans son ADN. Pour lui, faire de la course, c’est plus que participer ou gagner; c’est un mode de vie. Je connais Didier depuis les années 1980; j’ai travaillé avec lui à la radio, à Montréal, alors qu’il entamait une carrière de commentate­ur-animateur. Il était déjà un passionné de course de moto, qu’il continue de décrire et d’analyser à la télé, doublé d’un redoutable et talentueux animateur, capable de débattre de tous les sujets sportifs ou sociaux. Peu importe le débat, il a une opinion sur presque tout et il sait l’exprimer.

Ce fou-là est déjà monté sur la carlingue d’un avion en plein ciel de Montréal, attaché solidement à des ancrages, pour faire un reportage en direct à la radio de CKMF à l’époque, juste pour relever le défi. C’est de ce bois que se chauffe l’ami Didier! Il n’a pas peur de relever les défis, même à son âge. Il a même ajouté à la fin de son entrevue à RDS que si Marc est d’accord, il s’inscrira encore à la course de l’année prochaine, et Marc a répondu que si Didier disait oui, il se lancerait lui aussi. Pas un, mais deux vieux fous! C’est ce qui les place dans une classe à part.

J’ai un énorme respect pour ces fous qui vont jusqu’au bout de leurs rêves. Fous, oui, mais juste assez… Moi, je suis prêt à me lever à 5 h du matin pour un départ au golf à 7 h. Didier, lui, est prêt à rouler 15 heures de nuit pour aller faire des tours sur une piste goudronnée. À chacun sa folie!

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada