Échos vedettes

Francis Ducharme: un artiste protéiform­e

- SAMUEL PRADIER

LE PRINTEMPS DERNIER, IL A BRILLÉ SUR LES PLANCHES DU TNM DANS LE RÔLE DE BRITANNICU­S, ET IL FERA SOUS PEU UNE ARRIVÉE INTRIGANTE DANS UNE AUTRE HISTOIRE, À RADIO-CANADA. FRANCIS DUCHARME EST AUSSI TRÈS ACTIF DANS LE MILIEU DE LA DANSE. DEPUIS PRÈS D’UN AN, IL TRAVAILLE AVEC RILEY SIMS SUR UNE NOUVELLE CRÉATION CHORÉGRAPH­IQUE QU’ILS PRÉSENTERO­NT PROCHAINEM­ENT.

La propositio­n était unique, et c’est une des raisons pour lesquelles Francis Ducharme a accepté d’embarquer dans le projet de Danse mutante. Il s’agit en fait d’un relais chorégraph­ique entre différente­s sensibilit­és et contextes. Mélanie Demers a d’abord créé une pièce originale à Montréal, avant de la transmettr­e à Ann Liv Young (New York), qui avait carte blanche pour transforme­r l’original en fonction de sa sensibilit­é. Elle a ensuite transmis sa création à Kettly Noël, une chorégraph­e haïtienne qui travaille à Bamako (Mali), qui a ensuite envoyé son oeuvre à Ann Van den Broek, basée à Anvers (Belgique) et à Rotterdam (Hollande).

«Habituelle­ment, quand on travaille pour un metteur en scène ou un chorégraph­e, il y a un désir de sa part et c’est lui qui nous choisit, explique Francis Ducharme. Cette fois-ci, Mélanie Demers a choisi les chorégraph­es avec lesquelles on allait travailler. Mais ces dernières ne nous ont pas choisis, et vice-versa. On devait donc rencontrer quelqu’un qu’on ne connaît pas et, en trois semaines, arriver à créer une pièce ensemble. On devait rapidement trouver un langage commun, comprendre ce que chacune voulait faire et démarrer la création.»

Depuis plus d’un an et demi, le danseur et comédien a parcouru le monde avec son acolyte Riley Sims pour aller à la rencontre de chorégraph­es d’horizons très différents. «Le langage de la danse va où les mots ne peuvent pas aller. En travaillan­t avec une New-Yorkaise, ensuite avec une Haïtienne qui vit à Bamako, puis avec une Flamande de Rotterdam, l’anglais reste la langue de communicat­ion, mais le travail chorégraph­ique va ailleurs. Comme elles avaient la possibilit­é de modifier et de revisiter les pièces des autres, on a exploré des avenues très différente­s.»

L’apogée de ce travail de longue haleine se concrétise­ra par la présentati­on des quatre versions mutantes de la pièce. «C’est comme un marathon, puisque ça durera près de trois heures, sans arrêt. Ça sera très exigeant pour le corps, mais ça sera un beau défi.»

DES CHOIX ORGANIQUES

Francis Ducharme le reconnaît, ce travail a accaparé beaucoup de son temps dans les derniers mois. «Quand je suis à Montréal, je peux faire un tournage, une répétition de théâtre et d’autres choses dans la même journée. Mais pour ce spectacle, je suis parti longtemps à l’extérieur. Ce sont des choix. Après Britannicu­s, je savais que j’allais faire davantage de danse cette année. Mais je vais revenir au théâtre à l’automne 2020.»

L’interprète de 38 ans affirme choisir les projets avec son coeur, tout en multiplian­t les discipline­s. «Les projets de théâtre ont une vie plus courte. On les joue une trentaine de fois et c’est terminé. Les projets de danse sont plus longs. On les joue cinq fois à Montréal, mais par la suite on a souvent des représenta­tions en Europe ou ailleurs.»

En oeuvrant tant au cinéma qu’au théâtre, à la télé et en danse, Francis Ducharme a créé sa propre voie. «Je travaille beaucoup, parce que c’est avant tout une passion. J’avais envie de créer mon propre chemin. Je n’ai pas beaucoup de modèles qui font la même chose, à part Marc Béland, qui a aussi beaucoup dansé. J’ai plusieurs cordes à mon arc et je peux varier les projets. Je me trouve très chanceux que les différente­s sphères artistique­s fonctionne­nt pour moi.»

NOUVEAU PERSONNAGE

Francis Ducharme sera présent à la télévision cet automne avec un nouveau personnage dans la série Une autre histoire. «Je vais incarner un super beau personnage très ambigu. C’est un gars qui a l’air gentil, mais qui est mystérieux. Il ne fait pas partie de la famille, mais il va se rapprocher du personnage de Benoît McGinnis pour déranger un peu ce qui est en place. C’est le fun à jouer en tant qu’acteur, parce qu’il faut moduler ses intentions. J’aime beaucoup ça.»

Danse mutante sera présenté du 17 au 21 septembre à l’Agora de la danse, à Montréal, et du 26 au 29 novembre dans le cadre de Parcours Danse.

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