Découverte: Jordana Lajoie
APRÈS SON RÔLE MARQUANT DE SHANNON LEMIEUX DANS LA SÉRIE PATRICE
LEMIEUX 24/7 (2015), JORDANA LAJOIE A SEMBLÉ QUITTER NOS ÉCRANS, MAIS ELLE A PLUTÔT POURSUIVI SA CARRIÈRE DU CÔTÉ ANGLOPHONE. ON PEUT AINSI LA VOIR DANS LA SÉRIE THE BOYS, DIFFUSÉE SUR AMAZON PRIME. À LA DÉCOUVERTE D’UNE ACTRICE BIEN DE CHEZ NOUS QUI SE DISTINGUE À L’ÉTRANGER!
«J’ai participé à des projets indépendants avec des amis, mais mon premier rôle professionnel a été celui de Shannon Lemieux dans Patrice Lemieux 24/7, confie Jordana Lajoie. C’était très cool.» Afin d’incarner l’épouse américaine de ce joueur de hockey, Jordana utilisait un français cassé. Elle semble avoir interprété ce rôle à merveille, puisque plusieurs la croyaient réellement anglophone. «Les gens m’interpellaient en anglais; je devais leur dire que je parlais français et que je n’étais pas Américaine! Après ce rôle, tout le showbiz francophone pensait que je ne parlais pas un bon français, y compris les directeurs de casting. Au début, je trouvais ça assez drôle, mais ça m’a peut-être joué des tours pour ma carrière au Québec.»
Jordana a en effet une carrière beaucoup plus prolifique du côté anglophone: elle a joué dans plusieurs productions, parmi lesquelles figurent Terrified at 17 (2019), A Gingerbread Romance (2018) et Zoe (2018). «En tant que comédienne bilingue, je vais là où il y a des auditions. J’ai plus d’occasions du côté anglophone. Ce n’est pas une préférence. On a un bassin d’artistes magnifiques avec qui j’aimerais tellement jouer! Je n’ai malheureusement pas encore eu cette chance.»
DU DROIT AU JEU
Quatre heures nous séparaient de Jordana lors de cet entretien téléphonique. «Je suis à Vancouver, pour des auditions et pour des vacances. Je me rendrai ensuite à Toronto, avant de rentrer à Montréal.» La jeune femme aspirait pourtant à une carrière en droit. «J’ai toujours aimé les arts, mais l’envie de devenir comédienne m’est venue à l’adolescence. Ma mère voulait que je devienne avocate, mais j’ai suivi des cours d’acting en parallèle. J’allais commencer mon droit à l’université et, sur un coup de tête, j’ai décidé de passer les auditions pour le programme de théâtre au Collège Dawson. J’ai poursuivi dans cette voie après avoir été acceptée.»
Aujourd’hui, la comédienne fait partie de la distribution de The Boys, une série américaine de superhéros inspirée de la bande dessinée du même nom. Elle y incarne Cherie. «J’ai passé l’audition par vidéo. Je ne croyais pas avoir beaucoup de chances d’obtenir le rôle, puisqu’il y avait beaucoup de candidats. C’est quand même une série produite par Seth Rogen!» Créée et écrite par Eric Kripke (Surnaturel), la série est également coproduite par Evan Goldberg. «J’ai fait des recherches sur Cherie, qui est inspirée de Marie, un des personnages de la bande dessinée. Mais Cherie constitue une version bien plus cool du personnage de Marie: elle sait manier les bombes et les fusils. Pour construire mon personnage, j’ai écouté beaucoup de musique punk rock, dont The Prodigy, et j’ai lu les bandes dessinées, que je vous recommande fortement! C’était une belle surprise d’obtenir ce rôle.»
AU-DELÀ DES APPARENCES
Mais le rôle de Shannon Lemieux demeure son expérience la plus significative à ce jour. «J’adore la comédie. C’était le rôle parfait pour moi: non seulement j’ai pu jouer avec Patrice Robitaille, un grand acteur du côté francophone, mais j’ai aussi pu improviser!» La reverrat-on dans des productions québécoises prochainement? «Je suis très sélective pour mes rôles. Les scénaristes francophones sont très forts; on écrit de bonnes histoires ici. Malheureusement, mon casting correspond trop souvent à celui de “la belle fille” et ce n’est pas ce que je souhaite faire. Je veux jouer des choses plus vraies. J’aimerais qu’un producteur voie au-delà de mon apparence...»
L’actrice tourne présentement dans la deuxième saison de The Boys, en plus de chanter. «Je voyage aussi. C’est le moment parfait pour voyager, parce que je suis célibataire. Je compose également de la musique, ce qui est un peu plus personnel pour moi; c’est pourquoi je suis plus hésitante dans ce domaine. On verra peut-être dans le futur...»