Échos vedettes

«TANT QUE J’AURAI DU PLAISIR, JE VEUX CONTINUER» − Béatrice Picard

- SAMUEL PRADIER

Pensant simplement présenter un prix en compagnie de Magalie Lépine-Blondeau, Béatrice Picard a eu toute une surprise! «On voulait souligner, devant vos collègues réunis ce soir, votre longue et brillante carrière au sein du milieu artistique québécois. Vous avez débuté dans ce métier bien avant que la télé arrive au Québec. Vous avez contribué à bâtir notre télé», a commencé par dire Magalie, tandis que la salle se levait d’un bond pour ovationner la légende du milieu artistique québécois.

«Ça fait vraiment longtemps que le milieu artistique est tombé sous votre charme, parce que vous avez obtenu votre première consécrati­on à l’âge de 28 ans», a poursuivi Magalie, avant qu’on ne diffuse un extrait du sacre de la comédienne, en 1958, au Gala des splendeurs. «Quand j’ai vu le public se lever d’un bond et applaudir d’une façon tellement chaleureus­e, tellement vraie et sincère, ça m’a fait plaisir, confie Béatrice Picard. Ça m’a touchée plus profondéme­nt que si on m’avait remis 20 Gémeaux.»

TOUJOURS ACTIVE

La comédienne, qui célèbre plus de 71 ans de carrière, a encore des choses à dire. «Cet hommage me fait plaisir, parce qu’on entend souvent dire qu’on relègue les vieux dans un coin et que les jeunes font leur propre chemin de leur côté. Moi, je dis toujours qu’on n’a pas d’âge. Bien sûr, les gens vieillisse­nt, mais on est toujours actifs.»

Si le milieu de la télévision et du cinéma a bien changé depuis ses débuts, Béatrice

Picard a su s’adapter. «Aujourd’hui, on travaille beaucoup plus rapidement qu’avant, notamment à la télévision. Je suis toujours partante pour faire des petites choses, des apparition­s dans des séries ou des émissions, mais je pense que je serais incapable d’avoir un rôle dans une série avec l’obligation de travailler durant des semaines d’affilée.»

Si sa santé est excellente et qu’elle est très alerte, c’est plutôt au niveau cognitif qu’elle aurait du mal à tenir le rythme. «J’ai encore et toujours une bonne mémoire, mais c’est ma concentrat­ion qui flanche un peu. En général, les gens se disent: “Je vieillis, je n’ai plus de mémoire.” Mais ce n’est pas forcément vrai. La mémoire est toujours là, mais c’est la concentrat­ion qui n’est plus aussi soutenue sur une longue période. Moi, je le sais, et je fais attention.»

UNE PASSION TENACE

À défaut d’avoir des rôles récurrents à la télévision, Béatrice Picard aime par-dessus tout travailler au théâtre. «On prend le temps de répéter pendant plusieurs semaines et, ensuite, on fait les représenta­tions et tout va très bien. Tant et aussi longtemps que j’aurai du plaisir à faire ce métier-là, je veux continuer. Je dis toujours à la blague que je veux jouer jusqu’à l’âge de 100 ans, et pas en chaise roulante. Mais j’exagère peut-être un peu. (rires) En même temps, il ne reste que 10 ans. Les années passent tellement vite en vieillissa­nt que je peux me rendre encore assez loin.»

Toujours sincère et honnête, Béatrice Picard espère surtout que les gens ne l’oublieront pas. «Je pense que j’en ai eu une belle preuve ce soir.»

QUAND ELLE S’EST AVANCÉE SUR LA SCÈNE DU GALA DES PRIX GÉMEAUX AU CÔTÉ DE MAGALIE LÉPINE-BLONDEAU, BÉATRICE PICARD PENSAIT SIMPLEMENT PRÉSENTER UN PRIX RÉCOMPENSA­NT LES MEILLEURES ÉMISSIONS COMIQUES DE L’ANNÉE. MAIS LA PRODUCTION AVAIT PRÉVU, DANS LE PLUS GRAND SECRET, UN FORMIDABLE HOMMAGE SPONTANÉ. UN DES MEILLEURS MOMENTS DE LA SOIRÉE.

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PHOTOS:PRINCIPALE:AGENCEQMI/DOMINICKGR­AVEL|SURLASCÈNE:AGENCEQMI/JOËL LEMAY|EN1958:COLLECTION­PERSONNELL­E Lors de sa première consécrati­on, en 1958, au Gala des splendeurs.

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