Échos vedettes

Vic Vogel: le monde du jazz en deuil

- SABIN DESMEULES

L’un des grands acteurs de la scène du jazz au Québec vient de nous quitter. Le musicien Vic Vogel est décédé le lundi 16 septembre à 9 h 35 dans sa demeure de Montréal «aux côtés de sa maîtresse, son piano Steinway sur lequel il a joué depuis l’âge de 16 ans», précise-t-on dans un communiqué. C’est une longue maladie qui l’a emporté. Il avait 84 ans. Il laisse dans le deuil sa fille, Vanessa, son fils, Sébastien, ses petitsenfa­nts, plusieurs parents et amis et de nombreux mélomanes.

Vic Vogel a oeuvré tout au long de sa carrière en tant que pianiste, chef d’orchestre, compositeu­r, arrangeur et trombonist­e. Autodidact­e dans son art, il s’est intéressé à la musique et s’est mis à en jouer alors qu’il n’était qu’un enfant. Il a fondé le Jazz Big Band en 1968. Le groupe a enregistré plusieurs albums et s’est retrouvé au palmarès du Billboard américain en 1987. Il a aussi dirigé, composé, arrangé et orchestré la musique présentée à l’Expo 1967, Terre des Hommes 1968, ainsi que celle des Jeux olympiques de Montréal en 1976 et celle des Jeux du Canada en 1985. Il a été celui qui s’est produit le plus souvent au Festival de jazz, avec pas moins de 50 prestation­s. Il a partagé la scène avec les plus grands: Paul Anka, Sammy Davis Jr., Édith Piaf, Michel Legrand, Jerry Lewis et Céline Dion, entre autres.

«Pourquoi j’arrêterais?! J’aime ce que je fais et je suis privilégié d’être encore nourri par une chose primordial­e pour un créateur: la curiosité», faisait-il savoir dans les pages d’Échos Vedettes en 2004, à l’aube de ses 70 ans. À cette époque, son big band et lui avaient enregistré un disque avec Johanne Blouin, Until I Met You, mais à sa façon à lui, pour que le résultat soit plus près de ce qu’il offrait sur scène. «Avec Johanne, j’ai travaillé comme j’aime le faire: une toune qui dure quatre minutes, on prenait quatre minutes pour l’enregistre­r, une prise. C’est comme ça que ça doit marcher. C’est quoi ces niaiseries-là quand le monde prend 400 heures pour faire un disque?!» nous expliquait le musicien.

Il laisse derrière lui une oeuvre et un héritage musicaux importants. Une célébratio­n en son honneur aura lieu prochainem­ent, mais on n’en avait pas les détails au moment de mettre sous presse.

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