Thérèse Tanguay Dion: ses derniers moments et des témoignages touchants
C’EST ELLE QUI A FAIT EN SORTE QUE LE RÊVE DE LA PLUS JEUNE DE SES 14 ENFANTS SE CONCRÉTISE. AUJOURD’HUI, LE NOM DE CÉLINE DION EST CONNU SUR TOUTE LA PLANÈTE. LA MÈRE DE LA CHANTEUSE QUÉBÉCOISE LA PLUS ADULÉE, THÉRÈSE TANGUAY DION, AFFECTUEUSEMENT APPELÉE MAMAN DION, A RENDU SON DERNIER SOUFFLE DANS LA NUIT DU 16 AU 17 JANVIER. ELLE AVAIT 92 ANS.
«C’est avec une profonde tristesse que les Productions Feeling annoncent le décès de madame Thérèse Tanguay Dion. Maman Dion s’est éteinte paisiblement chez elle, cette nuit, entourée des siens», pouvait-on lire dans un communiqué émis la semaine dernière par l’équipe de Céline. «La famille et les proches vous remercient à l’avance de respecter leur intimité dans ces moments difficiles.»
Elle laisse dans le deuil ses 13 enfants, Denise, Clément, Claudette, Liette, Michel, Louise, Jacques, Ghislaine, Linda, Manon, les jumeaux Paul et Pauline et Céline (son fils Daniel est décédé le 16 janvier 2016), ses 32 petitsenfants, ses 48 arrière-petits-enfants et ses 6 arrière-arrière-petits-enfants. Elle a été l’épouse d’Adhémar
Dion durant 58 ans. Celui-ci a rendu l’âme le 30 novembre 2003.
L’an dernier, la dame recevait la médaille de l’Assemblée nationale du Québec des mains de Marguerite Blais, ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, pour son implication auprès des enfants à travers la Fondation Maman Dion. À cette occasion, qui coïncidait avec la troisième édition du Brunch Maman Dion au club de golf Le Mirage, Claudette Dion expliquait à un journaliste du magazine La Semaine que sa mère souffrait de divers problèmes de santé. «Elle devient plus fragile avec l’âge. On le sent, on l’entend, on le voit, déplorait-elle. Sa fragilité est due aussi à l’arthrose. Elle me dit: “Claudette, je n’ai plus de jambes, je n’ai plus de bras, je n’ai plus d’énergie et j’ai une mémoire un peu sélective.”»
Au cours de sa vie, Thérèse Dion a connu quelques problèmes de santé. Elle a subi quatre pontages dans les années 1990 et faisait de l’hypertension, du cholestérol et du diabète. «Ce n’est pas seulement avec des pilules qu’on règle les problèmes; il faut avoir un mode de vie sain. Sur le plan alimentaire, je suis très stricte. Je veux vivre encore... Vivre, c’est une chose, mais bien vivre, c’en est une autre! Je ne veux pas être malade. Je n’ai pas le temps; j’ai trop de choses à faire», avait-elle confié en 2007 au magazine Le Lundi. À l’automne 2011, elle a dû être opérée au coeur par un spécialiste, à Vancouver. Elle avait alors 85 ans.
UN VIBRANT HOMMAGE DE CÉLINE SUR SCÈNE
Céline se produisait à l’American Airlines Arena de Miami le vendredi 17 janvier au soir, quelques heures après le décès de sa mère. Elle lui a dédié cette représentation et lui a rendu un vibrant hommage durant le spectacle. «Ma maman avait 92 ans. Elle était malade depuis quelque temps et nous savions qu’elle ne serait plus très longtemps parmi nous. Il y a deux jours, nous avons reçu un appel des infirmières qui s’occupaient si bien d’elle, nous disant que son heure était proche. Très proche. C’est pourquoi hier (le jeudi 16 janvier), j’ai rejoint mes frères et soeurs à Montréal. J’étais auprès d’elle avec ma famille. On a parlé, on a ri. Vous savez comment ma mère aimait rire! Nous étions là pour elle. Et nous nous sommes dit au revoir», a-t-elle expliqué à la foule avec émotion, les yeux humides. «Nous sommes convaincus que maman a attendu que nous soyons tous réunis pour partir. Et je suis certaine qu’elle voulait que je donne le meilleur de moi-même ce soir et que vous passiez le meilleur moment de votre vie.» À la fin du show, c’est pour sa défunte maman qu’elle a interprété la touchante pièce Over the Rainbow. Céline a pris la peine de saluer son public sur Instagram dimanche: «Merci Miami pour votre amour, votre soutien et l’incroyable week-end!»
UNE MÈRE DÉVOUÉE
Claudette Dion rappelait le dévouement de sa mère envers les siens à l’occasion de ses 90 ans, que toute la famille a célébrés à Las Vegas en 2017. «Elle a toujours été là pour moi, autant quand j’ai divorcé que lorsque j’ai mis mes enfants au monde», confiait-elle dans La Semaine. «Quand j’étais enceinte de mon deuxième, mon conjoint de l’époque a décidé d’aller travailler à l’extérieur. J’étais pour accoucher à peu près deux semaines plus tard. Ma mère m’a dit: “Ce n’est pas vrai que tu vas rester toute seule. Viens-t’en à la maison.” Et elle m’a donné sa chambre.»
Les dernières années de sa vie, Thérèse Dion les a consacrées en grande partie à la Fondation Maman Dion, qui existe depuis 2005. «Un jour, mes enfants, quand je ne serai plus là, j’aimerais que vous continuiez cette belle oeuvre», avait-elle dit en 2007 lors d’un événement-bénéfice au Mirage. C’est là qu’elle nous avait parlé de la mère qu’elle était: «Quand c’était le temps de m’occuper de mes enfants, malade ou pas, je veillais au grain. [...] Quand j’en avais quelques-uns au secondaire, quelques-uns au primaire et quelques-uns dans les berceaux, il fallait que je commence dès le mois de juin à coudre. [...] J’habillais mes enfants avec ce que je confectionnais. Je fabriquais même leurs sacs d’école! Il ne me restait qu’à les chausser et à mettre des cahiers dans leurs sacs.»
LA TÊTE HAUTE, CONTRE VENTS ET MARÉES
Thérèse Dion a toujours su garder la tête haute, malgré ce qu’ont pu écrire ou dire les gens des médias au fil des ans. «Un journaliste a déjà dit, un jour, que Maman Dion avait vendu sa fille à Angélil», avait-elle rapporté dans nos pages en 2006. «Ça a fait mal, parce que ce n’était pas vrai. Il y a eu plein de choses comme ça, avec les années... Aujourd’hui, je m’en fous carrément. Je me suis fait une carapace et je dis à mes enfants: “Gardez la tête haute. Laissez-les faire.” Ce n’est pas ça qui va m’arrêter de faire mon chemin, et j’espère que mes enfants — il y en a que tout ça blesse beaucoup — arrêteront d’être touchés et qu’ils vont passer à travers la tête haute. Parce que j’ai une bonne famille. Ce ne sont pas des bandits ou des va-nu-pieds. Chacun gagne sa vie, chacun a le coeur à travailler, et ils ont tous du potentiel. C’est pour ça que je suis fière d’eux.»
Au fil des ans, Maman Dion a toujours répété que ses enfants étaient sa plus grande richesse. Son départ créera sans doute un immense vide dans le coeur des siens, mais aussi dans celui de tous les Québécois. Échos Vedettes offre ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches.