Lydia Bouchard: de la danse à l’écriture
Son premier roman refait surface
LYDIA BOUCHARD S’EST FAIT DÉCOUVRIR DU GRAND PUBLIC DANS SON RÔLE DE MAÎTRE À L’ÉMISSION RÉVOLUTION. EN PLUS D’ÊTRE DANSEUSE, CHORÉGRAPHE ET METTEUSE EN SCÈNE, ELLE EST ÉCRIVAINE. ELLE VIENT DE PUBLIER CE MOIS-CI UNE RÉÉDITION DE SON PREMIER ROMAN.
Dans son rôle de maître, Lydia Bouchard trouve toujours les mots justes pour commenter les performances des danseurs. Elle affectionne d’ailleurs les mots depuis longtemps; elle les façonne afin de créer. En 2016, elle a publié son premier roman, Les Russes après l’école, ressuscité ces dernières semaines sous le titre S’envoler, presque. «Cette réédition vise à redonner une chance à mon livre d’exister, confie Lydia. Il avait été publié de façon presque obscure il y a plusieurs années, et il dormait là... On a pris le temps de refaire la couverture et de modifier le titre. J’aimais bien le premier, mais celui-ci me ravit. Sinon, je n’ai rien changé au contenu.»
Pour Lydia, une artiste dans l’âme, l’écriture était une fin; elle se nourrit de différents médiums. «Ça m’a fait beaucoup de bien de faire un geste artistique qui n’attendait après personne, relate-t-elle. Je trouve ça formidable d’écrire un livre, de déposer un mot, une phrase, et de se laisser porter par l’histoire. Car S’envoler, presque n’est pas autobiographique; les émotions sont les miennes, mais ça reste une fiction totale.»
Le livre met en scène Lou (Louise), 17 ans, une danseuse qui a de grandes aspirations. On dit souvent que l’on écrit sur ce que l’on connaît... «Le récit ne tourne pas seulement autour de la danse. La jeune fille franchit l’âge adulte et fait le passage sensible entre l’éducation, la danse et le travail. Une amie danseuse m’a prêté son journal intime; elle y relate les mois qu’elle a passés à enseigner à une jeune fille en Arabie saoudite. La troisième partie du roman est inspirée de ce journal intime des années 1980.»
Lydia a-t-elle trouvé une nouvelle vocation? «J’adore écrire! Les mots vont toujours être un médium passionnant. Je suis actuellement metteuse en scène, et ça me donne un exutoire extraordinaire. J’ai plusieurs beaux projets, mais peu de temps pour l’introspection; écrire implique un moment de pause, d’arrêt, de réflexion. Je referai peut-être de l’espace pour ça un jour, car j’ai d’autres histoires en tête...»
RÉVOLUTION
Depuis ses débuts en 2018, Révolution est un véritable succès. «J’ai été ravie de ce succès, mais non surprise. C’est une super plateforme pour les danseurs du Québec et on en profite tous. La vérité, l’honnêteté des danseurs et la sincérité des commentaires, qui ne sont pas scriptés, ont forgé la réussite de l’émission. On sent un immense respect pour les danseurs et pour la danse.»
Lydia travaille actuellement sur le spectacle Vive nos divas!, un hommage aux grandes chanteuses du Québec par le Cirque du Soleil, qui sera présenté à l’Amphithéâtre Cogeco, à Trois-Rivières, à compter du 15 juillet. «Ce titre est temporaire. Le vrai titre sera annoncé au mois de mars avec le visuel officiel du spectacle. Il s’agit d’un hommage aux divas de chez nous. J’ai le bonheur d’être la metteuse en scène. Encore une fois, vous allez faire une petite incursion dans ma tête, dans ma façon d’interpréter ces 70 ans de musique québécoise féminine. J’essaie de ratisser assez large dans ma recherche, de La Bolduc à Klô Pelgag, par exemple. J’ai beaucoup de plaisir à le faire.»
Mais Lydia ne s’arrête pas là. Elle mijote plusieurs autres projets et fera tout pour les concrétiser. «Je caresse le projet d’une compagnie d’art personnelle avec une grande amie, mais c’est encore au stade embryonnaire. On aimerait produire un spectacle, mais pas avant 2021.»
LA PETITE FAMILLE
Lydia est mère de trois enfants, Billie, Colette et Arno, et arrive à concilier le travail et la famille avec brio. «Je les aime de tout mon coeur. Je veux être stricte pour certaines choses, mais j’attache beaucoup d’importance à la relation de confiance qu’on bâtit ensemble. Je ne serai pas leur meilleure amie, je serai leur mère. Mais j’ose espérer qu’ils sentent qu’ils peuvent venir vers moi en tout temps. Est-ce qu’ils seront artistes? Je ne le sais pas. Ils feront bien ce qu’ils veulent!»