Échos vedettes

Jean-Philippe Dion: les dessous d’Une chance qu’on s’a

− Jean-Philippe Dion

- SAMUEL PRADIER

PLUS DE 80 ARTISTES ONT ACCEPTÉ DE PARTICIPER À L’ÉMISSION UNE CHANCE QU’ON S’A, DIFFUSÉE LE DIMANCHE 10 MAI À TVA ET TÉLÉ-QUÉBEC. LE BUT ÉTAIT DE RÉCOLTER DE L’ARGENT POUR DEUX ORGANISMES QUI VIENNENT EN AIDE AUX PERSONNES ÂGÉES ET AUX VICTIMES DE VIOLENCE CONJUGALE. JEAN-PHILIPPE DION NOUS RACONTE LES DESSOUS DE LA PRODUCTION DE CETTE ÉMISSION EXCEPTIONN­ELLE QUI A PERMIS DE RÉCOLTER PLUS DE DEUX MILLIONS DE DOLLARS.

L’idée de départ était de produire une émission pour faire du bien aux Québécois. Mais devant un mandat aussi large, Jean-Philippe Dion a dû prendre le temps de trouver la bonne direction et le bon ton. «Est-ce qu’on veut rire pour se changer les idées ou est-ce qu’on reste plus sobre parce que des familles vivent des drames? Tout était sur la table. On s’est donné 12 heures de réflexion pour se faire une tête. Ensuite, il fallait démarrer, car le compte à rebours était commencé. Avant même d’avoir une idée de ce que serait l’émission au complet, il fallait commencer des tournages pour certains segments.»

Le producteur reconnaît que le temps a été la principale difficulté dans la création de cette émission, en plus des nombreuses contrainte­s liées aux normes sanitaires et à la distanciat­ion sociale. «C’était tout un défi, d’autant plus que c’était une émission qui n’avait pas de format. On ne pouvait pas se reposer sur un cadre, c’est ce qui a été le plus vertigineu­x pour moi. Tout était possible, chaque idée était bonne, mais à un moment donné, il a fallu que je rassemble le tout pour trouver une identité à ce projet.»

UNE ÉMISSION POUR TOUS

«En ce moment, on a besoin d’être rassuré. On se devait d’avoir des visages connus, des piliers qui nous réconforte­nt et qui nous font du bien, comme Jean-Pierre Ferland ou Claude Dubois. Je trouvais aussi le fun que Ginette Reno lance une nouvelle chanson, qu’une incontourn­able de notre culture québécoise nous offre du nouveau.»

Comme le mandat était de faire plaisir à tout le monde, le choix des invités s’est fait petit à petit. «C’était intéressan­t d’avoir Passe-Partout pour les plus jeunes, ou de voir Les soeurs Boulay, qui ne s’étaient pas vues depuis 50 jours. Stéphanie Boulay m’avait écrit en me disant qu’elle aurait envie de sortir et de faire une prestation dans son champ. On l’a un peu prise au mot, puisqu’elles ont finalement fait leur duo sur une route de campagne, accompagné­es par des vidéos qu’elles ont reçues de jeunes qui chantent leur chanson à la maison.»

Céline Dion a aussi répondu rapidement à l’invitation. «Elle reste une mégastar internatio­nale même si, au Québec, on a un accès plus facile parce que son équipe est d’ici et nous connaît. Le défi était de savoir qui pourrait filmer chez elle. À ce jour, on ne le sait toujours pas. On pense que c’est René-Charles qui a filmé le message, mais ce n’est pas certain. Céline reçoit des demandes de partout sur la planète et, pour le Québec, elle a accepté de se préparer toute seule pour livrer un petit mot et chanter. C’est très généreux de sa part.»

Au départ, Jean-Philippe Dion devait aussi être un des animateurs de cette spéciale. «À la dernière minute, j’ai laissé ma place, parce que je voulais un nombre égal de gars et de filles à l’animation, et il y avait un déséquilib­re. Et puis, j’en avais déjà plein les bras avec la production.»

DES SOLUTIONS INSPIRANTE­S

Si toutes les normes sanitaires ont été respectées en studio, l’équipe a dû trouver des solutions pour les tournages avec les personnes de plus de 70 ans. «On ne voulait pas courir le moindre risque d’infecter quelqu’un. On a donc trouvé des solutions, parce qu’on n’avait pas le droit d’entrer chez les gens. Pour Gilles Vigneault, par exemple, on a installé une caméra à deux mètres de sa porte patio et, avec un objectif, on a été capable de le filmer à l’intérieur de sa maison.» Pour d’autres, les tournages en extérieur se sont révélés plus simples.

Jean-Philippe Dion confirme que la production de cette émission lui a inspiré de nouvelles façons de faire de la télévision. «Les gens ne sont plus à la même place dans leur tête et dans leur coeur, il va falloir se requestion­ner. Je vais prochainem­ent réviser chacune des idées que l’on avait lancées pour la prochaine saison de Star Académie. Mais c’est difficile de planifier des production­s en fonction des nouvelles façons de faire, parce que tout change rapidement.»

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Toutes les règles de distanciat­ion ont été respectées durant le tournage.
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Jean-Philippe Dion et Marianne Boulet, productric­e au contenu, ont réussi leur pari avec Une chance qu’on s’a.

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