Bruno Pelletier: en plein déménagement
− Bruno Pelletier SOUS INFLUENCES, CHANGEMENT DE VIE
DEPUIS LA SORTIE DE SON ALBUM L’AUTOMNE DERNIER, BRUNO PELLETIER A VÉCU PLUSIEURS ÉPREUVES (DONT LES DÉCÈS MARQUANTS D’UN AGENT, D’UN PRODUCTEUR ET D’UN AMI). MAIS AVEC TOUTE LA RÉSILIENCE DONT IL EST CAPABLE, IL CONTINUE D’AVANCER ET DE POURSUIVRE SON CHEMIN À SA MANIÈRE. TOUT EN RÉFLÉCHISSANT À CE QUE POURRAIT ÊTRE L’AVENIR DANS SON MÉTIER, IL EST ACTUELLEMENT EN PLEIN DÉMÉNAGEMENT.
Toujours très discret, Bruno Pelletier a néanmoins livré un véritable marathon dans les dernières années avec la sortie de trois albums et la réalisation d’autant de tournées en moins de quatre ans. En septembre dernier, il sortait même
son dernier disque, Sous influences, enregistré avec la collaboration de l’Orchestre symphonique de Longueuil. «Ça faisait longtemps que je travaillais sur cet album. J’ai choisi des chansons de gens qui font partie de mes classiques, en essayant de sélectionner autre chose que leurs succès évidents. J’ai, par exemple, pris Lettre à l’univers, de Claude Dubois. C’est un coup de chapeau à des artistes de chez nous. Ce sont des gens que j’aime beaucoup. Certains sont même devenus des amis.» Bruno reconnaît volontiers qu’il aurait pu faire un album triple tellement il avait des chansons sur sa liste de départ. «Pour déterminer celles que j’allais garder, je me suis fait une liste avec des critères précis: les artistes que j’avais déjà chantés, ceux que j’avais déjà enregistrés, ceux avec qui j’avais déjà participé à un événement... j’ai essayé d’élaguer le plus possible.»
Le disque est d’abord sorti en version physique dans les magasins, mais le chanteur a profité du confinement pour offrir l’album sur les applications de téléchargement et d’écoute en continu. «C’était un choix. On voulait au départ se donner une chance pour les ventes, et c’était prévu qu’on le rende disponible un peu plus tard. C’est sûr qu’avec le confinement, c’était le bonmoment. Les gens peuvent l’écouter en ils ont plus de temps.»
Mais au moment où nous lui avons parlé, ce qui occupait le plus Bruno Pelletier, c’était son déménagement imminent. Il a en effet décidé de changer de maison tout en restant dans la même région, au sud de Montréal. «Ma famille reste dans le coin. Ma mère a 82 ans, et je ne veux pas m’en éloigner. Elle vient de Québec, mais je l’ai rapatriée il y a environ deux ans. Je veux rester près d’elle.»
Il souhaitait toutefois changer d’air en fonction des prises de conscience qu’il a eues au cours des dernières années. «J’ai décidé de changer en ayant quelque chose de plus petit, pour que ce soit moins lourd à gérer. Je passe tranquillement à autre chose. Ça s’accompagne aussi d’une pensée globale de diminuer notre consommation, de penser plus local, de faire attention à ce qu’on achète... À un certain moment, on se rend compte qu’on a acquis plein de choses qui restent dans les armoires et les garde-robes; ça ne fait plus de sens. J’ai décidé de passer à l’action.»
UN AVENIR INCERTAIN
Après plus de 25 ans de carrière, Bruno Pelletier se pose plus que jamais des questions sur l’avenir de son métier. «Je ne sais pas si on fera encore des albums, mais je sais qu’on continuera à faire de la musique. Sur mon ordinateur, j’ai d’ailleurs un dossier qui s’appelle Album fictif, et qui contient plusieurs chansons que j’ai écrites et d’autres qu’on m’a données. Ça reste là et, éventuellement, je vais travailler ça pour en faire quelque chose.»
Du côté des spectacles, par contre, toute la tournée qui était prévue est sur la glace. «Pour l’instant, tout est repoussé jusqu’à l’automne. Mais, pour être honnête, on regarde l’actualité chaque jour pour voir comment les choses vont tourner. On ne sait pas trop si on sera capables de partir sur la route à l’automne. C’est un peu le néant et
c’est angoissant.»