Échos vedettes

Cherry Lena: de retour après une année d’introspect­ion

LA VOIX L’ACADÉMIE.

- SAMUEL PRADIER

CHERRY LENA S’EST FAIT CONNAÎTRE DU GRAND PUBLIC GRÂCE À SA PARTICIPAT­ION À EN 2018, OÙ ELLE A BRILLÉ DANS L’ÉQUIPE D’ALEX NEVSKY. APRÈS LA FIN DE SON AVENTURE, ELLE A MÊME COLLABORÉ AVEC CELUI-CI POUR LA CHANSON THÈME DE LA SÉRIE DEPUIS, ELLE POURSUIT SON TRAVAIL EN SOLITAIRE.

Cherry Lena aura passé près d’une année en studio pour trouver l’univers dans lequel elle souhaitait évoluer. «Avant de commencer ce projet, je ne savais pas trop où je m’en allais; ça m’a pris du temps. J’avais un travail personnel à faire, et je devais acquérir une certaine confiance en moi pour y arriver.»

Elle s’est donc enfermée toute seule pour essayer de trouver le bon filon et d’écrire les deux chansons qu’elle a sorties à la fin de l’hiver sur les plateforme­s numériques: 2AM et Eyes Off You. «Pendant plusieurs mois, j’étais seule chez moi en train de composer de la musique avec mon piano. J’ai vécu une année d’introspect­ion, toute seule dans ma bulle. Il y a eu des moments plus sombres, à force de me concentrer sur ce que je voulais trouver. J’ai totalement mis de côté l’opinion des gens. Le résultat est une mise à nu très personnell­e, ce sont des choses que je ne pensais pas forcément partager avec tout le monde. Mais il a fallu cet isolement assez intense pour que je puisse faire ce geste-là.»

PROCESSUS D’ACCEPTATIO­N

La chanson 2AM parle notamment de toutes ses insécurité­s relativeme­nt aux médias sociaux, à son malaise face à la comparaiso­n et à sa peur panique de l’échec. «Il a d’abord fallu que je reconnaiss­e ces sentiments, que je les accepte, puis que je passe par-dessus pour les partager. Quand on ne l’assume pas, on n’est pas conscient d’être ce qu’on est en train d’exprimer et de ressentir. Il y a un chemin à faire. Quand j’ai écrit 2AM, j’avais un peu honte de ressentir ça et je ne voulais surtout pas l’exposer. Je me suis beaucoup questionné­e, et je me suis rendue à l’évidence: je n’avais pas le droit de changer les paroles que j’avais écrites, parce qu’elles viennent de moi et que j’ai véritablem­ent ressenti ces émotions.»

L’isolement volontaire, à la différence du confinemen­t obligatoir­e tel qu’on le vit actuelleme­nt, aura donc été nécessaire à la jeune femme pour arriver à se retrouver et, d’une certaine façon, à se guérir. «Je pense que pour écrire des choses intimes et aller au fond de soi, il faut vraiment se mettre dans un état d’isolation, faire une introspect­ion de ce que l’on est. Il faut apprendre à se conditionn­er pour se mettre dans cet état-là, pour écrire. Durant cette période, j’allais parfois dans des événements, mais j’étais vraiment trop bizarre, car j’avais passé trop de temps toute seule dans ma tête. (rires)»

Cherry Lena tient quand même à nous rassurer, toutes ses chansons ne sont pas sombres. Il y a d’ailleurs de nouveaux titres beaucoup plus joyeux, qui devraient sortir bientôt.

EN PARALLÈLE

Outre la recherche de nouvelles musiques et l’écriture de chansons, Cherry Lena a collaboré avec le producteur Apashe sur la reprise de la chanson Feeling Good, de Nina Simone. «On est rendu à 4,6 millions de vues sur YouTube; ça a super bien marché. J’ai aussi une autre collaborat­ion avec lui sur son album, dans un style plus électro. C’est super pour moi, car il a beaucoup de fans à travers le monde. Ça me permet de me faire connaître d’un public plus large.»

Avant de devoir se mettre en pause comme nous tous, Cherry Lena poursuivai­t également sa carrière de mannequin tant au Canada qu’à l’internatio­nal. «En tant qu’artiste indépendan­te, il faut aller chercher tout l’argent possible pour y arriver. À un moment donné, j’avais même trois emplois en même temps. Le mannequina­t m’a toujours permis de vivre, mais pas avec de gros frais de studio comme pour la chanson. Il faut donc que je trouve d’autres sources de financemen­t.»

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