Échos vedettes

Didier Lucien: porte-parole de la fête des Québécois

- SAMUEL PRADIER

CINQUANTE ANS APRÈS SON ARRIVÉE SUR LE SOL QUÉBÉCOIS, DIDIER LUCIEN DEVIENT UN FIER PORTE-PAROLE DE LA FÊTE NATIONALE DU QUÉBEC. LES FESTIVITÉS AURONT TOUTEFOIS UNE SAVEUR PARTICULIÈ­RE CETTE ANNÉE. CE RÔLE EST UN HONNEUR POUR LE COMÉDIEN ET AUSSI, D’UNE CERTAINE FAÇON, UNE RECONNAISS­ANCE DANS TOUT CE QU’IL REPRÉSENTE.

Didier Lucien ne s’attendait vraiment pas à être contacté par l’équipe d’organisati­on de la fête nationale du Québec pour se faire offrir le rôle de porte-parole officiel. «J’ai d’abord été surpris, ensuite honoré et privilégié. Ce n’est pas quelque chose que tu rêves de faire, ce n’est pas un but, c’est quelque chose qui arrive. C’est quand même un poste intéressan­t, parce que ma job est de promouvoir la fête et d’inviter les gens à y participer.»

Bien entendu, il a été approché il y a plusieurs mois, bien avant le début de la pandémie et du confinemen­t qui a suivi. Mais le caractère exceptionn­el des festivités de cette année ne l’a pas rebuté. «C’est la 186e édition de la fête nationale, mais ce sera la première fois dans l’histoire qu’il n’y aura pas de rassemblem­ents extérieurs. On va donc être unis, mais chacun chez soi. C’est vraiment une première. Ce qui est aussi très particulie­r, c’est qu’on va tous se souvenir de cette année-là, celle où personne n’était dans la rue. Il y a un caractère unique.»

RECONNAISS­ANCE

Didier reconnaît que ce rôle a eu un effet bénéfique sur des questionne­ments latents qui traînaient depuis trop longtemps dans sa tête. «Pendant longtemps, il y avait plein de termes qui étaient utilisés, comme nouvel arrivant, que je n’ai jamais aimé. Tout ça faisait que ce n’était pas clair pour moi si j’étais Québécois. Si ce n’était pas évident pour tout le monde, ça ne l’était pas nécessaire­ment pour moi. Ça m’a aussi fait réfléchir sur

la manière dont je me positionna­is. Avec cette nouvelle fonction, je comprends que je ne suis pas un nouvel arrivant, mais que je suis un Québécois comme les autres.»

Didier est arrivé au Québec avec ses parents à l’âge de trois ans. Ça fait donc maintenant plus de 50 ans qu’il fait partie intégrante de ce pays. «Devenir porte-parole de la fête nationale vient mettre un sceau. Je me sens reconnu. J’avoue que je n’avais pas beaucoup réfléchi à cette question auparavant, mais il y a quelque chose qui vient me dire que cette situation est enfin réglée. Après 50 ans, il était temps!»

Il est aussi content pour l’image que cela projette dans la société. «Je trouve que c’est une bonne chose pour les plus jeunes; ils voient que c’est possible et qu’il n’y a pas de questionne­ments à avoir. Il n’y a pas de doute ou de remise en question à faire.»

DES PROJETS EN SUSPENS

Comme la plupart de ses confrères, Didier ne sait pas exactement ce qui l’attend dans les prochains mois. «Ce n’est pas clair au niveau des tournages, on ne sait pas encore ce qui sera autorisé au début de l’été. Je devais tourner une série jeunesse, Alix et les Merveilleu­x, pour RadioCanad­a et Télé-Québec. Étant donné que nos personnage­s ne sont pas toujours collés et qu’il y a beaucoup de scènes à deux, on aura peut-être l’autorisati­on de reprendre les tournages.»

Professeur à l’École nationale de cirque, il ne sait pas non plus comment se passera la prochaine rentrée, en septembre. Malgré tout, la créativité est au rendez-vous et il est actuelleme­nt en écriture. «Même si la situation est difficile, je ne peux pas me plaindre, car je n’aurais jamais pris ce temps-là pour écrire. Je vais donc me concentrer là-dessus. Je suis étrangemen­t très calme face à la situation. Ça ne m’angoisse pas du tout.»

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