Échos vedettes

Catherine Major: l’envie de changement

- JEAN-FRANÇOIS BRASSARD

DU NOUVEAU ET DU RENOUVEAU. IL Y A DEUX ANS, À L’AUBE DE LA QUARANTAIN­E, CATHERINE MAJOR PAQUETAIT SES PETITS. LITTÉRALEM­ENT. AVEC CHUM ET ENFANTS, ELLE QUITTAIT MONTRÉAL POUR S’ÉTABLIR EN ESTRIE. ELLE ALLAIT, COMME PRÉVU, ÉCRIRE SON CINQUIÈME ALBUM, CULTIVER SES TOMATES ET — SURPRISE! — AVOIR UN QUATRIÈME ENFANT.

Pour réaliser cette entrevue, nous avons dû nous y prendre à trois ou quatre fois. Petite urgence familiale à droite, emplettes de dernière minute pour l’anniversai­re de deux de ses enfants à gauche... En temps de confinemen­t, la souplesse était de mise. Enfin, par un beau lundi matin, nous rejoignons la femme, artiste, amoureuse et mère de famille qui, incidemmen­t, est en train d’aider les enfants à faire leurs devoirs.

L’URGENCE

Elle a beau habiter un fichu de bel espace bucolique en Estrie, on la sent dans l’urgence, Catherine Major. Et un peu haletante. Même à la campagne, la vie peut aller vite.

Il faut dire qu’il y a deux ans, elle exprimait ses besoins. Et la suite des choses est allée vite! «On habitait à Montréal, et j’avais besoin de nature, d’air et d’eau. J’avais le besoin criant de jardiner. Mais qu’est-ce que je pouvais faire pousser sur mon balcon au troisième étage?» Ça rigole. Ça reprend: «Il y avait l’option du chalet la fin de semaine, mais ça me faisait faire de l’angoisse d’aller continuell­ement d’un endroit à l’autre avec tout ce que ça comporte. Un soir, j’ai eu un flash: on va rester ailleurs!»

En deux temps, trois mouvements, achat d’une propriété en Estrie, à proximité d’un lieu qui est familier à Catherine, à son chum, Jeff Moran, et à leurs trois enfants. Ils s’y sont fait un nid si douillet que... «Ce n’était pas dans nos plans d’avoir un quatrième enfant, mais... je ne pourrais plus vivre sans elle!»

«Elle», c’est la petite Carmen, 10 mois, mini-soeur d’Oscar, 4 ans, Margot, 7 ans, et de la grande Frédérique, 10 ans. C’est au sein de cette maisonnée que Catherine a écrit les musiques de Carte mère, sur lesquelles Jeff a posé ses paroles.

MAÎTRE À BORD

Le 15 mai, au plus fort du confinemen­t, et de chez elle, Catherine conviait les gens à un 5 à 7 pour marquer le lancement de Carte mère. Et comme les artistes doivent nécessaire­ment se réinventer ces temps-ci, elle accueillai­t ceux qui, en échange de 10 $, repartirai­ent en gardant en mémoire des images impérissab­les de l’événement et une version numérique de l’album.

Bien sûr, jusqu’en mars, personne n’aurait pu prévoir que le lancement prendrait une telle forme. «On a pensé à toutes sortes de scénarios, y compris celui de sortir le disque plus tard. Mais ça faisait trop longtemps que j’espérais qu’il paraisse. Il fallait que ça se fasse.» Elle est douce et sensible, la belle Catherine. Mais elle sait ce qu’elle veut.

Elle avait bûché fort pour réaliser l’album, sans savoir que ses projets seraient compromis en raison de cette surréalist­e pandémie. Grosse déception, aussi, que celle de voir ses spectacles, qu’elle devait présenter les 19 et 20 juin au Gesù dans le cadre des Francos, être annulés. Et tout le reste...

Qu’à cela ne tienne, Carte mère est disponible. «Cette fois, j’avais envie de changement, dit-elle. J’avais des beats en tête et je suis partie de ça pour écrire la musique. J’avais aussi le goût d’expériment­er la programmat­ion au lieu de me servir du piano. J’ai tout donné à Jeff, et il a écrit les paroles.»

Ce disque a été pensé et écrit comme une longue suite. Dix chansons liées par des enchaîneme­nts instrument­aux avec l’apport du Bratislava Symphony Orchestra. Elle voulait amener les auditeurs en voyage avec elle. «Pour la première fois, j’ai moi-même réalisé l’album. J’étais prête à le faire et je savais exactement ce que je voulais.» Et ce

que Catherine veut...

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Carte mère est disponible sur les différente­s plateforme­s numériques.

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