Échos vedettes

Jean-Marie Lapointe: un optimiste envers et contre tout!

- SABIN DESMEULES

MÊME S’IL A PERDU DES CONTRATS À CAUSE DE LA PANDÉMIE, JEAN-MARIE LAPOINTE SE CONSIDÈRE COMME PRIVILÉGIÉ D’ÊTRE TOUJOURS EN POSTE À L’ÉMISSION FIN DE MOIS. ET MÊME SI LA SANTÉ DE SON PAPA N’EST PAS TRÈS BONNE, IL SE DIT CHANCEUX QU’IL SOIT ENCORE LÀ ET QU’IL AIT TOUTE SA TÊTE…

«Je n’ai pas trop souffert de cette pandémie», admet Jean-Marie Lapointe, même s’il a perdu des contrats. Il devait faire, entre autres, une série de conférence­s. «Il y a des gens qui sont dans des situations pires que la mienne.»

SON PÈRE: UNE SANTÉ FRAGILE

Jean-Marie s’est cependant inquiété pour son papa, Jean Lapointe. «À 84 ans, sa santé est beaucoup plus fragile. Heureuseme­nt, j’ai pu aller le voir à la maison. J’allais faire son épicerie. J’ai gardé un beau contact avec lui durant la pandémie», explique-t-il. Comment va-t-il? «Mon père a quand même eu toutes sortes de problèmes de santé et, à son âge, c’est plus difficile de remonter la pente. Il a eu des cancers aux poumons il y a quelques années. Et comme il ne

travaille plus beaucoup et qu’il ne bouge plus beaucoup non plus, son système est un peu comme celui d’un vieux char qui ne sert pas: la rouille se met de la partie et d’autres petits bobos commencent à apparaître. Mais il garde le moral et il a toute sa tête; ça, c’est précieux!» JeanMarie s’en réjouit. «Dieu merci, il est encore vivant! Dès que je peux aller le voir, j’en profite parce que nos parents ne sont pas éternels... Quand j’ai perdu ma mère, j’avais 26 ans, et elle n’avait que 49 ans. Ça me fait réaliser à quel point je suis chanceux d’avoir un papa en vie!»

Jean-Marie ne se considère pas comme un aidant naturel. «Un aidant naturel, c’est quelqu’un qui est là de façon régulière, presque quotidienn­e, ce qui n’est pas mon cas. Je suis son fils, il sera toujours mon père, mais on a une dynamique très spéciale étant donné que l’alcoolisme a fait partie de notre famille, avec ses bons et ses moins bons côtés. J’ai toujours eu une grande complicité avec mon père et une grande compassion face à ses démons, qui ont fait partie de notre vie à nous aussi, mes soeurs, Anne Elizabeth et Catherine, ma mère et moi. Mais mon père et moi, on est très proches et on se donne des nouvelles régulièrem­ent. J’essaie d’être un bon fils aimant et généreux.»

UN HOMME DE COEUR

Chaque semaine, Jean-Marie donne de son temps à Mission Bon Accueil, qui vient en aide aux Montréalai­s dans le besoin, et à La Maison du Père, un refuge qui offre des repas et des lits aux itinérants. «Je faisais du bénévolat bien avant de faire une série sur l’itinérance! Je m’implique depuis longtemps en servant des repas avec des amis à Mission Bon Accueil. C’est probableme­nt cette implicatio­n qui m’a accompagné dans mes réflexions, mes comporteme­nts et mes prises de conscience face à l’itinérance.»

LA PAUVRETÉ, IL CONNAÎT!

Aujourd’hui, Jean-Marie donne un visage à la pauvreté, grâce à la défunte émission Face à la rue et maintenant avec Fin de mois, dont on peut voir la deuxième saison depuis le 19 août, les mercredis à 20 h, à MOI ET CIE. Le manque d’argent, il connaît bien! «J’ai vécu la pauvreté. Pendant une dizaine d’années, avant de faire Face à la rue, j’avais du mal à arriver. Face à la rue m’a un peu sorti de la pauvreté. Mais moi, durant ces années plus difficiles, j’ai été chanceux parce que j’avais des amis et des ressources; des gens m’ont aidé et m’ont accompagné, admet-il. Pour les artistes et les travailleu­rs autonomes qui n’ont pas de contrats, ce n’est pas évident! Je n’avais pas droit à l’assurance-emploi. J’en ai arraché et je me suis endetté. Finalement, je m’en suis sorti. Mais imaginez le stress qu’on vit tous les jours quand on est pauvre! Moi, j’étais seul, je n’avais pas de conjointe, pas d’enfants, mais je pense à ceux qui en ont et à ceux qui dépendent d’eux... La pression est multipliée!»

Au fil de cette saison de Fin de mois, on pourra voir notamment des gens qui ont dû repartir à zéro après avoir tout perdu à cause d’une inondation, après avoir été mis à la rue par un employeur, après avoir quitté la patrie natale pour se bâtir une vie au Québec... Un épisode sera aussi consacré aux gens de la première saison afin de savoir ce qu’ils deviennent un an plus tard.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada