Échos vedettes

Fantasia: confidence­s de Louise Portal, Fanny Mallette et Isabelle Giroux

- − Louise Portal

LE FESTIVAL INTERNATIO­NAL DE FILMS FANTASIA PREND PLACE SUR LE WEB (FANTASIAFE­STIVAL.COM) DU 20 AOÛT AU 2 SEPTEMBRE. LOUISE PORTAL TIENT LA VEDETTE D’UN COURT MÉTRAGE QUI FAIT PARTIE DE LA PROGRAMMAT­ION. ELLE A CE FORT DÉSIR EN ELLE D’ENCOURAGER DE JEUNES TALENTS EN RÉALISATIO­N. DE PLUS, CELLE QUI S’APPRÊTE À LANCER UN LIVRE AU PROPOS TRÈS PERSONNEL VIT UNE ANNÉE CHARNIÈRE...

Qu’elle est belle l’affiche de Roseline comme dans les films, un court métrage de Sara Bourdeau qui sera présenté à Fantasia le dimanche 30 août! Si Louise Portal dit oui à de jeunes cinéastes qui tournent des courts métrages, c’est qu’elle souhaite encourager et aider la relève. «J’adore tourner dans des courts métrages. Je le fais au moins une ou deux fois par année! explique l’actrice. On a tous eu 20 ans, on a tous commencé quelque part. Il y a des gens qui nous ont aidés, qui nous ont présenté des opportunit­és. Moi, j’essaie de faire la même chose, tant dans ma vie personnell­e que dans ma vie profession­nelle.»

Louise insiste d’ailleurs pour mettre de l’avant le talent de Sara, une jeune cinéaste qui, en plus d’avoir réalisé ce film, l’a scénarisé. «J’avais tourné avec elle deux ans plus tôt, dans L’odeur après la

pluie, un fort joli court métrage qui a fait une belle carrière dans les festivals et qui a même gagné des prix. J’ai adoré travailler avec elle! Tellement que, lorsque j’ai proposé à la formidable productric­e Dominique Dussault — avec qui j’ai travaillé sur le long métrage Everything Outside — de faire une adaptation de ma nouvelle Roseline (parue dans le collectif Aimer, encore et toujours), j’ai suggéré que ce soit Sara qui la réalise. Je trouvais qu’elle avait énormément de potentiel!» La jeune réalisatri­ce a relevé le défi avec brio! Elle a écrit pas moins de huit versions de scénario avant d’arriver à ce qu’est aujourd’hui Roseline comme dans les films. «C’est une adaptation libre de la nouvelle qui l’amène dans une autre dimension très intéressan­te!»

Louise joue Roseline, une actrice qui s’apprête à incarner son plus grand rôle à l’écran, mais qui, pourtant, est troublée par quelque chose. Et la fiction rejoint la réalité de Roseline... «Pour moi, ce film fait écho à La nuit américaine, de François Truffaut. Je trouvais que Sara amenait aussi une saveur un peu rétro dans le cinéma d’aujourd’hui.» Louise n’a pas fait beaucoup de cinéma de genre. «J’aurais aimé jouer dans les films d’André Forcier. On pense moins à moi pour les films flyés. Pourtant, je suis une fille flyée!»

UN LIVRE TRÈS PERSONNEL

L’écrivaine fait paraître un nouveau livre chez Druide le 9 septembre. Cette fois comme coautrice. Un été, trois Grâces, signé par Marie-Lou Dion, Christiane Pasquier et Louise Portal, nous ramène dans les souvenirs de ces comédienne­s qui ont, durant l’été 1975, joué ensemble dans Madeleine de Verchères, au Théâtre La Marjolaine. Joignant l’utile à l’agréable, le trio a partagé un chalet, l’Oasis, et noué des liens forts. Toutes trois avaient alors 25 ans. L’amitié est toujours présente aujourd’hui. «Tout le monde nous appelait “les trois Grâces de l’Oasis”, se souvient Louise. Depuis ce temps, on fait des pèlerinage­s là-bas. La dernière fois qu’on y est allées, en 2016, j’ai apporté un petit cahier pour chacune des filles et je leur ai demandé: “Est-ce que ça vous tente qu’on écrive à trois voix notre rencontre et nos parcours, de nos 25 ans à nos 70 ans?” Elles ont accepté. On publie ça pour

nos 70 ans. Chacune revisite sa vie artistique, sa vie amoureuse et sa vie de femme.» Ce livre très personnel est agrémenté de photos, d’extraits de journaux intimes et de lettres qu’elles s’écrivaient. «Il témoigne de notre génération et de comment la vie passe.»

UNE AÎNÉE QUI N’EN EST PAS UNE

C’est au début de la crise actuelle que Louise a appris qu’elle était une aînée. «On n’est pas les aînés que nos parents étaient. Ils vieillissa­ient plus vite. Mon père est mort à 60 ans et ma mère, à 58 ans.» Elle est heureuse d’avoir passé ce cap; la dernière décennie a été belle! «J’ai tellement aimé ma soixantain­e! C’est sûr que, des fois, j’ai mal aux genoux, je ne peux plus faire certains sports, mais je suis encore très active. J’ai aussi toute ma tête et plein de projets.»

ZEN MALGRÉ TOUT

Cette crise que l’on vit en ce moment n’a pas fait paniquer la comédienne. «C’est toute une adaptation, mais on essaie d’attraper les petites joies du quotidien.» Elle se dit bien, malgré le contexte actuel. Elle se trouve avec son époux, Jacques Hébert, dans leur pied-à-terre à SaintLambe­rt. La comédienne en a profité pour se déposer, se reposer... «La vie continue. Et on est solidaires de tout ce mouvement de prendre soin les uns des autres. La santé est là.»

UNE ANNÉE IMPORTANTE

L’année 2020 représente une période charnière pour Louise Portal: elle souligne 50 ans de carrière, elle a soufflé 70 bougies le 12 mai et, le lendemain, elle a célébré 25 ans de mariage avec son amoureux, Jacques Hébert. Puis le 30 août, cela fera 10 ans que sa soeur jumelle, la comédienne Pauline Lapointe, est décédée. «C’est une année importante qu’on s’est vus obligés de célébrer dans le confinemen­t. On n’a pas pu faire le party pour nos 25 ans de mariage ni pour mes 70 ans. On ne peut pas faire de lancement pour le livre. Toutefois, à la date anniversai­re du décès de Pauline, on ira au Saguenay pour se recueillir au cimetière. On doit accepter que c’est comme ça que les choses doivent se passer en ce moment. Quand on l’accepte, ça va déjà beaucoup mieux.»

Jacques et Louise n’ont donc pas fait de party avec les 65 personnes qu’ils prévoyaien­t inviter en mai pour leurs 25 ans d’amour. «Mais finalement, l’équipe de l’émission Bonsoir bonsoir! l’a souligné. Alors j’ai dit à Jacques: “Tout compte fait, on va avoir souligné ça devant 500 000 personnes!”»

Avec un demi-siècle de carrière derrière elle, Louise Portal n’a pas rechigné quand le milieu artistique a été paralysé par la pandémie. «Cinquante ans de carrière, c’est beaucoup de travail! Je me suis levée à 4 h du matin pendant des années, j’ai enchaîné les tournages et les entrevues, chevauché trois jobs en même temps... Quand est arrivée la pandémie et que tout s’est arrêté, j’allais bientôt avoir 70 ans. Je me suis dit: “Prends un temps d’arrêt, dépose-toi tranquille­ment.” Mais je n’aurais pas voulu avoir 30 ans; j’aurais trouvé très difficile que tous mes projets s’arrêtent!»

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Louise dans le court métrage Roseline comme dans les films.
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