Natasha St-Pier: l’équilibre spirituel
ENTREVUE
APRÈS AVOIR FAIT PARAÎTRE DEUX ALBUMS À SUCCÈS METTANT EN MUSIQUE LES POÈMES DE SAINTE THÉRÈSE DE LISIEUX, NATASHA ST-PIER NOUS REVIENT AVEC CROIRE, UN NOUVEL OPUS RENDANT HOMMAGE À DES FEMMES INSPIRANTES. RENCONTRE AVEC UNE ARTISTE QUI LAISSE UNE GRANDE PLACE À LA SPIRITUALITÉ DANS SA VIE. En 25 ans de carrière, Natasha St-Pier a vu couler beaucoup d’eau sous les ponts! Vivant depuis 13 ans en Europe, elle partage désormais son temps entre Paris et Biarritz, en France, où elle vit avec son époux, Grégory, et son fils, Bixente, âgé de quatre ans et demi. La chanteuse, qui jongle ces dernières années entre la musique et son métier de professeure de yoga, a vu sa carrière prendre une nouvelle trajectoire en 2013, lors de la sortie en France de son album Thérèse: Vivre d’amour, qui reprend en musique les poèmes à saveur spirituelle de sainte Thérèse de Lisieux, décédée en 1897 à l’âge 24 ans.
Après avoir fait paraître chez nous, en 2018, un second album rendant hommage aux textes de cette jeune religieuse, intitulé Aimer c’est tout donner, Natasha St-Pier récidive cette année avec Croire. «C’est en travaillant avec le pianiste Vincent Bidal que j’ai trouvé comment poursuivre l’aventure de mes deux albums précédents. Je ne me voyais pas chanter toute ma vie les poèmes de Thérèse. Je me suis donc mise à écrire et à composer de nouvelles chansons en compagnie de Vincent. C’est à travers ce processus que j’ai trouvé le fil conducteur de l’album Croire, qui parle des femmes et de leur force de croire
en l’avenir.»
Rendant ainsi hommage à des femmes inspirantes, généreuses et résilientes, telles que mère Teresa et la Vierge Marie, Natasha St-Pier traite aussi du thème de la maternité dans deux chansons qu’elle signe de sa main. «Je parle du rapport que j’ai avec ma mère, mais aussi de celui que j’ai avec mon fils. Sur la chanson Mon coeur sera ton coeur, qui se trouve sur l’album, j’aborde l’histoire de Bixente, qui est né en 2015 avec une malformation cardiaque. J’avais alors envie de tout donner pour le sauver et l’aider à survivre. Tout ce que je pouvais faire, c’était l’aimer et l’accompagner dans tout ça. Aujourd’hui, mon fils va bien et il entame sa troisième année de scolarité en France.»
RELIGION ET SPIRITUALITÉ
Par ailleurs, la chanteuse souligne vouloir avant tout mettre l’accent sur le côté spirituel de ses nouvelles chansons. «Ce qui est religieux ne s’adresse qu’à une religion, alors que ce qui est spirituel peut s’adresser à n’importe qui. Ce n’est toutefois pas parce qu’on ne parle plus de religion qu’on ne peut pas parler de spiritualité. Ce que je fais en musique ressemble énormément à ce que j’enseigne dans mes classes de yoga. Nous vivons dans un monde qui va vite et qui est axé sur la performance. Les gens s’occupent de leur corps, mais très peu de leur âme et de leur coeur. J’ai envie de les divertir, mais aussi de les amener vers une réflexion et une forme d’apaisement. J’ignore quel sera le niveau de spiritualité de mes prochains albums, mais je n’ai plus le désir de revenir aux chansons d’amour de mes débuts. J’ai besoin de cette valeur spirituelle ajoutée qui me permet d’être la même personne sur scène qu’à la maison.»
LOIN DE SES PARENTS
Avec la pandémie mondiale engendrée par la covid-19, Natasha St-Pier ne cache pas être attristée de ne pas pouvoir visiter ses parents, qui vivent à Bathurst, au Nouveau-Brunswick. «Je devais aller faire une tournée au Canada en juin dernier, mais tout a été annulé. Je ne peux pas non plus m’y rendre cet été, car je n’ai pas assez de journées de congé pour aller passer 14 jours en quarantaine au NouveauBrunswick. Ça risque aussi d’être compliqué à Noël. Ça me rend triste de ne pas savoir quand je vais pouvoir y retourner. Pour l’instant, je me prépare à repartir, dès le 3 septembre, donner des spectacles dans les églises de France», conclut-elle.
«Je n’ai plus le désir de revenir aux chansons d’amour de mes débuts.»
INSPIRÉE PAR LA MATERNITÉ