«ON VEUT ÊTRE RESPONSABLES ET GARDER NOTRE DROIT D’ÊTRE OUVERTS»
− Rémi-Pierre Paquin
«Ah, mon Dieu, ça fait bizarre de réduire la capacité de la salle à 50 %», s’est dit RémiPierre Paquin quand ses associés et lui ont pris cette décision quelques heures à peine avant que les autorités gouvernementales plongent le Québec dans le confinement. On s’en doute, la nouvelle a causé un certain émoi. «Il y a un côté vraiment stressant avec tout ce qui se passe, parce qu’on a trois succursales Le Trèfle et, évidemment, on a des objectifs à atteindre. À un moment donné, tout a stoppé. L’argent a arrêté d’entrer, mais a continué de sortir.»
Avec ses associés, il a malgré tout pu encaisser le coup sans trop de mal. La partie restauration de leurs tavernes les a aidés quand elle a été remise en marche après quelques semaines de pause. «On a même essayé le take out. Ç’a fonctionné, mais notre business n’est pas conçue pour ça. On l’a fait pour garder le contact avec nos clients, et ils étaient bien contents.» En discutant avec Rémi-Pierre, on comprend rapidement que ce qui a été le plus déchirant pour lui et ses associés pendant cette période d’arrêt, ce sont les décisions à prendre concernant leurs équipes. «On a près d’une centaine d’employés. Quand on les a mis à pied, avant de savoir pour la PCU, ça n’a pas été facile, parce qu’on connaît nos employés personnellement. Mais on n’a pas eu le choix, car on a fermé pendant un moment.»
DES EMPLOYÉS CONSCIENCIEUX
Depuis que les mesures de confinement ont été allégées, les affaires reprennent. «Ce qui est le fun, c’est qu’on a un super bel été, et que les villes ont assoupli leur réglementation en ce qui a trait aux terrasses. On a donc un peu plus de places disponibles.» Cette situation aide à compenser les places en moins à l’intérieur. «En même temps, notre équipe est très consciencieuse avec les mesures liées à la covid. Nos gérants ont la responsabilité de surveiller si les gens deviennent un peu trop “chaudailles” et que la distanciation prend le bord. Dès qu’ils constatent quelque chose, ils ferment. C’est arrivé qu’on ferme à 23 h 30. On veut être responsables et garder notre droit d’être ouverts le plus longtemps possible.»