Échos vedettes

«ÇA DOIT FAIRE 40 ANS QUE JE VEUX OUVRIR QUELQUE CHOSE»

− Martin Larocque

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La pandémie de covid a forcé plusieurs personnes à stopper leurs activités et à attendre ensuite que les autorités permettent un retour à une certaine normalité. Pour Martin Larocque, cette période exceptionn­elle a plutôt été l’occasion de réaliser un vieux rêve et de prendre un nouveau départ. Quand les autorités gouverneme­ntales ont sonné l’alarme et décrété qu’il fallait entrer en confinemen­t, Martin et son épouse, Marie-Pierre Beauséjour, se préparaien­t à ouvrir leur charmant petit commerce sur la rue Bélanger, à Montréal, le Café Maudit Bonheur.

Au moment de l’entrevue avec le nouvel entreprene­ur, quelques jours après la mi-juillet, l’établissem­ent, qui offre des boissons, de la nourriture et des produits d’épicerie, en était à ses tout premiers balbutieme­nts, n’étant ouvert que depuis un mois. «Je vais vous dire franchemen­t, ça doit faire 40 ans que je veux ouvrir quelque chose du genre, a-t-il affirmé. Ma mère m’a raconté qu’à trois ans, je disais déjà que j’avais un restaurant. J’ai toujours voulu un lieu à moi, et ça aurait pu être n’importe quoi. À un moment donné, j’ai envisagé l’acquisitio­n d’une franchise de restaurant, d’une roulotte à patates ou encore d’un food truck. Quand j’ai rencontré Marie-Pierre, il y a 10 ans, elle parlait d’avoir un café. Et moi, en passant, jusqu’à il y a environ un mois et demi, je n’avais jamais bu un café de ma vie!» Le hasard a voulu que des amis du couple, pour qui le comédien travaillai­t de temps à autre, aient parlé de sous-louer leur local de la rue Bélanger où ils vendaient des olives. Le vieux rêve de Martin prenait ainsi enfin forme.

PAS DE DOUTES

C’est dans les dernières semaines de 2019 que le couple a pris la décision de se lancer dans cette aventure. L’ouverture officielle devait avoir lieu quelque part en mars dernier. Un bien mauvais timing pour se lancer en affaires, avec la fermeture quasi totale des commerces! Martin a alors cherché des solutions. «On est allés au chalet pendant deux mois. On a refait tous nos plans et on a demandé conseil.» Des doutes ont-ils surgi pendant cette période difficile pour certains? «Jamais. Le confinemen­t nous a permis de réfléchir pour mieux nous préparer.»

Martin s’est d’abord fait connaître comme comédien. Il a fait ses études au Conservato­ire d’art dramatique de Montréal et a été promu en 1991. Au cours des trois dernières décennies, il a exercé son métier, mais il a aussi fondé une maison d’édition (La Bagnole), publié des livres, été chroniqueu­r et animateur, et donné des conférence­s un peu partout au Canada francophon­e sur l’estime de soi et la responsabi­lisation. Être copropriét­aire d’un café pourraitil l’empêcher de retourner aux conférence­s et au jeu? Avec une certaine hésitation, il fait étonnammen­t savoir: «Je suis très satisfait dans le café. Je n’ai pas le goût, pour le moment, de retourner là. Le métier d’acteur, c’était le fun, et j’ai vraiment été gâté, mais on dirait que je suis arrivé au bout de ça et, en ouvrant le café, j’ai l’impression d’être rendu chez nous.»

UNE NOUVELLE ÉTAPE

Évidemment, si le téléphone sonnait, il répondrait. «Si Spielberg appelle, je vais dire oui! concède-t-il en rigolant. Mais la vérité, c’est que je ne le sais pas. Présenteme­nt, je suis heureux ici. Le jour où on a ouvert la porte du café et que les clients sont entrés, tout mon corps a frissonné. Exactement comme quand j’ai fait la comédie musicale Un violon sur le toit. Ce show-là, avec la même gang, me ramènerait toutefois sur scène.» Mais s’il ne recevait pas d’offres comme comédien, il n’y aurait pas de drame. Il est rempli d’enthousias­me face à ce nouvel élan dans sa vie et comblé de partager ce nouveau projet avec celle qu’il aime.

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