Échos vedettes

«IL FAUT ÊTRE INVENTIF, IMAGINATIF ET AU SERVICE DES GENS»

− Marcel Leboeuf

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Si la crise associée à la pandémie a affecté de façon négative de très nombreux gens d’affaires, il en va autrement pour Marcel Leboeuf qui possède, depuis 2005, un vignoble au pied du mont Saint-Hilaire. Celui-ci porte le nom de Domaine de Correlieu parce qu’il est situé sur des terres ayant jadis appartenu au peintre Ozias Leduc, qui avait baptisé son atelier Correlieu. Actuelleme­nt, Marcel y fait pousser de la vigne, mais ne produit pas encore de vin: des choses à régler en lien avec la constructi­on de condominiu­ms à quelques mètres de son terrain l’empêchent, pour l’instant, d’aller de l’avant. «Tant que je ne sais pas ce qui va arriver avec ça, ça ne me donne rien de “partir en fou” et de me construire un chai. En attendant, pour ne pas perdre le jus des raisins, j’offre, depuis deux ans, de la gelée et de la confiture. J’ai huit produits différents, dont une gelée cuisinée avec mes deux cépages, le blanc et le rouge. Mes produits sont fabriqués par une dame de SaintPaul-d’Abbotsford qui tient pour sa part une petite boutique à Granby: Les confituriè­res. Aussi, je suis passionné par la forêt, et c’est pour ça que j’ai une érablière. Donc, je fais aussi du sirop, du sucre et du beurre d’érable.»

LIVREUR D’OCCASION

Questionné sur les effets de la covid sur ses affaires, Marcel raconte sans détour: «Quand la pandémie est arrivée, j’étais en pleine tournée de la pièce Ladies Night et, évidemment, on ne savait pas combien de temps tout ça durerait. Je me suis alors dit que ça me ferait une petite pause. De plus, le temps des sucres commençait, alors je voulais en profiter. Maintenant, comme tout ça s’étire et qu’on ne voit pas trop quand on va pouvoir recommence­r à jouer au théâtre — alors que je gagne ma vie à jouer au théâtre d’été et à faire de la tournée l’hiver depuis 10 ans —, j’ai tranquille­ment commencé à offrir moi-même mes gelées et confitures.»

Le comédien fait d’ailleurs savoir qu’il peut aller livrer ses produits en personne à ceux qui désirent en acheter. «Je me suis donc mis à livrer, et les gens ont apprécié de me voir la binette au bout de leurs galeries ou devant leurs maisons!» raconte-t-il en riant. De plus, son ami et complice Guillaume Lemay-Thivierge a parlé de ses produits de l’érable lors de son passage à l’émission Bonsoir bonsoir! à Radio-Canada, ce qui a augmenté la demande! «Je peux vous dire qu’après ça, j’en ai fait, de la livraison! Les gens se sont mis à appeler, et je n’arrête pas depuis ce temps-là. Je livre presque tous les jours.»

INQUIET POUR LES ARTS DE LA SCÈNE

Quant à une possible deuxième vague de covid, le comédien est plus inquiet que l’homme d’affaires. «Pour la business, je ne crains pas la deuxième vague, parce que je vais pouvoir continuer à vendre et livrer mes produits. Je suis plutôt inquiet pour mon métier de comédien. Le théâtre, actuelleme­nt, c’est catastroph­ique, et on ne sait pas quand ça va vraiment redémarrer. Pour le moment, mon prochain contrat de comédien est pour l’été 2021. Et c’est la même chose pour les conférence­s que je donne. J’en ai annulé une dizaine ce printemps à cause de la pandémie. Par contre, je travaille actuelleme­nt sur quelque chose qu’il serait possible de présenter quand les salles vont rouvrir pleinement.»

Un conseil à ses collègues artistes qui sont aussi en affaires? «Il faut être inventif, imaginatif et au service des gens. Il faut se trouver des choses à faire. Personnell­ement, pendant que je fais mes livraisons, je dis aux gens de ne pas s’inquiéter parce qu’ils vont nous revoir sur scène ou à la télé. On ne sait pas quand, mais ça va revenir!»

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