Échos vedettes

Le rendez-vous manqué de Mitsou

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C’est bien connu, faire la promotion de ses produits par la publicité est une façon de stimuler leur vente. Ce n’est pas d’hier qu’on vante nos produits. On n’a qu’à penser aux marchands du Moyen Âge, aux crieurs de rue, aux hommes sandwichs du XIXe siècle ou aux panneaux publicitai­res fixes, aujourd’hui transformé­s en panneaux mobiles, à la radio et à la télévision; c’est par là et à grands frais qu’on fait l’annonce de tous nos produits. La publicité est devenue une immense source de revenus pour les producteur­s de toutes sortes, mais surtout pour les boîtes de production de messages publicitai­res. Il se brasse plus d’argent à la seconde dans le monde de la publicité qu’aux bourses de New York et de Tokyo. C’est une économie en soi.

Vous n’avez qu’à penser à l’argent qui se dépense à la télé lors du Super Bowl. Les annonceurs vont payer jusqu’à plusieurs millions de dollars pour qu’on voie leur produit ne serait-ce que 60 petites secondes. C’est le résultat de l’offre et de la demande. Ces spécialist­es du placement de produit savent ce qu’ils font. Et ils ne jettent pas tout cet argent par les fenêtres comme ça. Non! Avant de placer un seul sou, ils font une étude de marché exhaustive — et ça compte, car en général les résultats des ventes sont en progrès constant. Ce sont des profession­nels dans leur domaine.

Mais, encore aujourd’hui, comme plusieurs d’entre vous, je me pose la même question: pourquoi donc ces petits génies du placement publicitai­re ignorent-ils Mitsou depuis si longtemps? Il me semble que ce serait naturel, surtout au Québec, pour Mitsubishi. Dorment-ils sur la

switch? Peut-être les concepteur­s d’ici n’ont-ils pas cette vision ou que les acheteurs de cette marque ne s’identifien­t pas à Mitsou... Toutes ces réponses sont valables, mais quand même, il me semble que ça ne coûterait pas si cher d’essayer.

Ces géants de l’automobile ont les moyens d’être audacieux. Mais peut-être aussi que les décisions se prennent au Japon, à Tokyo, berceau de la marque… C’est comme Albi le Géant; je me demande encore pourquoi M. Denis Leclerc, président du groupe Albi, n’a jamais pensé à retenir les services du géant, aujourd’hui décédé, Derek Aucoin. Cet ancien joueur et lanceur des ligues majeures de baseball de 2,01 mètres a inspiré bien des jeunes au Québec et représenta­it encore toute une jeune génération d’athlètes... Un autre rendez-vous manqué.

Pour moi, ces concepts sont naturels, bien plus que de faire parler une laveuse avec une sécheuse pour me vendre du savon à lessive. Déjà qu’on embauche plusieurs personnali­tés bien de chez nous pour mousser les ventes de voitures, comme Mélissa Désormeaux-Poulin (Kia), Guillaume Lemay-Thivierge (Hyundai), Mariloup Wolfe (Chevrolet), Pascale Bussières (Nissan), Martin Matte (Honda, pendant 13 ans) et, même si on ne les voit pas, on reconnaît les voix de Dan Bigras et de Patrice Bélanger dans les annonces de Ford et de Toyota. C’est une pratique courante d’utiliser des personnali­tés connues du public pour soutenir un produit qu’on veut mettre de l’avant. La formule est payante pour la marque comme pour son porte-parole.

Enfin! Ce n’est pas à moi de dicter les règles et les choix de cette industrie, mais il me semble qu’il y a au Québec une occasion unique de faire une associatio­n parfaite. Qui ne peut s’imaginer que Mitsou, une icône québécoise, puisse nous suggérer de conduire autre chose qu’une Mitsubishi? Peut-être Ginette Reno dans une Renault ou Mario Lirette au volant d’une Corvette... Je sais, c’est pas pareil, mais un gars peut s’essayer!

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