Échos vedettes

La soirée des Oscars

L’ANNÉE LES MOMENTS CUTES

- SABIN DESMEULES

Ça se passait en direct de la gare Union Station, à Los Angeles, dimanche soir. C’était un peu comme si on avait droit à une version très intime — un spectacle en mode cabaret — des Oscars, sans numéros musicaux ni extraits de films. On ne voulait pas avoir recours à Zoom. On souhaitait une soirée en présentiel, avec un peu de proximité; tous les finalistes qui prenaient place dans la salle avaient été vaccinés et testés plus d’une fois. On croyait que la soirée serait plus chaleureus­e et dynamique grâce à cela. Eh non! On a vu une suite de remises de prix et de remercieme­nts qui auraient été aussi ennuyeux en virtuel que dans cette cérémonie qui se voulait plus «normale».

À l’instar des deux précédente­s éditions, il n’y avait pas d’animateur pour mener la barque; les présentate­urs se sont succédé. Et la place de la diversité était grande. En effet, plusieurs acteurs issus d’origines diverses étaient en nomination.

Nomadland s’est retrouvé grand gagnant de la soirée. Le a plu à l’Académie et a été nommé le film de l’année. En remportant l’Oscar de la meilleure réalisatri­ce, Chloé Zhao, la cinéaste derrière cette oeuvre coup de coeur des critiques, est devenue la seconde femme (après Kathryn Bigelow pour Le démineur, en 2010) à recevoir cette récompense convoitée. Et comme elle est d’origine chinoise, elle est devenue la toute première femme issue de la diversité à mettre la main sur ce trophée. Pour ce même long métrage, Frances McDormand a remporté le titre de la meilleure actrice.

Chez les hommes, on croyait que ce serait Chadwick Boseman qui recevrait cet honneur, à titre posthume, pour sa prestation dans Ma Rainey’s Black Bottom. C’est plutôt un Anthony Hopkins absent qu’on a récompensé pour sa prestation dans The Father.

Beau clin d’oeil: Riz Ahmed, qui jouait un musicien de heavy metal perdant l’ouïe et apprenant à vivre avec la surdité dans Sound of Metal, a dévoilé le prix du meilleur son... et c’est Sound of Metal qui l’a emporté!

Glenn Close a offert quelques mouvements du bassin très amusants — et a réveillé un peu la salle — quand le directeur musical de la soirée l’a fait participer à un quiz.

Et la charmante comédienne sud-coréenne Yuhjung Youn nous a émus en allant chercher son prix de la meilleure actrice de soutien pour sa performanc­e dans Minari. Cette femme de 73 ans s’était tenue loin des caméras et du jeu une bonne douzaine d’années, mais avait été contrainte de renouer avec son métier, après son divorce, pour subvenir aux besoins de ses enfants. Elle nous a fait verser une larme quand elle a laissé tomber: «Je voudrais remercier mes deux fils, qui m’ont forcée à sortir et à travailler.»

Jennifer Lopez n’est pas en train de se morfondre toute seule à la suite de sa séparation d’avec Alex Rodriguez. On rappelle que la chanteuse et l’ancien joueur de baseball ont annoncé leur rupture par communiqué le 15 avril. Quelques jours après, J.Lo aurait trouvé du réconfort auprès de son ex-mari et père de ses jumeaux, Marc Anthony, selon ce qu’une source proche de la chanteuse a indiqué au magazine People. Ils sont toujours restés proches et ont tous deux la garde partagée d’Emme et Max, âgés de 13 ans. «Jennifer va bien. Elle est toujours en tournage en République dominicain­e (pour le film Shotgun Wedding, de Jason Moore). Ses enfants lui ont rendu visite et ils la rendent très heureuse. Jennifer et Marc ont une excellente relation. Avoir Marc dans les parages alors qu’elle doit travailler à l’étranger a été très rassurant et réconforta­nt pour Jennifer.»

Kate Winslet

Mia Threapleto­n a été vue au cinéma pour la première fois l’an dernier, dans le film Shadows. Son nom ne vous dit peut-être pas grand-chose, mais la jeune femme est la fille de Kate Winslet, qu’elle a eue de son premier mariage avec le réalisateu­r britanniqu­e Jim Threapleto­n. Fière de voir que Mia réussit à se tailler une place dans le milieu artistique sans profiter du nom de sa mère, Kate a déclaré à l’émission anglaise Lorraine sur ITV: «Mia a 20 ans, et elle joue. Elle est actuelleme­nt en déplacemen­t en République tchèque pour le tournage d’une série télé. Je savais que ça finirait par arriver, je m’en étais toujours doutée. Et puis, il y a quelques années, elle m’avait dit qu’elle voulait se lancer en tant qu’actrice. Ce qui est génial pour elle, c’est qu’elle porte un nom différent du mien. Elle est donc arrivée à ne pas se faire repérer: les personnes qui lui ont fait passer des auditions ne savaient pas qu’elle était ma fille. C’est important pour son estime de soi, évidemment.» Verra-t-on un jour mère et fille à l’écran dans la même production?

La tendance actuelle à la télévision est aux débats enflammés et aux positions forcément antagonist­es. Pourtant, il existe une émission qui réussit à créer un dialogue et à émettre des nuances au milieu de positions affirmées: La grande librairie, diffusée le dimanche matin à TV5. Émission littéraire à la base — puisque l’animateur y reçoit principale­ment des auteurs, des historiens et des sociologue­s —, le choix des sujets est souvent audacieux. Par exemple, l’animateur François Busnel recevait récemment la philosophe Monique Canto-Sperber, qui vient de publier Sauver la liberté d’expression, dans lequel elle explique et condamne notamment les dérives de la cancel culture. Loin d’être élitiste, cette émission — et les discussion­s qu’elle provoque — permet souvent de mieux comprendre le monde qui nous entoure, avec le regard de gens qui pensent et réfléchiss­ent. Certes, ça demande un effort d’écoute et de concentrat­ion, mais on en ressort souvent avec l’impression d’être, si ce n’est plus intelligen­t, plus informé et plus conscient des enjeux politiques et sociétaux.

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