LA VOIX DE GINETTE RAVEL S’ÉTEINT
LE MATIN DU 17 FÉVRIER, GINETTE RAVEL S’EST ÉTEINTE PAISIBLEMENT, À 81 ANS. C’EST PAR LE BIAIS DES RÉSEAUX SOCIAUX QUE SA SOEUR, CLAUDETTE GRAVEL, A COMMUNIQUÉ LA NOUVELLE. CELLE QUI A MENÉ UNE BRILLANTE CARRIÈRE DANS LA CHANSON AU COURS DES ANNÉES 1960 A ÉTÉ MARIÉE À PIERRE MARCOTTE.
Ginette Gravel, de son vrai nom, naît à Joliette le 6 octobre 1940. Dès l’enfance, elle suit des cours d’art dramatique, de piano et de diction. Elle n’a que 18 ans lorsqu’elle amorce, en 1958, sa carrière de chanteuse au Cabaret La Cave, à Montréal. Elle y côtoie des têtes d’affiche comme Marc Gélinas et Paolo Noël. Rapidement, son nom se met à circuler, et on l’entend à la radio. Elle est aussi invitée à la télé, notamment à l’émission À la romance, animée par Lucille Dumont.
Durant les années 1960, sa carrière connaît un essor extraordinaire. Son premier microsillon, Tu te souviendras de moi, paraît en 1961. Il lui vaut non seulement un disque d’or, mais aussi le Grand prix du disque canadien de CKAC. Portée par ce succès, elle sort un nouvel album pratiquement chaque année de la décennie. Entre-temps, en 1963, elle anime Avec une chanson, à TéléMétropole, puis remporte de nouveau le Prix du disque canadien de CKAC avec le microsillon L’amour c’est comme un jour. Phénomène exceptionnel à l’époque, elle chante aussi à Paris.
UN COUPLE EN VUE
En 1960, elle fait la rencontre de l’animateur Pierre Marcotte. Après quatre ans de fréquentations, les amoureux s’épousent le 9 juin 1964. Leur souhait est de s’unir dans l’intimité, mais la presse a vent de la cérémonie, et les amoureux se font surprendre par des photographes. Gage de la notoriété du couple, la nouvelle est même publiée en frontispice de la toute première édition du Journal de Montréal le lundi suivant.
Dans une entrevue qu’il accordait audit quotidien en 2004, Pierre Marcotte se souvenait: «C’était une superstar, à l’époque. C’est la première artiste à avoir rempli la ComédieCanadienne, qui est devenue plus tard le Théâtre du Nouveau Monde.» De cette union naît un fils, Pascal, qui vit depuis de nombreuses années aux États-Unis. Il est père de trois enfants. En 1966, le couple anime À la catalogne, à Télé-Métropole, et divorce deux ans plus tard.
AUX PRISES AVEC SES DÉMONS
Hélas, Ginette Ravel développe à cette époque une dépendance à l’alcool, qui compromettra éventuellement sa carrière. N’empêche, elle donne un récital avec Jacques Michel en 1968, à la Place des Arts, et connaît un nouveau succès avec la chanson En suivant l’étoile, qu’elle interprète avec un vieux copain, Marc Gélinas. La même année, elle remporte le deuxième prix du Festival de Sopot, en Pologne, avec Je reviens chez nous, de Jean-Pierre Ferland.
Puis, de 1971 à 1973, elle séjourne en France, où elle se produit essentiellement dans des cabarets. Ses problèmes d’alcool deviennent à ce point envahissants qu’elle revient au Québec pour vivre en recluse dans les Laurentides durant quelques années. Elle met sa carrière entre parenthèses, se contentant de faire quelques apparitions publiques au cours des années 1970.
De 1978 à 1990, elle se consacre à l’écriture de récits autobiographiques. Certains des titres sont évocateurs: Je vis mon alcoolisme, Vivre 24 heures à la fois et J’ai vaincu la dépression et échappé au suicide. Parallèlement, elle signe de nombreuses entrevues dans des magazines.
C’est dimanche dernier, sur sa page Facebook, que Claudette Gravel annonçait le décès de sa soeur Ginette. Elle écrivait: «Elle nous a quittés sur la pointe des pieds le 17 février, aux petites heures du matin. Elle pourrait vous dire, comme Bossuet l’a fait: “J’ai rejoint ceux que j’aimais et j’attends ceux que j’aime.”» À la famille et à ses proches, nous offrons nos condoléances.
TOUJOURS EN DEUIL DE SA GRANDE AMIE RENÉE MARTEL, DÉCÉDÉE LE 18 DÉCEMBRE DERNIER DES SUITES D’UNE PNEUMONIE, PAUL DARAÎCHE VA DE L’AVANT AVEC LA TOURNÉE CONTRE VENTS ET MARÉES, QUI DÉBUTERA LE 30 AVRIL. LE CHANTEUR NOUS PARLE ENTRE AUTRES DE L’HOMMAGE QU’IL PRÉVOIT RENDRE À SON AMIE DISPARUE.
Cumulant 57 ans de carrière, Paul Daraîche se souviendra toujours de sa première rencontre avec Renée Martel, dans les années 1970. Au cours des 50 années qui ont suivi, les deux légendes du country ont développé une amitié à toute épreuve. L’automne dernier, les deux complices ont d’ailleurs lancé l’album Contre vents et marées. Un disque au titre évocateur, soulignant qu’au-delà des moments difficiles, ils étaient unis et plus forts que jamais face à l’adversité. Hélas, bien qu’ils se préparaient à partir ensemble en tournée au printemps, la vie en a décidé autrement.
Plus de deux mois après le décès de Renée Martel, Paul Daraîche garde en mémoire des souvenirs impérissables de sa grande amie, une véritable reine du country, qui aurait célébré cette année ses 70 ans de carrière. «Renée et moi avions beaucoup d’affinités! En plus d’être des jumeaux cosmiques, du fait que nous partagions la même date de naissance, nous avions un plaisir fou à travailler ensemble. Renée a toujours été très engagée dans son métier et dans sa musique. Malgré les maladies qu’elle a combattues, elle est restée forte, courageuse et optimiste face à la vie. Je n’ai que de beaux souvenirs d’elle. Je pense à elle chaque jour!»
À noter que les funérailles de la regrettée Renée Martel seront célébrées le samedi 26 mars à 11 h, à la basilique Saint-Frédéric, à Drummondville.
UN HOMMAGE À LA HAUTEUR D’UNE LÉGENDE
Le décès de Renée Martel a aussi contribué à transformer le spectacle Contre vents et marées, qui débutera ce printemps. «J’ai décidé d’aller de l’avant avec cette tournée, parce qu’il s’agissait d’un projet qui nous tenait très à coeur, à Renée et à moi. Ce spectacle sera composé de toutes les chansons de notre album paru l’automne dernier, mais aussi de tous les grands succès qui ont marqué la carrière de Renée. On y chantera Cowgirl dorée, Liverpool et bien d’autres. Je travaille en ce moment à sélectionner les chansons qui ont marqué l’oeuvre de Renée et ses projets de vie. Je tiens vraiment à ce que ce spectacle soit magnifique!»
TROIS FEMMES POUR L’ÉPAULER
Dans la réalisation de cet hommage à Renée Martel, Paul Daraîche sera accompagné sur scène de sa fille Émilie ainsi que de ses amies
En préparation d’un spectacle hommage à Renée Martel «JE PENSE À ELLE CHAQUE JOUR!» − Paul Daraîche
Laurence Jalbert et Annie Blanchard. «Au fil des ans, Laurence et Annie ont souvent eu l’occasion de travailler avec Renée et moi. Elles connaissaient très bien Renée. Il était donc naturel qu’elles se joignent à moi pour lui rendre hommage sur scène. De son côté, ma fille Émilie assurera la première partie de notre spectacle. De plus, elle remplacera à quatre occasions Annie Blanchard, qui sera prise ailleurs. Je suis content de travailler avec ces trois femmes et j’ai confiance que tout va bien se passer. Pour l’instant, une vingtaine de dates de spectacles ont été annoncées, et d’autres sont à venir. Les répétitions s’en viennent. On a très hâte de commencer la tournée.»
PRÊT À REPRENDRE LA ROUTE
Après avoir connu des périodes de pause imposées par la pandémie, Paul Daraîche est très heureux d’enfin renouer avec la scène. «La santé va bien, et je me sens plus en forme que jamais! J’ai confiance que nous sommes repartis du bon côté. J’ai très hâte de me retrouver devant des salles pleines. J’ai déjà recommencé à faire des spectacles ici et là, mais je consacre actuellement toute mon énergie à la tournée Contre vents et marées.»
Après avoir fait paraître, en 2018, l’album Ma maison favorite, sur lequel il chante en compagnie de ses trois enfants, l’artiste espère aussi réaliser dans les prochaines années un deuxième album en famille. «Ce projet est repoussé à plus tard, car j’ai récemment reçu une commande de ma maison de disques Musicor pour que je produise un album avec du nouveau matériel. Je travaille donc cet hiver à l’écriture de nouvelles chansons, tout en préparant le spectacle hommage à Renée. Je vais entrer en studio l’automne prochain pour que mon album sorte en 2023.»
UN FIER PAPA
Sur le plan personnel, Paul Daraîche est toujours très fier de ses enfants, Katia, Émilie et Dan, qui suivent ses traces en musique. «Il y a beaucoup de musique à la maison, car Dan et Émilie vivent encore chez nous.»
De plus, le chanteur souligne que ses enfants se tiennent tous très occupés par les temps qui courent. «Ma fille Katia est en préparation d’un album. Sinon, elle travaille à temps plein comme technicienne de braille à l’Institut Nazareth et Louis-Braille. Elle n’a jamais cessé de travailler durant la pandémie. Son moral est super bon; elle est toujours très optimiste. De son côté, ma fille Émilie, qui a lancé son premier album en 2020, est opératrice de télésouffleur pour de nombreux artistes, dont Mario Pelchat et Laurence Jalbert. Et elle chante en plus de tout ça. En ce qui concerne Dan, il passe son temps à répéter à la maison avec son band. Je le trouve extrêmement talentueux, et il chante très bien.»
Paul Daraîche se dit aussi privilégié de partager sa vie, depuis plus de 30 ans, avec son épouse, Johanne, qui est toujours là pour le soutenir dans les moments difficiles. «Comme moi, Johanne est une véritable maniaque de musique country. Elle en écoutait dans sa jeunesse, et c’est un bonheur pour elle de vivre dans une maison qui vit au rythme de cette musique», conclut-il.
«Je tiens vraiment à ce que ce spectacle soit magnifique!»