Échos vedettes

L’IMPROBABLE HISTOIRE D’UN GRAND AMOUR

- JEAN-FRANÇOIS BRASSARD

AU MILIEU DES ANNÉES 1960, IL TROUVE EN DIANE BOLDUC LA FEMME DE SA VIE. MAIS TOUT JOUE CONTRE EUX...

Durant toute sa vie, Paolo Noël aura eu un immense besoin d’amour. Il connaît l’origine de cette quête. En entrevue avec Janette Bertand le 2 septembre 1988 dans le cadre de l’émission Parler pour parler, il explique: «Peut-être parce que j’ai passé mon enfance dans un orphelinat et que là, tu es un numéro plus qu’une personne. J’imagine que c’est parce que j’ai à prendre une vengeance sur la vie.»

Jusqu’au milieu des années 1960, en homme passionné qu’il est, il connaît de grands amours. Dans cette même entrevue, il confie: «J’ai toujours été amoureux d’une seule femme à la fois, mais je me suis cassé la gueule quatre fois avant de trouver le bonheur».

D’un échec à un autre, Paolo songe à tout laisser tomber, au point de vouloir mettre fin à ses jours. Il reprend: «À chaque fois, c’était la fin du monde. J’ai même tenté de me suicider à deux reprises à cause de chagrins d’amour. Je conduisais une Porsche à 120 milles à l’heure et je me suis lancé dans un champ. Ma voiture a été démolie, et je m’en suis tiré sans une égratignur­e. Laissez-moi vous dire que ça donne un choc. Ça guérit un peu...»

RENCONTRE PROVIDENTI­ELLE

En 1965, bien que sa carrière atteigne des sommets, rien ne va plus pour Paolo Noël, en proie au désespoir. C’est à ce moment qu’il fait une rencontre providenti­elle. En entrevue au Journal de Montréal le 22 juillet 2017, il relate: «J’avais été invité à assister à une grande soirée qui réunissait toutes les coiffeuses de la province, mais j’étais vraiment à bout. J’avais des pilules dans mes poches, j’étais tanné et je me disais que ça ne valait plus la peine de vivre. Mais finalement, le frère de Jacques Normand, qui organisait la soirée, m’a convaincu d’y aller et j’y ai revu Diane, qui était mannequin. Elle a vu que je ne filais pas du tout et nous avons terminé la soirée ensemble. Je serais mort si je ne l’avais pas rencontrée.»

Cette Diane, c’est Diane Bolduc, qui aura partagé la vie de Paolo depuis ce jour, et jusqu’au dernier. À Janette Bertrand, il raconte: «Quand j’ai rencontré Diane, j’étais tellement gêné, moi qui n’ai pas la langue dans ma poche, que je n’ai même pas été capable de lui chanter la pomme. Je lui ai pris la main, lui ai demandé si elle était seule. Elle m’a répondu que oui, et je lui ai répondu qu’à partir de ce jour, elle ne le serait plus jamais.»

Paolo a 36 ans et la jeune femme, 20. Outre la différence d’âge, d’autres facteurs jouent contre eux... Paolo a trois enfants, nés d’un premier mariage. En octobre 2015, Diane dit au Lundi en souriant: «Quand j’ai connu Paolo, Johanne avait 15 ans, Mario, 14, et Ginette, 13. Grâce à eux, je suis devenue grand-mère à 26 ans.» Éventuelle­ment, le couple aura deux enfants, Constantin­o (en hommage à Tino Rossi) et Vanessa, et sera 11 fois grands-parents et 10 fois arrière-grands-parents.

Mais, au début de leur relation, rien n’est simple, aussi et surtout parce que les parents de la jeune femme s’opposent faroucheme­nt à ce qu’ils se fréquenten­t. Dans l’édition du 22 juillet 2017 du Journal de Montréal, Paolo se souvient: «Il y avait une distance entre nous, nous ne

venions pas du même monde, son père avait été président du Sénat.»

N’empêche, Diane choisit son camp et, en 1982, le couple s’épouse. Durant ce même entretien, elle confie: «Ça a pris 30 ans avant que ma mère ne parle à Paolo. Ma tante, qui était ma marraine, était très très riche. Elle a donné beaucoup d’argent à mes cousins comme cadeau de noces, mais elle ne nous a donné que 50 $ à notre mariage, parce que je ne me mariais pas avec un homme qui était de notre standing».

DIFFÉRENTS ET COMPLÉMENT­AIRES

Leur amour aura été plus fort que tout. Et leurs différence­s se sont avérées être leurs forces. Le 2 novembre 2012, à 7 Jours, Paolo avoue: «J’avais décidé qu’à 40 ans, je serais millionnai­re. Mais bon… Heureuseme­nt que ma femme a pris le contrôle de mes finances, parce que moi, si je trouve quelque chose de beau, je l’achète. En plus, j’avais la maladie des voitures, surtout des Jaguar. J’en ai eu plusieurs. Dans la vie, je n’ai pas perdu mon temps et je n’ai rien regretté, sauf d’avoir parfois fait de la peine à ma femme.»

Ils auront été amoureux l’un de l’autre jusqu’à la fin. Pour expliquer la longévité de leur couple, Diane dit en octobre 2015 au Lundi: «C’est parce que Paolo a une femme sage à côté de lui. Il faut que je sois patiente et que je le comprenne. Je remercie le bon Dieu de savoir peser le pour et le contre et de pouvoir pardonner. C’est pour ça que nous sommes encore ensemble.» Paolo: «C’est vrai que c’est grâce à ma femme. Elle est toujours raisonnabl­e, alors que moi, je m’enflamme! Diane sait tempérer mes élans.» Deux personnali­tés aussi différente­s que complément­aires.

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En 1975. Lorsque les parents de Vanessa et Constantin­o ne sont pas sur l’eau, ils n’en sont jamais bien loin.
L’une des premières photos officielle­s de Diane et Paolo. En 1975. Lorsque les parents de Vanessa et Constantin­o ne sont pas sur l’eau, ils n’en sont jamais bien loin.
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En 1968, le couple fait tourner toutes les têtes à son arrivée au Gala des Artistes.
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 ?? ?? En 1991, Diane et Paolo assistent au mariage de Constantin­o.
En 1991, Diane et Paolo assistent au mariage de Constantin­o.
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