Échos vedettes

Comme j’ai toujours envie d’aimer

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Il y a déjà quelques semaines, Marc Hamilton, célèbre pour sa chanson Comme j’ai toujours envie d’aimer, est décédé à l’hôpital de SaintJérôm­e, dans les Basses-Laurentide­s, des suites de la covid-19. On ne s’attend pas à une pareille nouvelle concernant une personne qu’on connaît bien.

Notre première rencontre remonte à 1970. Il obtenait alors un immense succès grâce à cette chanson, devenue au fil du temps un hymne à l’amour. Elle était empreinte d’une telle simplicité, tout en ayant la teneur puissante d’un message d’amour, que son succès a touché les coeurs des adolescent­s et des adultes qui avaient grand besoin d’amour au sortir de la Révolution tranquille. Cette chanson s’est même rendue dans les oreilles et le coeur des Français.

Marc Hamilton n’a pas eu un parcours de vie facile. En plus de mener une bataille incessante contre l’alcool et la dépression, il aura été, toute sa vie durant, condamné à répéter l’exploit de son succès instantané, ce qui n’est pas à la portée de tous les auteurs-compositeu­rs. Comme j’ai toujours envie d’aimer est une grande chanson, une de celles que tout le monde retient dès les premières mesures et qu’on a du plaisir à fredonner autour d’un feu de camp ou ailleurs. Cette chanson restera toujours dans le répertoire des classiques musicaux francophon­es. Elle survivra à son auteur, ce qui confère l’immortalit­é à Marc Hamilton, et j’en suis bien heureux!

Pour l’avoir côtoyé pendant toutes ces années, je suis convaincu que s’il n’était pas satisfait de sa vie, il sera au moins satisfait de son legs. Qu’il dorme en paix, il le mérite bien; après s’être battu toute sa vie, il peut enfin se reposer pour l’éternité. Sa chanson le garde bien vivant et il ne risque pas de basculer dans l’oubli. Pourquoi seule une de ses chansons a-t-elle percé le coeur de tous ces amoureux? Allez savoir, mais c’était celle-là, et c’était lui l’élu qui l’avait écrite et interprété­e. De son vivant, il n’a jamais accepté d’être l’auteur d’une seule chanson. Il a cherché encore et encore à renouveler au moins une fois l’exploit de ce succès, mais ce n’est que sur celui-là qu’il aura flotté durant toute sa vie. La perfection se reproduit difficilem­ent! Personne ne peut nommer deux ou trois autres titres de Marc Hamilton, mais ça ne veut pas dire qu’il n’a plus jamais rien écrit de bon. Or cette chanson-là était si forte, si grande, si simple, qu’on en oublie tout le reste. Cette pièce était obnubilant­e, hypnotique et envoûtante.

Je salue mon ami Marc, avec qui j’ai eu de très bons moments jusqu’à récemment. Ça reste pour moi un grand auteur-compositeu­r, et un ami franc et sincère. J’avais 19 ans quand il m’a invité à faire partie de sa première grande tournée québécoise, L’invention Hamilton. J’étais là comme danseur d’expression corporelle! LOL! Ça vous donne le ton très ésotérique de ce show! Il faut dire que c’était la philosophi­e générale de ce début de décennie. Comme j’ai toujours envie d’aimer a aujourd’hui 52 ans et demeure l’une des chansons d’amour les plus simples de toute la francophon­ie.

Je me souviens de ces soirées qui s’étiraient jusqu’au petit matin, où il était habillé d’une jaquette blanche, assis dans la position du lotus, une guitare entre les jambes. Une odeur d’encens embaumait l’espace, dans un décor travaillé comme si nous étions sur une autre planète. Marc nous envoûtait tous, obnubilés que nous étions par ce gourou. Nous étions tous pour quelques instants ailleurs, probableme­nt dans sa tête et dans son coeur. Je peux affirmer qu’il y faisait très beau! Salut, Marc.

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