«JE NE RESSENS PLUS LE BESOIN DE FAIRE MES PREUVES» − Jean-Philippe Dion
L’ANIMATEUR ET PRODUCTEUR JEAN-PHILIPPE DION, QUI SE SENT À LA BONNE PLACE DANS SES DIVERS RÔLES, NOUS PARLE DE SES DÉFIS ACTUELS AINSI QUE DE SON PARCOURS PROFESSIONNEL.
L’hiver prochain, nous pourrons voir JeanPhilippe Dion à la barre d’une nouvelle téléréalité, Sortez-moi d’ici, qu’il coanimera avec Alexandre Barrette. Dans cette adaptation du format britannique I’m a Celebrity... Get Me Out of Here!, des personnalités québécoises aimées du public vivront 24 heures sur 24 dans la jungle du Costa Rica. «Chez Productions Déferlantes, nous avons eu un énorme coup de coeur pour cette émission, qui a connu un succès incroyable en Angleterre et en Australie. Ce qui est formidable, c’est qu’il s’agit d’une téléréalité, mais que ça n’a rien à voir avec ce qu’on voit habituellement au Québec. Ça implique des vedettes, mais on les voit vivre toutes sortes de choses», révèle celui qui agit aussi à titre de producteur pour Sortez-moi d’ici. Il ajoute: «Pendant des semaines, les candidats vivent à la belle étoile, apprennent à se connaître, tout en ayant chacun ses hauts et ses bas. Il y a une parenté avec La vraie nature. C’est une téléréalité bienveillante, où les gens se dévoilent sous un autre jour. Ça m’emballe beaucoup comme projet.»
Fait cocasse: ce n’est pas Jean-Philippe Dion qui devait coanimer l’émission au départ. «C’est arrivé par hasard. L’équipe et moi avions envie de travailler avec Alexandre Barrette. On lui avait demandé avec qui il voulait l’animer et, durant un des meetings, l’équipe a dit: “Pourquoi vous ne l’animez pas ensemble?” Alexandre et moi nous étions côtoyés à la radio et à La vraie nature; il y avait déjà une certaine chimie entre nous», révèle-t-il, avant de spécifier la recette gagnante de leur duo: «Nous sommes très différents, mais nous avons envie de prendre soin des autres, d’être bienveillants. J’ai un ton plus sérieux que lui, et les gens me perçoivent ainsi, mais en dehors des caméras j’aime avoir du fun. Les projets que j’ai animés dans le passé me permettaient moins de montrer cette facette de moi, mais là, j’ai pu m’amuser et me laisser aller. Alex m’a coaché dans l’humour, et nous nous donnions des idées. Nos forces et nos faiblesses étaient complémentaires.»
DES DÉFIS SUPPLÉMENTAIRES
Jean-Philippe Dion était heureux que le tournage de Sortez-moi d’ici se déroule au Costa Rica, un pays qu’il apprécie énormément. Or la météo leur a occasionné quelques défis supplémentaires. «Dès la première journée, nous avons dû repousser le tournage, puisqu’il y avait une tempête tropicale. Ensuite, ç’a été la chaleur. Ce qui est cocasse, c’est qu’Alexandre et moi devions nous habiller chic pour montrer le clash entre nous et les participants, mais il faisait très chaud.»
L’animateur tient à préciser que cette téléréalité se veut drôle, même s’il y a des épreuves angoissantes. «Il n’y a pas de manigances et c’est très ludique. On a beaucoup ri, même si des situations étaient stressantes et qu’on a vécu plein de choses.»
La nature est souvent mise de l’avant dans les projets auxquels l’animateur participe. «La campagne coule dans mes veines. J’ai grandi dans une érablière. Ça fait partie de moi. J’ai réalisé, avec Sortez-moi d’ici, que j’étais chanceux d’avoir tourné dans des cadres aussi exceptionnels. J’étais au Costa Rica, dans la jungle, avec des gens de la place. Le travail avec eux s’est très bien passé. Nous étions 150 personnes sur la production, incluant des gens d’ici et de là-bas.»
Seule ombre au tableau: il n’a pas pu visiter le pays comme il aurait aimé le faire. «On a tourné chaque jour. Toutefois, j’ai mangé de la nourriture locale et j’ai vu des paysages incroyables, en plus d’être dans un des pays que j’aime le plus. C’était super!» dit celui qui est aussi porte-parole de Tourisme Cantons-de-l’Est. Cette association remonte à environ quatre ans et permet à Jean-Philippe de faire la promotion d’une région qu’il affectionne particulièrement. «Je les avais contactés moimême pour être ambassadeur, car je le faisais
déjà dans ma vie personnelle. J’avais envie de l’être officiellement. C’est vraiment le fun. Chaque année, je tourne une campagne de promotion et je visite des lieux que je ne connaissais pas.» Il a par ailleurs passé ses vacances à son chalet, situé à Sutton. «Nous avons fait du karting en famille et de la planche à pagaie, et nous sommes allés à Lac-Brome. Nous avons profité de ce que la région nous offre.»
LA VRAIE NATURE REVIENT
L’aventure de La vraie nature a commencé il y a cinq ans pour l’animateur et producteur. Après toutes ces années en ondes, ce dernier ne désire aucunement changer la formule de l’émission. «On laisse toute la place à l’histoire de nos invités, et c’est ce qui fonctionne. On se renouvelle parce que personne n’a les mêmes anecdotes à raconter.» Sans nommer les invités de la prochaine saison, il nous confie: «Encore cette année, nous aurons des trios qui n’ont pas de bon sens! C’est un heureux mélange d’invités qui nous contactent ou pour lesquels on attendait le bon trio. Il y a des gens cette année que je rêve de recevoir depuis la première saison.»
Du côté des téléspectateurs, le producteur affirme ne pas ressentir d’essoufflement de leur part. «Les gens aiment l’émission. Certains cherchent le chalet à Sutton et viennent me voir pour me raconter à quel point l’émission leur fait du bien. Je suis emballé d’avoir un projet comme celui-là dans ma carrière, avec une super équipe qui est devenue une famille.»
UN PRODUCTEUR À L’ÉCOUTE
«Au fil des années, il y a beaucoup de combats que j’ai abandonnés...»
Étant l’animateur et le producteur de certaines de ses émissions, est-ce qu’il se retrouve parfois confronté à ses propres idées? «Comme producteur, c’est certain que lorsque je tourne, je désire que ce soit efficace. Mais comme animateur, je veux aussi que mes invités soient bien. Plus l’invité est à l’aise, plus il sera bon en ondes. Même si je n’étais pas le producteur de La vraie nature, je me mêlerais de ces choses pour bien recevoir les gens. À l’intérieur de moi, je dirais que je suis 50 % animateur et 50 % producteur.»
Les téléspectateurs connaissent bien l’image publique de Jean-Philippe Dion. Or, la majorité de son temps, il le passe dans son bureau de production. Quel genre de producteur est-il? «J’aime beaucoup former des équipes dans lesquelles il y a une réelle chimie. J’aime aussi avoir des gens qui ont envie de défoncer les portes et de faire les meilleurs shows possible. Mais, au fil des années, il y a beaucoup de combats que j’ai abandonnés quand ils n’étaient pas nécessaires ou que le prix à payer était plus important que ce qu’il y avait à gagner.»
Il conclut en révélant être sur son X. «Je suis dans ma plus belle période professionnelle, car je ne ressens plus le besoin de faire mes preuves. Par contre, je veux toujours que ce soit bon, donc je suis exigeant envers moi-même. Néanmoins, l’inquiétude que tout soit parfait est un peu partie. Je suis plus dans un mode où j’ai envie de faire les choses pour les bonnes raisons et d’avoir du plaisir à travailler en faisant des projets de qualité.»
La téléréalité Sortez-moi d’ici sera diffusée à TVA à l’hiver 2023.