«J’AI L’IMPRESSION DE PORTER UN CLASSIQUE QUÉBÉCOIS SUR MES ÉPAULES»
personnages créés dans les années 1980 et qu’on a gardés intacts. On n’a pas adapté la pièce à la sauce 2022, car il y a des trucs qui ne passeraient pas, comme le féminisme et l’évolution des femmes et des hommes. C’est important de la garder dans son contexte pour comprendre pourquoi telle chose était dite à l’époque. J’ai l’impression de porter un classique québécois sur mes épaules.»
AU COEUR DE LA BEAU-PARENTALITÉ
Sorti au printemps dernier, Les douze mois de Marie raconte l’histoire d’une femme qui a quitté son conjoint alors que Prunelle, la fille de ce dernier, était encore enfant. Marie n’a aucun droit sur la progéniture, étant la belle-mère. Le deuil d’un enfant qui n’est pas le sien, voilà ce qu’a voulu mettre en avant Marie-Chantal Perron. «Ce livre a eu beaucoup d’échos chez les gens, au-delà même de mes espérances. Je reçois énormément de témoignages de lecteurs qui disent que j’ai mis des mots sur leur ressenti, une lumière sur une peine qu’ils ont eue. Ça me touche», raconte l’autrice, qui réalise quelques lectures théâtrales du livre cet été. «Il a fallu que j’en fasse une version d’une heure quinze minutes.»
Étant elle-même belle-mère, la comédienne définit notre société comme étant celle de la recomposition. «Nous sommes dans une société de divorce. Ça se recompose, et on n’est pas certain que cette recomposition va durer toute la vie. Je me fais la porte-parole de la beauparentalité, que Valérie Roberts et moi avons beaucoup mise en avant. On s’est d’ailleurs rendu compte que c’est un sujet tabou, car il y a des enfants au coeur de cette affaire-là. On souhaite les protéger, mais en les protégeant, il faut aussi parler de ça.»
VOTRE LIVRE DE CUISINE ESTIVALE?
La cuisine de Jean-Philippe: ses 100 meilleures recettes véganes.
LA LECTURE D’ÉTÉ QUI VOUS A CHANGÉE?
La voie du guerrier pacifique, de Dan Millman, un livre plein de sagesse sur la nature humaine. Ça a changé ma perception du monde, ça m’a permis de le voir avec plus de douceur et d’empathie, de comprendre que je fais partie d’un tout.
SI VOUS POUVIEZ N’EN GARDER QU’UN POUR APPORTER EN VACANCES?
Écrire la vie, d’Annie Ernaux, qui recense ses plus grandes histoires.
LE ROMAN QUI A ÉTÉ UNE BELLE DÉCOUVERTE POUR VOUS?
L’apocalypse arabe, de la Libano-Américaine Etel Adnan; c’est ma découverte de l’année. Une poésie puissante, renversante. De ces découvertes où on se dit: Mais où étais-tu tout ce temps?
VOTRE BIBLE À VOUS POUR DES VACANCES EN TOUT GENRE?
Oeuvres, de Sylvia Plath: une anthologie qui regroupe ses journaux, ses nouvelles et ses poèmes. Chaque fois que j’y plonge, je ne vois pas passer les heures. Soudain, je lève la tête, et c’est le crépuscule, et, tout sourire, je referme le livre avec l’impression d’avoir grandi.
VOTRE CLASSIQUE DE TOUS LES TEMPS QUE VOUS AVEZ SOUVENT RELU EN VACANCES?
La détresse et l’enchantement, de Gabrielle Roy. Elle nous prend la main pour un grand voyage dans sa vie d’écrivaine et d’amoureuse.
VOTRE GENRE LITTÉRAIRE PRÉFÉRÉ POUR DÉCROCHER PENDANT L’ÉTÉ?
La poésie. J’aime entrer dans un paysage différent à chaque poème.