Échos vedettes

«JE SUIS INFINIMENT RECONNAISS­ANTE POUR LA VIE QUE J’AI»

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Immédiatem­ent après avoir lu le livre de Francine Ruel, Anna et l’enfant-vieillard, Guylaine Tremblay s’était dit qu’il faudrait en faire un film ou une série. Puis, le quotidien a repris son cours. «Deux ans après, Pixcom m’a appelée pour me proposer le rôle d’Anna, adapté du livre. Je n’ai pas hésité une seule seconde; il fallait que je raconte cette histoire.»

Le travail de la comédienne pour porter ce rôle n’a toutefois pas été facile. «C’est venu toucher des zones tellement fragiles pour une femme, comme l’amour qu’on peut avoir pour ses enfants, comment continuer sa vie en sachant que son fils n’est pas heureux et qu’il vit dans la rue. C’est une femme qui se remet continuell­ement en question, qui se pense toujours coupable. Parfois, elle voudrait prendre son fils dans ses bras, alors qu’à d’autres moments, elle voudrait le frapper. C’est un mix constant d’émotions. Mais on n’arrête jamais d’aimer son enfant. C’est un amour inconditio­nnel.»

Pendant le tournage, elle n’a pas pu s’empêcher de réfléchir à ce qu’elle aurait fait si ce drame était arrivé à une de ses filles. «Ça prend toute la place. Mon personnage est toujours en hypervigil­ance, toujours prêt à partir au secours de son fils ou à apprendre une mauvaise nouvelle. Mais il faut aussi qu’elle continue de vivre sa propre vie. Elle a quand même dû faire de grands deuils, autant profession­nels qu’amoureux, pour rester auprès de son fils et tenter de le sauver.»

Guylaine Tremblay devient très émotive lorsqu’on évoque son état d’esprit durant le tournage. «C’est bizarre, ce qui m’est arrivé. Au fil des jours, j’étais surtout infiniment reconnaiss­ante de la vie que j’ai, dit-elle avec des trémolos dans la voix. Ça doit être tellement dur de vivre cette situation! Je rentrais chez nous et je remerciais le ciel. Je me disais que je pouvais tout perdre, ne plus jamais retravaill­er de ma vie, mais pas vivre ça.»

Au même moment, les deux filles de Guylaine étaient loin, et elles ont chacune leur vie. «Tant que tes enfants sont heureux, tu es capable de respirer. Je suis aussi infiniment admirative de tous les parents qui vivent cette situation, parce que ce n’est pas toujours la faute des parents. La série donne un regard différent sur l’itinérance, mais aussi un regard plus humain sur les parents qui ont des enfants en difficulté.»

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