Échos vedettes

ELLE PLAIDE SA CAUSE SUR SCÈNE

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LES GRANDES CAUSES JUDICIAIRE­S L’INTERPELLE­NT. D’AUTANT PLUS QU’EN CE MOMENT, MARIE-THÉRÈSE FORTIN EN FAIT REVIVRE QUELQUES-UNES GRÂCE AU SPECTACLE UN SHOW QUI L’A MENÉE À S’INTÉRESSER DE PLUS PRÈS À L’AFFAIRE MORGENTALE­R.

VERDICT.

Elle présente en ce moment sur scène, aux côtés de Paul Doucet, de véritables plaidoirie­s qui ont transformé le Québec. «Ce sont des plaidoirie­s qui ont été présentées parfois devant jury, parfois seulement devant un juge, et il y en a une qui a été dévoilée dans une commission d’enquête, devant le coroner.»

On y revisite les procès de Henry Morgentale­r, accusé en 1973 de pratiquer des avortement­s illégaux, la cause qu’a plaidée Me Anne-France Goldwater pour faire reconnaîtr­e le mariage entre personnes de même sexe en 2001, les plaidoirie­s de l’an dernier devant le coroner en ce qui a trait à l’affaire Joyce Echaquan ainsi que le procès, en 2008, de Basil Parasiris pour le meurtre d’un policier qu’il affirmait avoir tué en état de légitime défense. «Pour Morgentale­r, les auteurs sont allés chercher l’histoire humaine qui se cachait dans cette cause-là: une femme qui a été arrêtée deux minutes après son avortement», explique la comédienne.

C’est elle qui fait remonter dans nos souvenirs le plaidoyer d’Anne-France Goldwater sur le droit au mariage pour les couples de même sexe. «On connaît la personnali­té et la couleur de Me Goldwater, alors cette plaidoirie est plus piquante, elle est assez redoutable.»

Plus près dans le temps, on peut entendre la défense dans l’affaire Joyce Echaquan. «C’est une plaidoirie d’un avocat spécialisé dans les causes autochtone­s. Il les connaît. C’est très documenté, son affaire, note Marie-Thérèse. Là, on est dans une réflexion qui est autre, parce que ce n’est toujours pas réglé.»

LE PUBLIC JOUE AU JURY

La dernière cause présentée, celle de Basil Parasiris, fait appel aux spectateur­s en tant que jury. «Ça devient interactif. Il y a des gens qui ont cette curiosité de vivre l’expérience d’un jury. Ils vont écouter les deux parties, la défense et la Couronne, et ils vont avoir à choisir si l’accusé est coupable ou non.»

UNE PIÈCE EXIGEANTE

Aux dires de l’actrice, cette pièce est très exigeante. «Il y a énormément de texte, admet-elle. Et ce qu’il y a de similaire dans le travail de l’avocat et dans celui de l’acteur, c’est la volonté de convaincre. Il faut que les gens croient à nous en tant que plaideurs. Alors ça impose une énergie, une déterminat­ion, un esprit de conviction et une rivalité dans la dernière cause. C’est un spectacle qui demande énormément d’énergie.»

Et Marie-Thérèse s’est beaucoup investie dans la préparatio­n. «Dans le cas de Morgentale­r, j’ai voulu lire toute la plaidoirie, parce que j’étais très jeune quand tout ça est arrivé et j’avais besoin de contextual­iser les choses.»

La pièce partira en tournée le mois prochain et le sera jusqu’en 2023. «Je suis contente d’aller voir les gens là où ils vivent et d’aller leur raconter des histoires. On gagne tous à être en contact les uns avec les autres, à constater que les gens vivent autrement ailleurs, même si on appartient tous à la même province.»

UNE CAUSE QUI L’A AFFECTÉE

La femme se souvient avoir été très attristée par l’affaire Guy Cloutier, elle qui avait côtoyé Nathalie Simard à l’époque où toutes deux jouaient

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