UN GRAND RETOUR AU CINÉMA
ELLE N’AVAIT PAS JOUÉ POUR LE GRAND ÉCRAN DEPUIS LE SECRET DE MA MÈRE, SORTI EN 2006. ELLE SERA DE LA DISTRIBUTION DE LA COMÉDIE DRAMATIQUE LES 12 TRAVAUX D’IMELDA, DE MARTIN VILLENEUVE, QUI JOUE ÉGALEMENT DANS CE FILM EN SALLE DÈS LE VENDREDI 28 OCTOBRE. C’EST UN GRAND RETOUR EN TANT QU’ACTRICE POUR LA CHANTEUSE. PLEINS FEUX SUR GINETTE RENO LA COMÉDIENNE…
Bien qu’elle soit apparue dans un épisode de la série La théorie du K.O. en 2015 après son dernier grand rôle à l’écran en 2006, c’est dans le long métrage de Martin Villeneuve que Ginette Reno effectue son grand retour comme actrice… pour notre plus grand bonheur!
Dans Les 12 travaux d’Imelda, on suit une nonagénaire de Gentilly qui désire régler des choses avec les siens avant de partir en paix. Ce personnage n’ayant pas la langue dans sa poche a été créé par Martin Villeneuve, qui l’interprète également. Ginette joue Simone, une femme qu’Imelda a toujours détestée… et admirée! La scène où l’héroïne et elle se retrouvent dans l’église est touchante. Et on peut entendre la chanteuse faire valoir sa grande voix sur une pièce. Un beau retour!
SES DÉBUTS D’ACTRICE
C’est Ginette qui interprétait la chanson-thème des dramatiques Avec un grand A, signées Janette Bertrand et diffusées à Télé-Québec. Un jour, l’autrice lui a écrit un rôle dans l’épisode Gisèle et Marc, portant sur une mangeuse compulsive. Le 25 mars 1988, on a ainsi pu voir au petit écran la chanteuse prendre les traits de Gisèle Gendron, une femme mariée depuis 19 ans à un homme (joué par Jean-René Ouellet) pour qui elle n’avait plus de papillons, et qui cherchait à savoir pourquoi elle trouvait du réconfort dans la nourriture.
Bien qu’elle avait déjà fait un caméo dans Du tac au tac (un téléroman diffusé de 1976 à 1982 à Radio-Canada) en tant que femme de ménage, on peut affirmer qu’Avec un grand A a permis à Ginette Reno de faire ses vrais débuts comme actrice. Et elle a su y démontrer avec brio son autre talent. Dès lors, pour elle, une seconde carrière était née…
LE FILM QUI L’A CONSACRÉE
C’est le film Léolo, de Jean-Claude Lauzon, sorti en 1992, qui l’a consacrée comme comédienne. Elle y incarnait la mère du petit Léolo. Le tournage a été difficile. Une scène plus que les autres. Elle y était assise sur le siège d’une toilette. «Quand je me suis vue, je suis restée dans ma chambre une semaine... Jean-Claude disait que les cuisses de sa mère étaient plus grosses que ça. Mais je n’en dormais plus. Mon médecin m’a dit de dédramatiser, que c’était du cinéma», avait-elle confié au Devoir à la sortie du film.
Alors qu’elle était en plein tournage, la star avait déclaré dans les pages d’Échos Vedettes: «C’est un très beau rôle qui me fait vivre toutes sortes de choses; je passe du rire aux larmes au fil du scénario. Je ne pensais pas que c’était aussi difficile de faire du cinéma. Après 12 heures de tournage, je dois dire que je suis émotionnellement brisée.»
Mais cela en valait la peine. Son interprétation a été encensée par la critique et le film est allé à Cannes: le 17 mai 1992, Ginette a monté les marches du Palais des Festivals au bras de Jean-Claude Lauzon.
Léolo a remporté trois prix Génie, le magazine Maclean’s l’a nommé meilleur film de l’année en 1992, il a fait partie de la liste des meilleures oeuvres du Times en 1993 et, en 2005, la prestigieuse publication américaine l’a inclus à ses 100 meilleurs longs métrages de tous les temps. Ici, un sondage l’a classé en 2016 parmi les 150 films essentiels du cinéma canadien.
ODE À LA DIVERSITÉ CORPORELLE
Dans les années suivantes, on l’a vue dans deux miniséries: Les jumelles Dionne, de Christian Duguay, en 1994, et Innocence, d’Alain Chartrand, en 1996. Puis elle est revenue au grand écran avec deux films issus de l’univers de
Michel Tremblay, réalisés par Denise Filiatrault, qui sont de véritables odes à la diversité corporelle et qui font du bien: C’t’à ton tour, Laura Cadieux (1998) et Laura Cadieux… la suite (1999). Elle y jouait le rôle-titre. Le personnage était entouré d’un groupe d’amies qui se retrouvaient régulièrement dans la clinique d’un médecin traitant les problèmes de poids. Les deux longs métrages ont connu beaucoup de succès aux guichets des cinémas.
UNE MAMMA ITALIENNE DANS TOUTE SON INTENSITÉ
En 2003 sortait en salle un film adapté d’une pièce de Steve Galluccio, Mambo Italiano. Réalisé par Émile Gaudreault, il mettait en vedette Ginette Reno aux côtés de Paul Sorvino,
Luke Kirby, Peter Miller, Claudia Ferri et Sophie Lorain. La chanteuse jouait Maria Barberini, une mamma italienne plutôt intense dans ses réactions, qui apprenait que son fils Angelo (Kirby) était gay. Elle a su déclencher les rires et prouver encore une fois qu’elle maîtrisait l’art de la comédie. Le film, lui, a été bien accueilli. En août 2019, l’oeuvre est devenue un spectacle musical sur Broadway.
ÉMOUVANTE
Elle nous a tiré des larmes en 2006. Cette année-là débarquait en salle le film Le secret de ma mère, de Ghyslaine Côté. La chanteuse jouait Blanche, une femme assistant aux funérailles de son ex-mari. Sa fille, Jeanne, qui était incarnée par Céline Bonnier, y apprenait les secrets du passé de ses parents. La critique a très bien reçu le long métrage et a salué le jeu de Ginette. Cette dernière s’est retrouvée en nomination pour un Jutra et pour un Génie grâce à ce rôle.
Ginette Reno la comédienne nous avait manqué. Et on est bien heureux de la retrouver dans un film!