Échos vedettes

Avec le temps...

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Il n’y a rien de plus difficile à faire que de chausser les souliers d’un animateur qui a connu un grand succès. Je pense ici à JeanMichel Anctil, qui a accepté de remplacer José Gaudet à la coanimatio­n de Ça finit bien la semaine. L’histoire nous a démontré au fil des ans qu’une telle tâche est colossale. Bravo à Jean-Michel de relever le défi! Lui seul pouvait se permettre un tel risque, car le jeu des comparaiso­ns est inévitable et peut parfois être destructeu­r. Mais pour un géant de l’humour, le danger est moindre; car s’il avait fallu qu’on remplace José par un inconnu, aussi talentueux soit-il, il se serait fait démolir dès le début. C’est comme ça: les gens sont prompts à réagir. On ne change pas la nature humaine.

L’histoire de la télévision est chargée d’essais et d’erreurs. On n’a qu’à penser à Stéphane Rousseau, qu’on avait parachuté à V en remplaceme­nt d’Éric Salvail après les événements que l’on connaît. Son émission n’a tenu l’antenne que deux saisons. Le show de Rousseau avait beau être animé par l’un des meilleurs humoristes du Québec, on y a rapidement mis fin, en constatant avec déception le manque d’intérêt du public face à ce remplaceme­nt d’Éric Salvail. Ce n’était pas la qualité de l’émission ni son animateur que les gens boudaient, mais plutôt la perte de leur chouchou.

En réalité, tu as beau être Jean-Michel Anctil, le succès du remplaceme­nt n’est pas garanti, car le problème, c’est la perte de José. C’est comme si on enlevait un jouet ou une doudou à un enfant; il pleure jusqu’à ce qu’on le lui redonne. Mais en télé, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Le travail des décideurs est de donner au public le meilleur de ce qu’ils peuvent offrir selon les moyens et les disponibil­ités qu’ils ont. C’est souvent un véritable casse-tête: comme pour une recette, il suffit de changer un seul ingrédient pour que le gâteau ne lève pas.

Jean-Michel est bien courageux d’avoir accepté de relever ce défi à la coanimatio­n de Ça finit bien la semaine depuis le 16 septembre dernier. Évidemment, Julie a sûrement eu son mot à dire dans le choix de son nouveau buddy, car la complicité entre les animateurs est quand même une des raisons majeures du succès de l’émission. Elle a dû accepter le choix de José quand il a annoncé son départ; elle l’a sans aucun doute reçu comme une claque en plein visage. Mais, comme je la connais, c’est une fille forte qui aime les risques de son métier et qui n’a pas peur des défis. Alors en voilà un de taille!

Je souhaite du succès à cette émission dont je suis l’un des téléspecta­teurs assidus. Elle a su trouver au fil des 12 dernières années le ton juste. Elle est diffusée les vendredis à 19 h depuis le début, et c’est le secret le mieux gardé en télé et à la radio: ne pas changer l’horaire quand ça marche! On peut toujours faire quelques ajustement­s au décor ou à l’animation, mais on ne doit pas toucher à l’horaire! C’est le secret de la réussite; tout réside dans la constance.

Comme Jean-Michel et Julie sont constammen­t sous les feux de la rampe, je pense que, sans oublier la responsabi­lité de José dans le succès de cette émission, les deux nouveaux buddys sauront à leur tour marquer l’histoire de la télé à leur façon. Ça finit bien une chronique, ça! Avec le temps, on finit par accepter le changement.

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