Échos vedettes

Une autre journée d’Amérique

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Richard Séguin est une connaissan­ce de longue date. J’ai eu l’occasion de le croiser à plusieurs reprises lors d’interviews depuis nos débuts profession­nels. À l’époque, il chantait avec Marie-Claire, sa soeur jumelle. Le duo se nommait Les Nochers, allez savoir pourquoi! Je n’ai jamais eu l’occasion de le lui demander pendant nos entrevues radiophoni­ques qui portaient sur l’annonce d’un nouveau spectacle ou d’une nouvelle chanson.

Nos premières rencontres ont eu lieu dans les années 1969-1970, alors que nous avions 18 ou 19 ans. Marie-Claire et lui commençaie­nt une carrière de chansonnie­rs, guitare en bandoulièr­e et sandales aux pieds. Ils se sentaient libres: tout leur était permis, même le droit de rêver. Ils rêvaient de chanter ensemble toute leur vie, à décrire les paysages de chez eux et d’ailleurs, à dénoncer l’incorrect, à soutenir la veuve et l’orphelin, à crier tout haut les injustices de la vie, mais aussi à sanctifier l’amour. Cet amour qui les a portés jusqu’ici, enveloppés de musique et de poésie. De 1972 à 1974, ils ont réalisé quatre albums de chansons originales en signant tout simplement leurs oeuvres Séguin. Puis, après l’aventure familiale, l’oiseau s’est envolé.

C’est en 1979 que commence la véritable carrière solo de Richard Séguin, auteur-compositeu­r-interprète. Depuis, les chansons à succès et les honneurs s’enchaînent au rythme de la vie, sur la terre où il vit, dans le tout petit village de Saint-Venant-de-Paquette, dans les Cantons-de-l’Est. Ce n’est pas par hasard qu’il s’y est installé avec sa famille. Là-bas, son besoin d’espace, de lumière et de beauté est comblé. Il y est enraciné depuis qu’il a trouvé ce lieu d’inspiratio­n d’où sont nées ses plus belles chansons. De la raffinerie au raffinemen­t! Car nous habitions tous les deux, dans notre jeunesse, dans l’est de Montréal, à Pointe-aux-Trembles, tout près des raffinerie­s. Force est de constater que même les cheminées de l’avenue Broadway ont su lui inspirer une de ses plus belles chansons; c’était alors son passeport vers la liberté.

Richard Séguin, devenu l’égal de ses propres maîtres — Leclerc, Ferland, Vigneault —, porte maintenant le flambeau de la poésie québécoise. Et comme les paroles s’envolent, mais que les écrits restent, il continue d’écrire encore aujourd’hui des chansons qui vont rester à jamais dans la mémoire collective et dans les archives. Son 14e recueil musical, sorti en septembre dernier, marque encore une fois l’histoire et le temps d’une autre pierre blanche sur le sentier poétique francophon­e d’Amérique.

Richard Séguin, mon ami, mon frère, quelle magnifique carrière sans tache et sans faux pas! C’est la parfaite vision d’avenir qu’il entrevoyai­t à l’époque de la 32e Avenue. Ça justifie le titre de son dernier album, Les liens, les lieux. On peut penser que notre rencontre sous les cheminées n’est rien qu’une autre «journée d’Amérique» dans nos vies.

Parlant d’Amérique, la Jacinthe d’Amérique, poétesse au sang bleu, célèbre elle aussi une année de plus dans le royaume de l’Estrie. Bonne fête, ma princesse!

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3. 4.

− Solutions à tous les problèmes − Se dit d’un élément logique qui ne dispose que d’une place possible − Leonard Cohen. Fibre synthétiqu­e − Tasse sans anse − Erreurs de perception − Imperméabl­e. Alcaloïde toxique extrait de

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