ARRÊT SUR IMAGES
Quelques semaines avant la sortie du film avait eu lieu un visionnement réservé aux journalistes, suivi d’une conférence de presse à l’Ex-Centris, en présence, notamment, de Boujenah et Noiret. Mais voilà: celle-ci tourne au vinaigre, certains scribes s’acharnant sur le caractère folklorique des personnages québécois dépeints dans le film. S’ensuit alors un bras de fer. Avec la prestance qu’on lui connaît, le vénérable Noiret laisse tomber: «Il doit y avoir une petite sensibilité quelque part. C’est votre côté susceptible.» Il n’en faut pas plus pour relancer le débat. Boujenah poursuit: «Je suis très surpris de votre insistance (...) Par exemple, j’ai adoré La grande séduction et je n’ai pas eu l’impression de voir des personnages folkloriques. Et pourtant, il y avait matière! Moi, j’ai vu dans ce film des personnages magnifiques.» Après s’être dit surpris autant que déçu de la tournure qu’avait prise cette rencontre, Boujenah conclut en disant: «Il ne faut pas faire de la fausse paranoïa.»
Philippe Noiret a toujours eu un lien privilégié avec le Québec. Dans Le Devoir du 13 septembre 2003, il racontait: «L’autre jour, j’ai été présenter Père et fils à Sherbrooke avec Marie Tifo, et j’avais l’impression d’être quelqu’un d’autre. Les gens étaient d’une telle chaleur! Une dame m’a même embrassé la main. Je ne suis pas traité comme un monument, sauf peut-être chez vous et en Italie. Quand on fait partie du paysage depuis 40 ans, en France, le contact est pas mal plus froid. Certains critiques me reprochent là-bas de faire du Noiret, comme si je pouvais faire quelque chose d’autre...»
Dans l’édition du 28 mars 2019 de La Tribune, Marie Tifo se souvient avec affection de Philippe Noiret: «Nous logions tous les deux au Manoir Richelieu et nous avions 30 minutes de route à faire ensemble pour parvenir au plateau. Nous avons eu d’incroyables conversations. Il était découragé de voir que les couleurs dont on lui avait tant parlé n’étaient pas au rendez-vous (le temps avait été trop chaud et les feuilles avaient bruni d’un seul coup).
C’était vraiment un homme exceptionnel, une grande âme. J’ai été très chanceuse de rencontrer quelqu’un comme ça.»
BOB LE CHEF
Si en 1999 tu m’avais dit que j’aurais mon nom gravé à jamais dans l’entrée de l’ITHQ, aux côtés d’anciens profs et collègues, je n’y aurais jamais cru. Gros merci à tout le monde à l’école! C’est un honneur pour moi de faire partie des bâtisseurs.