Échos vedettes

«Ma vie a complèteme­nt changé en peu de temps»

MÊME SI HADI HASSIN N’A PAS ENCORE 30 ANS, LE JEUNE HOMME N’A PAS DU TOUT VOLÉ SA PLACE COMME NOUVEAU CHEF D’ANTENNE AUX BULLETINS DE NOUVELLES EN SOIRÉE LE WEEK-END, À TVA ET LCN. CELUI QUI A GRANDI DANS UNE CULTURE ARABO-MUSULMANE A TRACÉ SON CHEMIN, QU

- − Hadi Hassin MARIE-CLAUDE DOYLE

Âgé de 29 ans, Hadi Hassin est l’un des plus jeunes journalist­es à TVA et LCN à être à la barre d’une émission. Reporter sur le terrain depuis le 26 juin dernier, il occupe également, depuis le 12 août, le poste de présentate­ur des bulletins en soirée le week-end. «J’ai du mal à réaliser ce qui m’arrive. La vie est si généreuse avec moi! Ma vie a complèteme­nt changé en peu de temps. Je me fais beaucoup interpelle­r dans la rue; les gens sont extrêmemen­t gentils. C’est beaucoup d’amour et de reconnaiss­ance. C’est un métier incroyable, et je suis très chanceux de pouvoir le faire. Chaque fin de semaine où j’anime, je me dis qu’il faut apprécier l’instant présent parce que je ne sais pas quand ça pourrait finir», confie-t-il.

UNE FASCINATIO­N POUR LES MÉDIAS

Né au Québec, Hadi Hassin a grandi à Montréal-Nord. «Mon père est irakien et ma mère est libanaise. Ils se sont rencontrés à Toronto, et ils ont immigré il y a une quarantain­e d’années à Montréal, où les frères de ma mère habitaient.»

Dans la famille de Hadi, ils sont trois garçons et une fille. «Ma soeur est démographe, un de mes frères travaille en ressources humaines, et l’autre est conseiller financier. Je suis le dernier de la famille, le mouton noir, l’extraverti. Les autres sont plus introverti­s. J’avais des ambitions d’être comédien, humoriste, mais mon père voulait absolument que j’aille à l’université parce qu’il n’avait pas eu la chance d’y aller. Honnêtemen­t, la raison pour laquelle je suis allé en journalism­e, je ne la connais pas. C’est très instinctif. Ma soeur m’avait dit qu’elle me voyait bien comme journalist­e. Il y a une partie de moi qui a toujours été fascinée par les animateurs de télé, les bulletins de nouvelles, parce que mes parents les écoutaient tous les jours à la télé. J’ai grandi dans une famille où les médias prenaient beaucoup de place.»

En sixième année, Hadi Hassin avait même présenté un bulletin de nouvelles dans le cadre d’un exposé oral, et au secondaire, deux sketchs où il était animateur d’un bulletin. «J’avais une fascinatio­n pour le métier de chef d’antenne.»

Le journalist­e et présentate­ur de nouvelles doit beaucoup le métier qu’il fait à sa mère, en raison de l’éducation qu’elle lui a transmise. «Chaque soir, elle me faisait répéter toutes mes leçons en français, même si sa maîtrise du français n’était pas sa force. Aujourd’hui, je lui dis que c’est grâce à elle si je suis habile en français.»

Au terme de ses études en journalism­e à l’UQAM, en 2015, il a fait ses premières armes comme journalist­e de presse écrite au Huffington Post Québec pendant deux ans avant de faire un stage au 98,5 FM et d’y rencontrer Dominic Arpin, qui lui a offert d’être coordonnat­eur, recherchis­te et gestionnai­re des réseaux sociaux à Vlog. L’année suivante, il avait une chronique dans l’émission et sur le Web. Au bout de deux saisons, son contrat n’ayant pas été renouvelé, il a fait le saut comme journalist­e à Radio-Canada — trois ans à Québec et deux à Montréal — avant de quitter en juin dernier, après cinq ans, pour aller à TVA et LCN.

GRANDIR DANS UNE DYNAMIQUE MUSULMANE

Grandir dans une culture arabo-musulmane lui a permis d’avoir une ouverture sur l’autre. «J’ai grandi dans une dynamique musulmane, mais mes parents ne m’ont pas forcé à être pratiquant. Ils ont essayé de me léguer ce qu’ils pouvaient. Aujourd’hui, je ne suis pas très pratiquant, et ça n’a jamais été un problème pour mes parents. La religion prend de moins en moins de place dans ma vie. Je m’identifie encore comme musulman, mais il y a des journées où je suis athée. Ma copine, que j’ai rencontrée il y a un an par l’entremise d’un ami, est juive. Elle est née et a grandi au Québec, et travaille dans un bureau d’enquête. En étant ensemble, on se nourrit beaucoup l’un l’autre, et ça me rend plus ouvert comme être humain. Tout le monde est surpris quand ils apprennent que moi, en tant qu’enfant d’une famille musulmane, je partage ma vie avec une juive. Mais on va au-delà de tout ça.»

Les samedis et dimanches, Hadi Hassin est à la barre des bulletins de nouvelles de 18 h et 22 h à TVA et LCN.

MARIAGE EN 2024

Originaire des Laurentide­s, Véronique Lauzon est l’aînée d’une famille de trois enfants. Un de ses frères est vendeur chez un concession­naire automobile, l’autre travaille dans une mine à Val-d’Or. Attirée par le métier d’actrice à l’adolescenc­e, elle a d’abord amorcé des études à l’école de théâtre du Cégep de SaintHyaci­nthe. Toutefois, le destin en a voulu autrement, puisqu’elle a été renvoyée avant la fin de son parcours, victime d’une vague de réductions du nombre d’étudiants dans le programme. Par la suite, elle a opté pour un baccalauré­at par cumul à l’UQAM en cinéma, histoire et sciences sociales avec une concentrat­ion en études féministes, puis obtenu un certificat en journalism­e.

En 2007, Véronique Lauzon est entrée à Radio-Canada. «J’ai commencé à MataneRimo­uski. Après, je suis allée à Winnipeg pendant presque deux ans, puis à Ottawa et à Sudbury. Dans mes débuts, je ne faisais que du culturel. J’aimais tellement les arts! Je voulais être journalist­e-animatrice», dit-elle. C’est à l’extérieur du Québec qu’elle a surtout fait ses classes. «J’ai beaucoup appris. On découvre le pays d’une autre manière. Je me suis fait de grands amis que je vois encore aujourd’hui.» Au fil du temps, elle a commencé à faire du journalism­e d’actualité, tant à Radio-Canada qu’à V.

Puis elle a travaillé huit ans à La Presse, d’abord au culturel, puis au judiciaire, avant d’arriver à TVA il y a deux ans.

LES FUNÉRAILLE­S DE LA REINE

Comme journalist­e sur le terrain, Véronique Lauzon a notamment couvert pour TVA les funéraille­s de la reine Élisabeth II, décédée le 8 septembre 2022. «Avec La Presse, j’ai couvert deux fois les Oscars, je suis allée au TIFF et je suis aussi allée à Vegas pour couvrir le Cirque du Soleil. C’était la première fois que TVA m’offrait une opportunit­é comme celle-là, à Londres. J’étais vraiment contente et émue, parce que ça faisait environ un an et demi que j’étais à TVA. J’ai adoré l’expérience. Londres est ma ville préférée.» Elle a passé une semaine en Angleterre. «J’ai beaucoup appris. J’étais avec Richard Latendress­e; il m’a donné de nombreux conseils. Ce que j’aime à TVA, c’est que Sophie Thibault, Paul Larocque, Richard Latendress­e et Michel Jean sont des personnes extrêmemen­t généreuses. Ils sont toujours là pour t’aider, pour que tu t’améliores. On était souvent en ondes. On a eu une cinquantai­ne de directs. J’ai trouvé ça extraordin­aire!»

UN BEAU TERRAIN DE JEU

En plus d’être trois jours par semaine reporter sur le terrain, Véronique Lauzon est depuis cet été lectrice de nouvelles des bulletins du midi et de l’après-midi de TVA et LCN, la fin de semaine. «Ce n’était pas quelque chose à quoi je m’attendais et j’en suis honorée. Je suis une passionnée d’actualité et mon copain aussi. On lit tous les journaux et on regarde les bulletins de nouvelles d’ici, de France et des États-Unis. C’est un beau terrain de jeu, le week-end en après-midi, pour revenir sur les grands sujets qui ont marqué la semaine et aussi pour trouver des sujets qui sont plus “champ gauche”. La semaine, l’actualité est abondante, et ça permet moins de trouver d’autres sujets qui nous intéresser­aient. Là, on peut se le permettre. C’est un privilège de pouvoir accompagne­r les téléspecta­teurs, de comprendre ensemble des enjeux de société.» Sent-elle qu’il y a encore des défis à relever pour se faire une place comme cheffe d’antenne? «Ça fait un an que je travaille sur un projet de livre sur la révolte des femmes journalist­es au Québec. Je me passionne pour ça. C’est sur Sophie Thibault, qui est la première femme à devenir cheffe d’antenne en Amérique du Nord, Nathalie Petrowski, Anne-Marie Dussault et d’autres, qui ont défoncé des portes en talons hauts. Je leur lève mon chapeau lorsque je lis sur ce qu’elles ont dû subir, les portes qu’elles ont dû défoncer pour y arriver. Je crois qu’en ce moment, c’est plus simple, mais en même temps, ça ne fait pas assez longtemps que je fais ça pour dire à quoi ça ressemble, aujourd’hui. Les téléspecta­teurs sont gentils avec moi.»

Véronique Lauzon partage depuis quatre ans la vie de François Cardinal, ancien journalist­e et maintenant éditeur adjoint et vice-président informatio­n à La Presse. Ils se sont connus du temps qu’elle travaillai­t pour ce média écrit. Le couple s’est fiancé l’an dernier et va se marier en mai 2024.

Véronique Lauzon est à la barre des bulletins de nouvelles du midi et de l’après-midi, les samedis et les dimanches, à TVA et LCN.

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