NADIA COMANECI
Toujours en équilibre.
Le dos droit et le regard franc, elle entre dans la salle d’interview décidée, en me tendant une poignée de main assurée. Nadia Comaneci a certes mûri — elle a aujourd’hui 55 ans —, mais pas tellement grandi. Or, derrière ce corps menu se cachent une discipline de fer et une volonté d’acier. À preuve: ses réponses simples mais efficaces à nos questions, et ses confidences peu loquaces mais bien senties. Démonstration.
LA GYMNASTIQUE «J’étais une petite fille très active: je sautais partout, à tel point que j’ai fini par éventrer le divan du salon! Pour canaliser mon énergie débordante, ma mère m’a inscrite à un cours de gymnastique dans mon quartier. J’avais alors six ans et demi, mais je n’ai commencé à compétitionner que deux ou trois ans plus tard. J’exécutais mes routines comme d’autres enfants jouent: en m’amusant et sans ressentir la moindre pression. Il faut dire qu’à mes débuts, je ne récoltais que des notes de sept ou de huit: j’étais loin de la perfection! Avec le recul, je peux dire que mon expérience de gymnaste a forgé ma personnalité: à travers l’entraînement et la compétition, j’ai appris à me dépasser, à me discipliner, à me concentrer et à m’accomplir. La passion et la motivation sont les clés de la réussite, quelle que soit la discipline.»
LES JEUX OLYMPIQUES DE 1976 «Il fallait voir mes yeux écarquillés, lors de mon arrivée au Village olympique… Tous ces athlètes que je voyais normalement à la télé et que j’apercevais maintenant en chair et en os: j’étais aussi émerveillée qu’une enfant dans une confiserie! Je n’avais pas l’ambition de marquer l’histoire: je venais aux Jeux pour faire de mon mieux. Mais je ne cessais de me répéter qu’aux JO, personne ne tombe. Il fallait donc que je sois bonne! J’étais une enfant passionnée par son sport, ambitieuse et disciplinée: je me suis donc mise à l’oeuvre et les résultats ont emboîté le pas aux efforts déployés, tout simplement. Et ça m’a rendue si fière et tellement heureuse! J’ai toujours aimé me mesurer aux autres et gagner. Si je n’avais pas été gymnaste, j’aurais pratiqué un autre sport. Je serais devenue joueuse de tennis!»